Aujourd'hui, cette porte est verrouillée. Mais la hauteur du plafond est toujours renversante. Et la vue sur l'édifice Price, le Château Frontenac, l'île d'Orléans, le mont Sainte-Anne «et les manifs» est tout aussi poignante qu'il y a 50 ans.

Aujourd'hui, cette porte est verrouillée. Mais la hauteur du plafond est toujours renversante. Et la vue sur l'édifice Price, le Château Frontenac, l'île d'Orléans, le mont Sainte-Anne «et les manifs» est tout aussi poignante qu'il y a 50 ans.

Le foyer, surmonté d'un miroir monumental

Ce bureau, François Gendron ne l'a pas volé. En fait, il lui revient de droit, car avec ses 30 ans de vie politique, l'homme est le doyen de l'Assemblée nationale. Il est situé au deuxième, à l'étage de l'opposition. Le député péquiste de la circonscription d'Abitibi-Ouest l'occupe pour la seconde fois. «La première fois que je l'ai vu, en 1989, je l'ai trouvé magnifique, raconte-t-il. Un fou ! J'ai insisté pour l'avoir.» Il y est resté jusqu'en juillet 1994. Puis il l'a réintégré en avril 2003.

Une vue unique

Cet été, cette vaste pièce a subi des rénovations majeures. «J'ai été mis dehors en juin», dit-il tout à trac. Le tapis a été remplacé par du bois franc, les murs ont été repeints en «jaune vivant» et les moulures, rafraîchies. François Gendron n'a pas eu un mot à dire sur ces détails. Mais il a eu l'heureuse idée de faire installer derrière son pupitre, une fausse porte en bois qui rappelle toutes les autres dans la pièce.

La beauté du lieu tient en grande partie aux boiseries d'acajou africain qui le ceinturent. Quatre étagères en coin ornées de verre ciselé, des moulures somptueuses, un foyer surmonté d'un miroir monumental composent un cadre solennel, mais chaleureux. «Duplessis a touché ce pupitre», souligne François Gendron.

Étagère de coin en acajou africain, ornée de verre ciselé

Le député a accroché un tableau de sa collection personnelle, un Blaeu Wall Map, qui change de couleur à mesure que le spectateur se déplace. Quand il aura une minute, il ira fouiner dans la collection du Musée national des beaux-arts du Québec, qui prête une partie de ses oeuvres aux parlementaires. «On a droit à quatre ou cinq en rotation», mentionne-t-il.

Toutes ces attentions ne sont pas vaines. Le vice-président de l'Assemblée nationale passe au moins trois jours par semaine dans ce bureau quand il siège. Il y travaille, il reçoit et il entretient le souvenir du passage de Duplessis.