Quels ambassadeurs ils font, de nos boutiques et de nos antiquaires! À croire qu'ils ont écumé tous les centres commerciaux et toutes les rues marchandes de notre belle ville. Ici, une chaise de la Forge d'or, à l'île d'Orléans, une table-console d'Urbanités, des lampes de Transit. Là, un pouf de Machin Chouette, une table de la Maison Dambourgès, des lits d'Ameublements Tanguay, des chaises de cuir de la Galerie du meuble.

Quels ambassadeurs ils font, de nos boutiques et de nos antiquaires! À croire qu'ils ont écumé tous les centres commerciaux et toutes les rues marchandes de notre belle ville. Ici, une chaise de la Forge d'or, à l'île d'Orléans, une table-console d'Urbanités, des lampes de Transit. Là, un pouf de Machin Chouette, une table de la Maison Dambourgès, des lits d'Ameublements Tanguay, des chaises de cuir de la Galerie du meuble.

Amalgame réussi du vieux et du moderne dans le salon.

Les boiseries qui couvrent les murs, les plafonds et les planchers ont été restaurées par une entreprise de Québec, Ébénisterie Marquis, au terme de six mois d'ardu décapage. Il paraît que sur son échafaud, l'ouvrier ressemblait à Michel-Ange s'échinant sur les fresques de la chapelle Sixtine.

Aujourd'hui, cette maison a bonne mine. Mais que de travail il a fallu pour mettre à nu ses pierres et ses lattes de bois. Les Suisses qui en sont tombés amoureux ont su déceler tout son potentiel, malgré les couleurs barbares qui la dénaturaient et un certain laisser-aller dans l'entretien.

Oui, elle a une sacrée mine! Du dedans et du dehors. Quand on sonne à la porte, on n'a qu'à tourner un peu la tête, pour apercevoir à l'horizon un trait bleu qui n'est pas le ciel. C'est le fleuve Saint-Laurent, qu'on dirait à deux enjambées.

Place à la modernité

La cuisine affiche un look contemporain, avec son comptoir de granit.

Aussitôt le seuil franchi, la réconfortante impression d'être au chaud, chez soi, même si tout est neuf, à l'ordre, sans un pli. Les canapés de cuir noir, les lampes contemporaines et le téléviseur à écran plat explosent de modernité dans ce cocon bicentenaire.

Dans la cuisine signée Denis Fortin, même scénario: résolument de leur temps, le comptoir et le dado de granit américain noir, ainsi que les armoires de contre-plaqué de teck s'adoucissent au contact du passe-plat et du plafond de bois.

Dans la salle à manger, le placard et la cheminée accusent leur âge: ils ne sont pas d'équerre avec le plafond. Tant pis pour les proportions, tant mieux pour le cachet!

La chambre du deuxième étage, avec ses lampes et des tables de chevet dépareillées.

Les chambres se partagent le premier et le deuxième étage. D'élégants rideaux de lin ornent les fenêtres à volets enfoncées dans les murs. La literie est à l'avenant, tout de lin. Des coussins et des oreillers dodus s'appuient sur les têtes de lit moelleuses, dont les housses sont lavables. Elles ont été fabriquées dans l'atelier Le Saint.

Chaque étage a sa salle de bains. Celle du premier assume son passé centenaire, avec sa longue baignoire, sa fenêtre à crémone et sa céramique vieillotte; insérée dans une ancienne garde-robe, la douche est presque invisible. Au deuxième, la baignoire sur pattes d'un autre temps détonne dans le joyeux patchwork rouge, noir et blanc, piqué de verre et d'ardoise. C'est aéré, presque dépouillé.

Salle de bains du deuxième étage aux couleurs franches.

Les propriétaires n'occupent cette maison que quelques semaines par année. En leur absence, ils l'offrent en location, à la semaine ou au mois. Sur l'armoire antique du vestibule, un livre d'invités attend les commentaires de ces locataires privilégiés. Des gourganes séchées ornent sa couverture. Intrigués par ces fèves bizarres, les Suisses ont remonté la filière jusqu'au lac Saint-Jean, puis jugé que ce mot pittoresque convenait à leur maison chérie. C'est ainsi que La Gourgane s'est développée, tout près du Château Frontenac.

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Informations: 418-864-6971