Deux diplômées de l'Université Concordia, Kori Smyth et Saskia Siebrand, ont le vent dans les voiles depuis quelques années avec Mosaïka Art & Design, une entreprise dynamique qui oeuvre dans le domaine de l'art public. Le prix d'excellence en exportation de la SODEC, attribué l'automne dernier, est venu confirmer leur talent.

Deux diplômées de l'Université Concordia, Kori Smyth et Saskia Siebrand, ont le vent dans les voiles depuis quelques années avec Mosaïka Art & Design, une entreprise dynamique qui oeuvre dans le domaine de l'art public. Le prix d'excellence en exportation de la SODEC, attribué l'automne dernier, est venu confirmer leur talent.

Kori Smyth et Saskia Siebrand, de Mosaïka Art & Design, ont ouvert Mosaïkashop, une école de céramique pour la maison, rue de Castelnau. On les voit ici près d'une section de la murale réalisée pour une station de métro de Brooklyn. (Photo Ivanoh Demers, La Presse)

Comment expliquer un tel succès? «Avant de commencer, on s'est concentré exactement sur ce qu'on voulait faire. Notre plan, c'était l'exportation, les grands espaces à couvrir. On a la même vision. On a la capacité de faire les choses en grand. Nous voulons travailler avec ceux qui font de l'art grand public.»

Kori Smyth a étudié en travail social, puis s'est rabattue sur l'administration publique. Saskia Siebrand a complété le programme des beaux-arts : peinture, sculpture et céramique. «C'est grâce à elle qu'on a commencé. Elle faisait de la mosaïque bien avant que ça devienne trendy

Non contentes d'avoir réalisé une murale à la station 191 du métro de Manhattan (Washington Heights), voilà qu'elles récidivent dans une autre station, Myrtle Wyckoff, dans Brooklyn. L'artiste new-yorkaise Cadence Giersbach a dessiné un superbe projet au plafond de 218 mètres qui sera réalisé à Montréal. Les oiseaux et les papillons sont en verre, le ciel en tuiles de verre iridescent, le feuillage en céramique émaillée. «Ici, nous ne faisons que la couleur de la céramique. Le verre et le marbre sont italiens.» Au centre de la fresque, une carte de Brooklyn en marbre coupé sera aussi entièrement montée à l'atelier, situé au 4095, rue Saint-Urbain.

Les employés de Mosaïka ont mis au point une technique de coupe qui leur permet de produire une bande de coulis parfaitement identique d'une tuile de céramique à l'autre. Depuis près de 10 ans, les deux femmes ont acquis une expertise tout à fait unique, autant au Québec qu'aux États-Unis. À Montréal, notamment, l'hôtel Europa et l'hôtel Saint-James possèdent des murales et des planchers signés Mosaïka. Tout récemment, la station de métro Place-des-Arts s'est parée d'une oeuvre de la jeune compagnie, réalisée par l'architecte Luc Turcot. Elle a aussi convaincu la CSM de décorer la façade tristounette de l'école Montcalm, dans le quartier Saint-Michel. De concert avec le peintre montréalais Harlan Johnson, l'équipe conçoit actuellement de jolis motifs de feuilles sur céramique, telle une guirlande qui rafraîchira l'environnement bétonné.

La compagnie veut également mousser la mosaïque dans le secteur résidentiel. Permettre à tout un chacun de réaliser sa propre mosaïque et d'enjoliver ainsi son espace de vie. Leur école de mosaïque, située au 319, rue de Castelnau Est, près du marché Jean-Talon, est en train de faire des petits. Entre 800 et 900 étudiants sont passés à Mosaïkashop depuis son ouverture. L'idée est donc venue de créer une franchise, qui pourrait voir le jour à l'automne. «Ça devrait se faire au cours des trois prochains mois. La demande était très forte», souligne Kori Smyth.

L'entreprise, forte de sept employés (jusqu'à 20 pendant les périodes de pointe), souhaite s'associer aux créateurs de tous les horizons. «Nous voulons travailler avec des artistes de tous les styles. Ils sont toujours surpris de voir la quantité de nuances de couleurs que nous avons, ce qui est très rare dans le domaine de la mosaïque», explique Kori Smyth.