Vous ne voyez plus votre piscine hors sol. Elle est enfouie, comme le reste, sous un imposant couvert de neige. Le printemps vous la fera voir, craignez-vous, dans un état lamentable: la paroi d'acier fripée, l'ossature gauchie ou des poteaux tordus. Que faire, se demandent plusieurs, pour empêcher tout ça? «En fait, il faut se contenter de dégager seulement le plateau de couronnement (rebord) et l'écumoire», pense Jean Bertrand de chez Le Maître Piscinier de Québec.

Vous ne voyez plus votre piscine hors sol. Elle est enfouie, comme le reste, sous un imposant couvert de neige. Le printemps vous la fera voir, craignez-vous, dans un état lamentable: la paroi d'acier fripée, l'ossature gauchie ou des poteaux tordus. Que faire, se demandent plusieurs, pour empêcher tout ça? «En fait, il faut se contenter de dégager seulement le plateau de couronnement (rebord) et l'écumoire», pense Jean Bertrand de chez Le Maître Piscinier de Québec.

Le plateau pour soulager les poteaux de la pression de la neige, l'écumoire parce qu'un poids accru risque d'entraîner vers l'extérieur la partie sur laquelle elle est fixée.

«Surtout, il ne faut pas se mettre dans la tête d'enlever la neige qui, tout autour, assiège les parois», met en garde M. Bertrand. Que des pluies prolongées surviennent, le sol sera imbibé d'eau. Immédiatement après, si le gel reprend ses droits, la piscine se soulèvera, provoquant, de la sorte, un mouvement de structure.

Éviter de le faire est d'autant plus important que cette neige sert de contrefort. «Car, dans la piscine elle-même, la masse de neige pèse contre la soucoupe de glace qui, à son tour, exerce une poussée contre l'eau, forcée de se déplacer vers les parois. Le contrefort s'oppose donc à cette poussée», explique Jonathan Kirouac, directeur général de Piscines et Spas Montjoie, boulevard Pierre-Bertrand.

Pour le reste, trouve-t-il, l'attentisme est le meilleur parti qui soit. «Des dommages, encore invisibles, sont peut-être déjà faits. Il faut donc se garder d'aggraver les choses», prévient-il.

Sur un terrain très petit, où il n'y a plus de place où mettre sa neige, la tentation est grande d'en mettre dans la piscine. «À ne pas faire», insiste M. Kirouac. Car, de la sorte, vous hausseriez le risque. Votre assureur pourrait s'en formaliser.

En 1997, au Québec, les piscines ont «mangé la claque», titrait-on dans Le Soleil. Les dommages, à la suite d'un hiver très neigeux, ont été considérables. Les assureurs ont dû faire face à un grand nombre de réclamations. Les piscines d'âge canonique, vieilles alors de 15 ans, ont été les premières à céder sous le poids.

À présent, les piscines sont plus robustes. Par conséquent, les dommages pourraient être moindres. Les neuves, d'une couple d'années, pourraient s'en tirer sans mal, selon M. Kirouac.

Assureurs sur les dents

Néanmoins, l'industrie de l'assurance est sur les dents. Des assureurs, a appris Le Soleil, négocient actuellement des contrats de fourniture de services de réparation auprès de détaillants de piscines. De peur d'être pris de court.

Le Bureau d'assurance du Canada (BAC), quant à lui, se contente de dire qu'il est préoccupé par la quantité de neige tombée et la fonte de celle-ci. «Mais il est trop tôt pour vous affirmer qu'il y aura beaucoup plus de réclamations que la moyenne des dernières années», déclare au Soleil son conseiller en affaires publiques, Alexandre Royer.

Et, pour limiter les dégâts, il conseille toutefois de prendre spécialement conseil auprès de «l'installateur ou de l'entreprise qui fait l'entretien» de la piscine qu'on a. «Il est le mieux placé pour dire quoi faire ou ne pas faire», atteste-t-il.