La raison de ce renversement est simple: les bas prix! Chez Beacon, une lampe de lecture fabriquée en Ontario coûte 320$. La version chinoise de ce modèle affiche 150$ seulement.

La raison de ce renversement est simple: les bas prix! Chez Beacon, une lampe de lecture fabriquée en Ontario coûte 320$. La version chinoise de ce modèle affiche 150$ seulement.

Du côté du magasin Union, 50% des modèles exposés sont fabriqués en Chine. L'autre moitié provient des États-Unis, du Canada et de l'Europe. «Il y a cinq ou six ans, la production chinoise était bas de gamme. Mais la qualité de leurs produits s'est améliorée», avoue le gérant. Ce spécialiste s'est d'ailleurs laissé séduire par une superbe suspension... made in China! «L'original m'aurait coûté 3000$», justifie-t-il.

Roger Thibault avait déjà flairé la vague chinoise dès le milieu des années 90. Il fonde alors Ulextra à Saint-Hubert. Aujourd'hui, l'homme d'affaires possède plus d'une usine en Chine et la moitié de ses luminaires s'inspirent des modèles européens. Quant à l'autre moitié, elle reproduit le style colonial américain.

«Ce sont d'abord les Taiwanais qui se sont lancés dans la fabrication de luminaires, raconte Roger Thibault, président d'Ulextra. La Chine les a ensuite incités à ouvrir des usines au pays et elle s'est mise à produire de l'éclairage. En 1996, elle a commencé à fabriquer des produits valables», dit-il.

Selon lui, la qualité «chinoise» ne cessera d'augmenter. Même si la copie demeure la spécialité des Chinois, une nouvelle tendance se dessine. «Il y a cinq ans, les Chinois copiaient des produits. Aujourd'hui, ils copient des idées», nuance Roger Thibault.

Contrôle de la qualité

N'empêche que la qualité laisse encore à désirer. «Le contrôle de la qualité auprès des jeunes employés est difficile à exécuter, car la production est très rapide. Mais on ne détecte aucun retard technologique ou de savoir-faire», fait-il remarquer.

Le bas prix d'un luminaire chinois permet de le différencier de l'original. Exemple? Chez Union, une suspension métallique à halogène d'Italie vaut 2629$. Sa copie quasi parfaite réalisée en Chine coûte 799$.

Mais il y a un autre détail qui fait la différence: les imperfections! «Prenez un luminaire en verre de Murano véritable, on peut voir le travail à la main et les imperfections, explique Maurice Cohen. La copie chinoise sera, elle, sans défaut apparent!»

À quand les lustres en verre simili Murano fabriqués en Chine? «Ça s'en vient!» laisse-t-il tomber, sourire en coin.