Renée Gravel et Jean Ayotte affichaient un large sourire, car leurs meubles hors du commun avaient déjà piqué la curiosité des visiteurs.

Renée Gravel et Jean Ayotte affichaient un large sourire, car leurs meubles hors du commun avaient déjà piqué la curiosité des visiteurs.

«Nous avons fait des rencontres extraordinaires, dont des architectes et des journalistes de Turquie. Ils se sont grandement intéressés à notre travail. De plus, un commerçant grec était emballé. Beaucoup de visiteurs étaient surpris par la folie de notre création. D'autres ont été charmés par la poésie de nos meubles», raconte Renée Gravel. Des ventes? «Quelques-unes, mais ce sont surtout des promesses d'achat qui ont été formulées», répond-elle.

Renée Gravel et Jean Ayotte affichaient un large sourire, car leurs meubles hors du commun avaient déjà piqué la curiosité des visiteurs.

L'Atelier des petits meubles pas inutiles n'est pas une marque très connue à Montréal. Les conjoints ont dévoilé leur collection pour la première fois, il y a quatre ans. Dès le début, leur objectif était de participer à la célèbre foire italienne. «Notre marché est très pointu et nos meubles bien particuliers, il nous fallait donc les montrer devant le plus grand nombre possible d'acheteurs», explique Jean Ayotte.

«Redéfinir les fonctions des meubles n'est pas une pratique courante», ajoute Renée Gravel.

Housse en vinyle rouge verni pour ce petit meuble à lunettes.

Leurs meubles sont loin d'être banals. Ils sont même étonnants avec leurs pattes longues de 47 pouces et demi (1,21m). Ainsi, ils sont à la hauteur des mains et des yeux de l'utilisateur. Tout l'intérêt se situe néanmoins dans leur fonction. Pour ce duo de créateurs, tous les prétextes sont bons pour inventer un meuble de rangement.

«Nos créations ont des fonctions précises qui définissent souvent la personnalité du propriétaire, précise Renée Gravel. D'ailleurs, nous nous inspirons souvent de nos besoins et de nos gestes quotidiens. Par exemple, je n'aimais pas que mon chum laisse traîner sa monnaie et ses lunettes. Nous avons donc inventé un meuble pour ranger les lunettes ou vider les poches», dit-elle.

Ce petit meuble pour répartir les bidules est garni d'une multitude de petites éprouvettes dans lesquelles il est possible de glisser plein de petites choses.

Surmonté d'un «oeuf» drapé de soie et de lin, le meuble pour enfouir le pyjama possède une ouverture rembourrée qui permet de ranger sa lingerie préférée, son journal intime ou même ses condoms. «On le voulait très sensuel, voire érotique», avoue la conceptrice. Il y a aussi celui pour répartir les bidules. Il est garni d'une multitude de petites éprouvettes dans lesquelles il est possible de glisser des élastiques, de la monnaie et bien d'autres choses. Il pourrait aussi être converti en support à shooters. Un autre meuble permet de cacher des secrets. Il y a aussi le mobilier pour conserver des coupures de journaux. Sans oublier celui pour trier le courrier.

Fabriqués artisanalement, les «meubles pas inutiles» sont en érable naturel, coûtent 3000$ chacun et peuvent être habillés. À preuve, des housses en organdi sont proposées. Il existe aussi du brocart pour le meuble à pyjama et du vinyle rouge verni pour le meuble à lunettes ou vide-poche. Des bas purement décoratifs peuvent être enfilés sur les pattes. L'atelier de couture D à coudre confectionne ces fringues à mobilier.

Malgré les imprévus et une livraison tardive de leurs créations à Milan, les fringants concepteurs des petits meubles pas inutiles (ou The Non-Useless Furniture Studio pour les acheteurs internationaux) retourneront en Italie, l'an prochain. Entre-temps, ils exposeront leur collection au Salon du meuble contemporain ICFF à New York, au mois de mai.