Réveillonner en robe de chambre, entre le spa qu'on doit employer avec modération, la salle à manger et le billard, ça se voit, dit-on. Il est plus commun de mettre le bain à remous au programme des activités du temps des Fêtes.

Réveillonner en robe de chambre, entre le spa qu'on doit employer avec modération, la salle à manger et le billard, ça se voit, dit-on. Il est plus commun de mettre le bain à remous au programme des activités du temps des Fêtes.

 «Passer l'essentiel de la nuit de Noël dans le spa est non seulement invraisemblable, mais quelque peu risqué. Plus d'une heure passée là-dedans peut donner lieu à des irritations et des malaises sérieux tels étourdissements et infections», met en garde Sébastien Soucy, directeur des ventes des piscines et Spas chez Piscine Soucy de Québec.

 Un quart d'heure de bain vous ravigote. Après 45 minutes, à une température de 98 °F à 102 °F, c'est le bien-être accompli. Passé une heure, il faut sortir de là. «Et vite!» insiste M. Roy. Si ce sont des invités qui s'y trouvent, on doit leur suggérer fortement de le faire. Libre à eux d'y revenir, cependant. Mais après un temps raisonnable.

 Tuque et maillot

 Jonathan Bolduc, 31 ans, est un ancien athlète, aussi bien en natation qu'en cyclisme. Il habite Rimouski. Sa compagne et lui ont leur bain à remous, tourné vers les rochers du Bic. Le panorama s'ajoute au relâchement de la tension physique que procure le bain.

 «Nous nous coiffons d'un bonnet ou d'une tuque pour se baigner de crainte d'une perte accélérée de chaleur par la tête», raconte-t-il.

 Chez lui, on ne réveillonne pas autour du spa. «Mais, le jour ou en tout autre temps libre durant l'hiver, après quelques heures de planche à neige, de ski ou de raquettes, on y va. Puis, on entre et on fait du feu. Alors, nous sommes portés à dormir», raconte-t-il.

 Les plus braves, au sortir du bain, se rouleront dans la neige. Ils y retourneront un peu. Sentiront leurs jambes en lévitation. La détente, alors, sera suprême, d'après Jonathan Bolduc.

Un bon entretien du bain à remous

 Durant les Fêtes, si votre spa est passablement employé, vérifiez quotidiennement, au moyen de votre bandelette de contrôle, le pH - qui doit se situer entre 7,2 et 7,4 - et la teneur en désinfectant, que ce soit du chlore, du brome ou du lithium. C'est la base. Pour ce, il ne faut que quelques secondes. Ensuite, apportez les correctifs.

 Puis, de une à deux fois la semaine, retirez la cartouche de filtration et nettoyez-la à l'eau sous pression. Chaque mois, trempez-la, de 24 à 48 heures, dans une solution nettoyante, dégraissante et désinfectante que vous trouverez chez votre détaillant de spas. «Ayez une cartouche de rechange prête à servir. Ainsi vous n'aurez pas à suspendre l'emploi de votre bain», recommande Sébastien Soucy, de Piscine Soucy.

 À l'occasion, baissez le niveau d'eau du quart ou du tiers et remplacez par de l'eau nouvelle. Idéalement, votre eau doit être claire comme du cristal. De plus, vous devez y éprouver une sensation douce et soyeuse au moment de la baignade.

 Par contre, si elle vous paraît huileuse, c'est qu'elle n'est pas à point. Dans ce cas, revoyez les étapes d'entretien et d'usage. Joignez votre marchand si vous n'arrivez pas à vous tirer d'affaire.

 Chaque semaine, utilisez un oxydant, couramment appelé «traitement-choc». Il a pour objet d'anéantir chloramines, bromines et autres contaminants. Dans l'Antiquité grecque, les belligérants faisaient une trêve pour recueillir et enterrer leurs morts. «Dans le spa, par comparaison, l'oxydant enlève les pertes au sol, permet aux combattants de s'organiser et de surmultiplier leur énergie commune», illustre M. Soucy.

 Au lithium seulement

 En revanche, vous pouvez toujours entretenir votre spa seulement au lithium. Il est avantageux, car il conjugue désinfection (contient 30 % de chlore) et oxydation (suppression des gras). Entre chaque baignade, suggère Gérald Maguire, de chez Club Piscine, il est bon d'en mettre un peu. Mais le lithium employé avec excès, met-il en garde, peut endommager le couvercle du spa.

 À l'occasion, vérifiez aussi les jets, en les ouvrant et en les fermant. Ils doivent être libres de dépôts. Dans le cas contraire, la pompe aura du mal à fonctionner jusqu'à contraindre le chauffe-eau à s'arrêter. Alors, la température baissera. Si on n'inspecte pas son spa tous les jours, ou aux trois jours dans le cas d'une utilisation normale, la température baissera à notre insu. «À 40 °F, appréhende M. Maguire, on sera pris de panique.»

 Tous les deux mois, enfin, faites la vidange complète de l'eau. En mettre de la nouvelle afin que l'entretien soit plus facile, les traitements plus efficaces et le confort des utilisateurs accru.

 Autres conseils

 Vous partez en voyage, ne laissez pas votre spa à lui-même. Quelqu'un de votre entourage doit en prendre soin.

 Pour l'utilisation, donc, de votre bain à remous, la température de l'eau sera de 95 °F minimum. Et jamais plus de 104 °F. Passé cela, il y a risque d'étourdissements.

 Après une chute de neige, hâtez-vous de déneiger le couvercle. Il peut supporter une certaine charge, mais pas trop.

 Se garder de consommer des spiritueux durant une baignade ou d'aller à l'eau si vous êtes «pompette». Vous pourriez être vite frappé de somnolence et vous enfoncer dans l'eau.

 Pour aller au spa et en revenir, portez des sandales et une robe de chambre. De retour, ne craignez pas, vous n'attraperez pas froid. Portez toujours, spécialement dans le bain, un bonnet ou une tuque.

 Important. Si vous mettez votre spa au programme de vos activités à l'occasion de vos réceptions du temps des Fêtes, informez-en vos invités et priez ceux qu'une baignade intéresse d'apporter leur maillot. Mais si l'eau n'est pas à point, est trouble ou douteuse, il faudra vous en excuser et en interdire l'accès. Autrement, il pourrait y avoir risque pour la santé.

 Si la température extérieure est à - 20 °C, soyez sans inquiétude pour votre spa. Car il est probablement isolé. D'un autre côté, recommande M. Maguire, laissez l'avant libre de neige pour le cas où il serait nécessaire d'accéder à la pompe et aux commandes électroniques.

Une eau vulnérable

 Le volume d'eau d'un spa est près de 100 fois moindre que celui d'une piscine. De plus, celle du premier est chaude, celle du second, fraîche. Le spa est donc un foyer intense de développement bactérien.

 C'est pourquoi l'eau doit être sans cesse désinfectée au moyen de chlore, de brome ou de lithium suivant la dose prescrite. Spécialement durant les Fêtes, alors que le nombre d'utilisateurs est beaucoup plus grand de même que la fréquence et le temps d'utilisation.

 Un spa contient normalement de 1000 à 1500 litres d'eau, une piscine au moins 100 000, un lac infiniment plus. «Mais, dans ce dernier cas, la masse d'eau froide, aussi bien que le nombre de baigneurs par pied cube, ne nous fait généralement pas craindre les bactéries», constate Sébastien Soucy, de Piscine Soucy. Facteur aggravant, particulièrement pendant les Fêtes, s'ajoutent, dans le bain à remous, les résidus de cosmétiques, de gels, d'antitranspirant, de sudation, de crèmes et de gras corporel. Sans compter les cheveux. Tout ça peut rendre l'eau trouble et encrasser le filtre (cartouche). Le nettoyage de celui-ci est donc primordial.

 Prendre une douche avant d'aller au bain serait idéal. «Mais demander à ses invités de le faire peut être perçu comme un manque de tact. Chacun, arrivé sur son trente-six, est persuadé de sa propreté et craint que cela ne ruine sa coiffure. C'est compréhensible», continue M. Soucy. Il faut donc «gérer son eau et son groupe d'invités» en conséquence.

 D'un autre côté, à moins qu'on n'utilise son spa qu'une petite fois par semaine, il ne faut pas baisser la température de l'eau dans le but d'économiser l'énergie. D'autant que, si un bris survenait, le risque de gel serait diminué. «Il n'y a pas tant d'énergie perdue, car les bains, dans 90 % des cas, sont pleinement isolés sous la coque. On peut donc les employer quatre saisons», continue M. Soucy. Cependant que ceux qui ne le sont pas sont plus énergivores.

 Par contre, recommande le chef technicien en spa chez Club Piscine (boul. Pierre-Bertrand), Gérald Maguire, on peut mettre hors service la propulsion d'air dans les jets. Car les bulles d'air, alors que le spa est inoccupé, sont inutiles et coûteuses à chauffer.

 

Photo Pierre Soucy

Après une chute de neige, hâtez-vous de déneiger le couvercle.