Vrai que la piscine creusée est toujours à la mode, tandis que le cocooning montre le chemin. «On voyage moins et on réunit toutes ses ressources pour être bien chez soi», constate Jean-Roch Perron de Le Maître Piscinier.

Vrai que la piscine creusée est toujours à la mode, tandis que le cocooning montre le chemin. «On voyage moins et on réunit toutes ses ressources pour être bien chez soi», constate Jean-Roch Perron de Le Maître Piscinier.

 Assurément, dit de son côté le porte-parole de Piscine Sansouci de Saint-Rédempteur, Patrick Lacroix, la piscine creusée fait déjà rêver ceux qui se procurent une «hors sol».

La première coûtant au bas mot 17 000 $, la seconde 3500 $, ils ont vite fait de se faire une raison.

Mais pendant que ceux qui se satisfont d'une «hors sol» tout en rêvant d'une «creusée», ceux qui ont une «creusée» et dont la famille est élevée rêvent d'un spa. Parce qu'il est «antistress», qu'il est de moindre entretien, qu'ils peuvent s'en servir à longueur d'année et qu'il donne matière à des rencontres et entretiens conviviaux. Entre amis.

De la piscine au spa

Un contribuable de Lac-Beauport, qui veut que son nom soit tu, fit l'acquisition d'une piscine creusée il y a près de 15 ans. Avec terrasse et paysagement. Le coup d'oeil est à vous jeter par terre.

«À l'époque, les enfants avaient 10, 11 et 14 ans. La piscine, ils la réclamaient de concert. À présent, ils sont grands. Ils ont quitté la maison et elle ne les intéresse plus guère», raconte-t-il.

La piscine, même dans son remarquable environnement, commence néanmoins à ennuyer le couple. Ailleurs, la femme et l'homme ont fait l'expérience d'un spa. Ils ont été soulevés d'enthousiasme.

«Après une retraite d'une demi-heure dans l'eau très chaude, avec tourbillons, couleurs frémissantes et jets réconfortants et ensuite une douche froide, vous éprouvez un bien-être sans pareil», explique le mari. Le corps et l'esprit repartent à neuf.

Ils envisagent donc l'acquisition d'un spa. Leurs enfants, rendus tous dans la vingtaine, les en encouragent. Étant eux-mêmes sous le charme de cette baignoire d'extérieur à remous peu gourmande d'espace.

«Car le spa est tendance. Même chez les jeunes couples sans enfants», précise M. Demers. Il n'est pas que l'apanage des gens plus âgés.

Lorsqu'un ménage en est à remplacer sa piscine hors sol qui rend l'âme, il lui substitue très souvent un spa. Après tout, leurs enfants sont élevés. En bas âge et adolescents, ils sont tyranniques. Ils veulent une piscine coûte que coûte. Une fois partis, là les parents rêvent d'un spa. La farniente.

Spa déversant

D'un autre côté, il est clair, selon les observateurs, qu'un détaillant de piscines qui déciderait de ne plus faire commerce de spas serait hors champ. Cela pourrait mettre ses affaires en péril. En tout cas, il y perdrait en achalandage et en bénéfices.

Enfin, si un spa ne peut remplacer une piscine et une piscine un spa et qu'on a le goût ou le besoin des deux, on les trouve maintenant en tandem.

En effet, un spa dit déversant peut se juxtaposer à une piscine creusée. Les deux bassins, sur le même réseau de tubulure pourtant, sont indépendants quant à la circulation de l'eau, sa filtration et son chauffage. Le trop-plein retourne à la piscine. C'est le déversement.

Ce spa est réputé avoir moins de fonctions qu'un régulier. La chaleur et les eaux remuantes seraient tout de même très tonifiantes. «Chose certaine, il est tendance», dit Richard Massicotte.

Après le séjour dans le spa, on ne va plus à la douche. On se refroidit dans la piscine. On se servira donc de l'un et de l'autre.

Pour ce spa nouveau, au prix régulier d'une piscine creusée, il faut ajouter 5000$ environ.

Une piscine dès la construction

La construction résidentielle, encore d'une extraordinaire vitalité, soutient la demande de piscines. Les jeunes ménages avec enfants, qui s'installent dans une propriété standard, réclament la piscine hors sol, tandis que la piscine creusée est préférée par ceux - en général, avec enfants- qui emménagent dans une maison de choix.

Or, bien des entrepreneurs et analystes de marché vous le diront, les particuliers se dirigent plus nombreux vers des propriétés de prix.

«La construction va bien et l'industrie de la piscine ne s'en porte, en principe, que mieux», dit le président et directeur général de Club Piscine de Québec, Richard Massicotte.

Encore que, chaque printemps, le désir d'acheter s'appuie sur le temps qu'il a fait l'été précédent. Cette année, les particuliers se laissent prier. Car il n'a pas fait particulièrement beau durant la saison estivale 2004.

«Si le boom de la construction garde la piscine à niveau, l'achalandage, lui, est pour le moment tranquille. Vivement quelques jours d'affilée de grosses chaleurs pour raviver la flamme», ose espérer le propriétaire de Piscines Beauport, Raynald Demers.

Samedi dernier, le temps était triste à mourir. Tôt le matin, les gens étaient nombreux chez les marchands. Plutôt que cultiver l'ennui chez eux.

«Voyez toutes ces gens magasiner une piscine ou un spa. Ce sont les plus prévoyants. Ils ne seront pas pris au dépourvu lorsque le beau temps arrivera. Pour les autres alors, il y aura urgence. Ce sera la mêlée», fait observer le copropriétaire de Piscines & Spas Montjoie, Frédéric Petit.

Quant à la piscine creusée, il y a des ménages qui en passent la commande avant même que ne soit entrepris le chantier de construction de leur maison.

Puisque, dans les grandes agglomérations urbaines désormais, les maisons sont bâties sur des petits terrains et sont si proches les unes des autres qu'il est impossible après chantier d'y faire passer la machinerie et certains équipements. «Dans la cour, on creuse puis on met la piscine en place pendant qu'on élève la maison», résume Jean-Roch Perron le pdg de Le Maître Piscinier.

Ce qu'il en coûte

- Piscine hors terre: environ 3500$

- Piscine creusée: de 17 000$ à 25 000$

- Spa complet et bien isolé: de 8000$ à 12 000$

- Tandem piscine creusée et spa déversant: de 25 000$ à 30 000$

* Ce à quoi il faut ajouter le quai, la clôture et l'aménagement paysager.