«On peut dire qu'on y allait avec nos coups de coeur. Après, on a bâti autour», se souvient la maîtresse des lieux, Mélanie Marier. En effet, un peu partout à l'intérieur du loft, situé rue Champlain, les détails soulignent l'unicité de la réalisation, effectuée en très grande partie par les deux propriétaires.

«On peut dire qu'on y allait avec nos coups de coeur. Après, on a bâti autour», se souvient la maîtresse des lieux, Mélanie Marier. En effet, un peu partout à l'intérieur du loft, situé rue Champlain, les détails soulignent l'unicité de la réalisation, effectuée en très grande partie par les deux propriétaires.

À elle seule, la salle de bain à l'étage vaut mille mots. La jeune femme est particulièrement fière de sa création. Et pour cause: le bain en céramique bleue (fait main) est tout simplement spectaculaire. «Il a nécessité beaucoup de travail», admet Mélanie qui s'est chargée de la salle d'eau, tandis que son conjoint Julien s'occupait de la cuisine.

Peu orthodoxes, les dimensions du bassin plaisent lorsque vient l'heure de baigner les enfants. Tellement qu'elle se promet de répéter l'expérience dans leur prochaine maison. Un défi beaucoup plus simple maintenant qu'elle sait à quoi s'en tenir et qu'elle connaît l'existence de nouveaux produits européens, spécialement conçus pour ce type de projet.

Les ingénieux lavabos en acier inoxydable ont été faits à partir de culs de poule.

Autre détail ingénieux dans la pièce, les lavabos en acier inoxydable. «On a trouvé des culs de poule (bols pour la cuisine) chez Winner's à 30 $ qu'on a fait percer chez un professionnel. Normalement, ça coûterait 300 $ pour avoir ce look-là.» Un résultat surprenant par sa simplicité et son esthétisme épuré.

Aspect industriel

Primordiale dès le départ, la volonté de donner un look industriel est évidente aux deux étages. Les rares portes sont sur rails et coulissantes, le tout intégré à même les cloisons des murs. Elles rappellent celles des hangars, tout en maximisant l'espace. Puis il y a ces interrupteurs à levier à profil bas, d'allure typiquement commerciale et qu'il est impossible de ne pas remarquer. Impossible également de résister à la tentation de les manipuler, même en plein jour!

Des rideaux faits du papier dont on emballe les objets fragiles.

«On va souvent magasiner chez Réno-Dépôt ou chez Rona pour voir ce qui s'y trouve. On s'attarde aussi à ce qui est vendu dans le commercial et on s'en inspire. La plupart du temps, c'est même moins cher», raconte Mélanie, en appuyant son propos par l'exemple de la lampe des W.C. du rez-de-chaussée, d'origine industrielle.

Autre coup brillant des jeunes propriétaires, l'utilisation d'une toile pour finir le haut plafond du logement. En quête du matériel adéquat pour obtenir le résultat voulu sans se ruiner, ils ont arrêté leur choix sur de la toile géotextile... normalement utilisée pour le sol au jardin ! L'aspect laineux et la couleur charcoal contrastent avec les murs qu'ils ont voulus blancs, dépouillés et simplement mis en relief par un éclairage calculé. L'effet est convaincant.

Âmes d'antiquaires

Ici et là, les pièces du mobilier ont une histoire à raconter. Comme cette table italienne et ces chaises suédoises signées, trouvées lors d'une visite virtuelle dans le site Internet d'un agent d'immeubles. «Le propriétaire de la maison en vente était un peu surpris de nous voir sonner à sa porte pour lui parler de ses chaises!» Une audace que possède surtout Julien et qui vient sans doute de son père antiquaire, fait remarquer Mélanie.

Côté cuisine, le couple a mis la main sur un comptoir en inox destiné à la ferraille. Il lui a redonné vie en l'intégrant à l'environnement de l'espace bouffe du loft. Avec son ilôt-comptoir, le coin s'annonce fonctionnel malgré ses dimensions modestes.

L'ensemble est encadré par les poutres d'acier, volontairement apparentes. Fait sur mesure, l'escalier trône au centre du logement, faisant une délimitation aérée entre le séjour et l'espace bureau des deux jeunes professionnels.

L'escalier aéré qui trône au centre du logement a été fabriqué sur mesure. Il sépare le séjour et l'espace bureau.

Pour les visiteurs attentifs, l'arrière des marches cache un autre atout qui ne manque pas d'originalité. Des prises d'escalade et un panneau d'entraînement «campus board» permettent aux deux adeptes de la grimpe de conserver la forme à la maison. Un terrain de jeu qui n'est pas passé inaperçu pour Victor, l'un de leurs deux garçons. À presque deux ans et demi, il s'amuse ferme sous l'escalier. C'est mieux que de grimper dans les rideaux. D'autant plus que ceux-ci sont particulièrement intéressants. Faits de grandes feuilles de polystyrène suspendues (du papier pour emballer des objets fragiles), les rideaux imaginés par Julien offrent un judicieux mélange de transparence et d'intimité. Cela convient parfaitement aux grandes fenêtres qui donnent partiellement sur le trottoir et sur la rue.

Et les idées ne manquent pas alors que le couple s'active actuellement à rénover une maison à Sillery. «Le projet du loft nous convenait très bien pour ce qu'on était alors: un couple sans enfant aui voulait habité près du lieu de travail.» Quatre ans plus tard, avec Victor et Oscar (ce dernier est âgé d'un peu plus de deux mois!) dans le décor, les plans changent. La maison succèdera bientôt au loft, mais l'esprit d'ingéniosité alimenté par le goût du beau restera le même. Comment faire autrement?