L'an passé, à Québec, on s'est employé à évacuer de sa piscine plus d'eau de pluie qu'on s'est baigné, constate-t-on chez Le Maître Piscinier de Québec. Malgré cela, les particuliers, cette année, sont au rendez-vous chez les marchands. Car ils paraissent décidés à ne laisser passer aucune journée de grande chaleur sans mettre au moins le gros orteil à l'eau.

L'an passé, à Québec, on s'est employé à évacuer de sa piscine plus d'eau de pluie qu'on s'est baigné, constate-t-on chez Le Maître Piscinier de Québec. Malgré cela, les particuliers, cette année, sont au rendez-vous chez les marchands. Car ils paraissent décidés à ne laisser passer aucune journée de grande chaleur sans mettre au moins le gros orteil à l'eau.

«Au printemps de 2008, les affaires allaient rondement. Après un hiver neigeux qui a donné lieu à de nombreux dommages aux piscines, il a fallu les réparer», se souvient Martin Perreault, directeur des ventes chez Club Piscines. Ce que constate également la présidente de l'Association des commerçants de piscines du Québec (ACPQ), Isabelle Perras, lors d'une entrevue avec Le Soleil.

L'an passé, se rappelle le Bureau d'assurance du Canada, la neige a occasionné 14 000 réclamations pour dommages aux piscines, spas et saunas. Montant approximatif des indemnités : 36 millions $.

Cependant, avec les jours de beau temps qui ont eu cours, ces derniers temps, spécialement dans le sud-ouest du Québec et au Saguenay-Lac-Saint-Jean, les acheteurs ont pris d'assaut les magasins. Ils veulent leur piscine parce qu'ils espèrent un été. Un vrai.

D'un autre côté, à l'hiver 2007-2008, le dollar canadien a fracassé des records au change. Des particuliers avaient mis 3000 $ de côté pour aller en vacances à «Miami». Or, d'après Martin Perreault, ils se sont rendu compte qu'il fallait 1000 $ de plus pour mettre leur projet à exécution. «Plusieurs ont donc renoncé à leur projet, mais préféré une piscine.»

Le rêve d'une plage, suppose de son côté le conseiller de chez Le Maître Piscinier, Guy-Philippe Gélinas, est, en quelque sorte, transposé dans la cour. Et c'est sans doute la raison pour laquelle, selon lui, les Québécois sont si friands de piscines. Quoiqu'on les acquière aussi pour le plaisir des enfants, concède-t-il.

Dernière minute



Cependant, une suite prolongée de jours ensoleillés et frais, comme ce fut le cas cette semaine, pourrait faire basculer l'intention de particuliers de s'équiper. «Les gens, qui sont à la dernière minute, pourraient faire renverser la vapeur en remettant à plus tard leur projet», craint le chef de service de Club Piscine.

Mais déjà, selon les prétentions du ministère des Affaires municipales et des Régions du Québec, on dénombre près de 300 000 piscines résidentielles au Québec, dont les trois quarts sont hors terre. Et «ce nombre continue de grimper de 10 % à 15 % par année». Ce qui infère qu'un ménage sur 10, au Québec possède actuellement la sienne.

D'un autre côté, si l'achat d'une piscine hors terre est généralement impulsif - c'est le temps chaud qui commande les humeurs et fait naître le besoin - , il en va autrement pour une piscine creusée.

«Dans ce cas, l'achat est réfléchi et planifié», trouve la présidente de l'ACPQ. Or la morosité économique réprime, cette année, les ardeurs des aspirants acheteurs. Sans compter le repli des mises en chantier, qui devraient probablement passer de 47 900 l'an passé à 38 000 en 2009 selon le Mouvement Desjardins, qui provoque déjà une baisse de la demande.

En cela, dit M. Perreault, le marché de la piscine creusée est stable, cependant que, pour la présidente de l'ACPQ, il y a sans doute un recul. «Normalement, le 1er septembre, on n'accepte plus de mettre en place des piscines creusées avant les boues d'automne et les gels. Cette année, nous pourrions avoir une certaine latitude», pense-t-elle.

Néanmoins, les gens savent bien qu'ils peuvent aussi bien faire face à des épisodes de soleil, de grosses chaleurs ou de mauvais temps au cours des mois d'été. Quoiqu'il arrive, ils veulent être prêts. Même s'il a plu beaucoup en 2008 et que cela pourrait se reproduire cet été.

«Qu'une journée de beau temps arrive, ils veulent se servir de leur piscine sur-le-champ. Ils ne veulent plus risquer d'attendre deux jours avant que l'eau ne soit chaude. C'est pourquoi ils sont enclins à se procurer un chauffe-eau, immédiatement. Une thermopompe de préférence», dit, pour sa part, Dominique Gélinas chez Le Maître Piscinier.

En fait, conclut M. Perreault, on acquiert une piscine parce qu'on veut contrôler l'été. Celui qu'on n'a pas ou qu'on n'a pas eu, on veut le vaincre.