Nancy Ricard, la designer propriétaire d'Un fauteuil pour deux, juste en face, s'est payé la traite. Pourquoi le rococo? «J'y suis allée par feeling», a-t-elle expliqué. Le papier peint à gros motifs noirs et blancs qui se reflète dans les miroirs fait écarquiller les yeux. Les deux fauteuils rouge vif sont une surdose de vitamines. Les luminaires de cristal Swarovski imposent leur charme suranné.

Nancy Ricard, la designer propriétaire d'Un fauteuil pour deux, juste en face, s'est payé la traite. Pourquoi le rococo? «J'y suis allée par feeling», a-t-elle expliqué. Le papier peint à gros motifs noirs et blancs qui se reflète dans les miroirs fait écarquiller les yeux. Les deux fauteuils rouge vif sont une surdose de vitamines. Les luminaires de cristal Swarovski imposent leur charme suranné.

Chaise Hazira en plexiglas vert aqua.

L'expérience sensorielle n'est pas terminée. À droite, en retrait, le comptoir se dresse devant un mur capitonné de soie moirée, couleur turquoise. Une petite chaise Haziza de plexiglas vert aqua se tient dans un coin, comme en pénitence. Tous ces éléments voyants et disparates reposent sur des carreaux de céramique qui imite le marbre blanc, dans un décor de vieilles pierres, de fenêtres rustiques et de chrome rutilant. La totale!

Le Port-Royal a ouvert ses portes il y a quelques semaines. Il aspire à devenir un hôtel-boutique. C'est dire que la literie, les serviettes et les accessoires qui garnissent ses 45 suites seront éventuellement vendus en exclusivité à ses clients.

Il occupe le site de l'ancien entrepôt de la quincaillerie Chinic, dans le même immeuble que la brasserie L'Inox et que le nouveau restaurant Le 48, attenant. Au XVIIIe siècle, Charles-Albert Chesnay y avait ouvert le premier hôtel à Québec. À la jonction des rues Saint-Pierre, Saint-Paul et Sault-au-Matelot, le Port-Royal a pour voisine la gracieuse figure de proue de la place de la FAO, aux bras chargés de victuailles. Dany Deslongchamps, le directeur, la surnomme, à raison, la place de l'abondance.

Quelques suites bénéficient d'une vue sur ce joli carrefour. Leurs fenêtres qui s'ouvrent laissent pénétrer les odeurs, le clapotis de la fontaine et les voix feutrées des flâneurs. Voilà la ville, dans tout ce qu'elle a de meilleur!

Une suite et sa vue sur la place de la FAO.

Nancy Ricard a aussi conçu le décor des suites. Elle les a voulues urbaines, mais intégrées à leur environnement historique et à «leurs murs pleins de vécu». Chaque suite est équipée d'une cuisine aux armoires couleur charcoal et au comptoir de granit. Une table de verre, des chaises de cuir tressé, des canapés vert mousse composent un chez-soi de remplacement douillet. Des meubles de frêne d'inspiration scandinave, épurés et très bas, occupent le coin chambre à coucher. La literie est immaculée.

Chaque suite est unique. Certaines présentent de belles alcôves dans leurs murs de pierre. Dans l'une d'elles, un muret de verre sépare le lit du canapé. «Le soir, ça devient un miroir», mentionne le directeur.

Cet été, des vignes, des plantes, des chaises et un bel éclairage compléteront l'aménagement extérieur de cet hôtel qui enrichit le secteur du Vieux-Port avec un design pas piqué des vers.