«C'est un hobby qui s'apprend facilement», fait valoir Lance Archambault, trésorier de l'Association des tourneurs sur bois du Québec (ATBQ). Ce grand sexagénaire athlétique a fait l'aller-retour Carignan-Québec, un matin de la semaine dernière, pour déverser sur une table de réunion le contenu d'une boîte pleine de coupes, d'assiettes et de bols en bois, fabriqués sur des tours.

«C'est un hobby qui s'apprend facilement», fait valoir Lance Archambault, trésorier de l'Association des tourneurs sur bois du Québec (ATBQ). Ce grand sexagénaire athlétique a fait l'aller-retour Carignan-Québec, un matin de la semaine dernière, pour déverser sur une table de réunion le contenu d'une boîte pleine de coupes, d'assiettes et de bols en bois, fabriqués sur des tours.

Il avait aussi à coeur de parler de l'activité que son association présente, aujourd'hui et demain, à la Maison des métiers d'art de Québec. Plusieurs tourneurs sur bois feront connaître leur hobby, à l'occasion d'ateliers de perfectionnement et d'un dimanche portes ouvertes.

Lance Archambault est un comptable agréé à la retraite. Il possède une ferme à Carignan, en Montérégie, où il garde des chevaux de calèche durant l'hiver. Sur sa terre, il y a du bois. «Beaucoup d'arbres ont été maganés pendant le verglas, a-t-il raconté. Ils avaient la tête cassée. Mais maintenant, tout ça pourrit. Je n'ai qu'à les ramasser.»

Il passe ses temps libres à manipuler le bois avec ses quatre tours. De sa boîte à surprises, il sort un vase: «Le sculpter à la main, ça me prendrait trois mois. Au tour, je le fais en une demi-heure. C'est ça qui est l'fun!»

Lance Archambault, un sexagénaire athlétique, passionné du bois.

Les tourneurs sur bois ne sont pas des «gosseux de bois». En quatre siècles, ils ont développé des techniques qui leur permettent aujourd'hui de tourner des objets carrés et des bibelots ovales. Ils marient les essences, ils amalgament les pièces de marqueterie, ils sculptent des motifs, ils teignent et polissent la matière, jusqu'à en tirer des oeuvres aux formes harmonieuses, qui aboutissent souvent dans des galeries d'art. Lance Archambault avoue sa préférence pour le bois «coti», un bois mangé par les champignons, qui dessinent des veines artistiques et inspirantes.

L'Association des tourneurs de bois du Québec compte 250 membres, répartis dans 155 villes de la province, dont une trentaine dans la région de Québec. Elle fait la promotion du tournage sur bois depuis sa fondation, en janvier 2000. Ses membres se sont acheté une roulotte de 19 pieds, dans laquelle ils transportent leurs tours, leurs outils, leur matériel pédagogique, ainsi que des caméras et deux écrans géants qui servent à leurs démonstrations.

«Les images sont si nettes qu'on voit les poils sur les doigts des tourneurs», souligne Lance Archambault, dit El Tour-Noeud.

Alors que les ébénistes suivent une formation de longue haleine, les tourneurs sur bois apprennent vite. Lance Archambault soutient qu'après quatre heures de cours, un novice peut «repartir avec un chandelier».

Dans son Association, les professionnels sont rares. Trois ou quatre peuvent prétendre tirer des revenus décents. Les stylos sont un «bon filon». «Un de nos membres a eu un contrat du gouvernement du Québec, raconte-t-il. Il fabrique les stylos de bois offerts en cadeau.» Lors d'une activité de promotion à Sherbrooke, en juin, l'ATBQ a bénéficié de la visite d'un tourneur américain de renom, Alan Stirt, dont les assiettes sculptées se vendent «au moins 4000 $ aux États-Unis».

Facile

Quand Lance Archambault a commencé à tourner, il n'envisageait pas de vendre ses créations. Jusqu'à ce quelqu'un lui offre 80 $ pour son premier objet: un maillet. «Les tourneurs font ça pour leur développement personnel et pour leur propre satisfaction», résume-t-il. Dans toutes les foires auxquelles il participe, il veut «absolument tourner», pour montrer comme c'est facile. Il fabrique des toupies, des milliers de jolies petites toupies, qu'il offre à tout venant comme d'autres distribuent leurs cartes d'affaires.