On pourrait même voir revenir en vogue une version plus contemporaine de la fameuse peau d'ours qu'on étendait autrefois devant le foyer.

On pourrait même voir revenir en vogue une version plus contemporaine de la fameuse peau d'ours qu'on étendait autrefois devant le foyer.

La fourrure se place maintenant là où on ne l'attend pas. Sur un mur, sur un cadre, et pourquoi pas sur un meuble.

Mariouche Gagné, réputée pour sa ligne Harricana, ne voit pas de limites à l'usage qu'on peut faire de la fourrure. «C'est une matière fabuleuse, car il n'y a aucune partie pareille. Il y a de la texture dedans», explique avec passion la jeune designer.

On pourrait d'ailleurs y voir une comparaison avec le bois, qui est lui aussi riche en texture et en «défauts naturels».

Mariouche Gagné a été l'une des premières designers à exploiter le concept de la fourrure recyclée en 1993. Elle y est venue un peu par accident, en réalisant qu'elle n'avait pas assez de peaux pour compléter la collection qu'elle voulait faire parvenir à un concours de design. Elle a alors eu l'idée d'utiliser l'un des vieux manteaux de sa mère. Son slogan s'est imposé de lui-même: «Fait à partir du manteau de votre mère».

La designer s'est fait un nom rapidement auprès des mordus de mode. Elle a étudié à Paris et à Milan auprès des grands designers. Elle a touché beaucoup au stylisme, mais aussi au design. Cela n'est pas étranger au fait qu'elle ait lancé une ligne de produits en fourrure recyclée pour la maison.

«J'ai dessiné des meubles, des chaises et d'autres trucs du genre et j'aime beaucoup ça. Avec de la fourrure, on peut faire quelque chose de complètement différent», indique la designer originaire de Québec.

Elle a même transformé un manteau de vison blanc en meubles de salle de bain, en collaboration avec un ébéniste. La cliente, qui ne portait plus son manteau, voulait le recycler de manière originale. «Le résultat a été extraordinaire !», indique Mariouche Gagné.

Sur mesure

Sa collection pour la maison connaît un bon succès et elle ne cesse d'y ajouter de nouveaux morceaux. Elle confectionne des coussins, des jetés et des poufs (en fourrure recyclée toujours). Elle va également lancer une version renouvelée de la fameuse peau d'ours. «Ce sera un peu comme une caricature», lance la designer.

Sa philosophie est simple: pourquoi jeter quand on peut réutiliser? La création d'accessoires uniques à partir de fourrure recyclée - qu'on apporte ou qu'on achète sur place - s'inscrit bien dans l'esprit actuel de la consommation plus éthique, portée vers l'écologie.

L'objectif de Mariouche est avant tout de rendre accessible cette matière précieuse recherchée pour sa douceur, son confort et sa chaleur. Mais ce n'est pas parce que c'est recyclé que c'est nécessairement moins cher. La création et le stylisme se monnaient. Les coussins de Mariouche Gagné se vendent entre 150 $ et 400 $ et le prix des jetés commence à 750 $.

La designer a également pris part au nouveau look du restaurant Laurie Raphaël (conçu par Jean-Pierre Viau). Le mur en chat sauvage teint rouge dans le hall d'entrée ne passe pas inaperçu, tout comme le miroir encadré de fourrure près des salles de bain.

«C'est la première fois que je participais à la déco d'un restaurant et j'ai trouvé ça vraiment stimulant», indique-t-elle.

Mariouche Gagné prend beaucoup de commandes sur mesure à sa boutique de Montréal, ouverte il y a un peu plus de deux ans. On peut également consulter son site Internet au www.harricana.qc.ca.