Jessika Brunner-Gnass est designer graphique de profession, mais elle a toujours eu faim d'agriculture urbaine. Tant qu'à faire quelque chose de ses mains, elle a voulu aider les gens à cultiver leurs propres fruits, légumes et fleurs. Le tout à l'intérieur de la maison, à longueur d'année!

«J'ai travaillé en agence dans le domaine du design graphique, mais j'avais besoin de faire quelque chose de plus significatif, raconte la jeune entrepreneure en entrevue téléphonique. Dans le fond, je voulais créer quelque chose d'éthique, fait localement, de façon responsable et durable.»

Passionnée de cuisine, Jessika est parfois déçue de l'offre alimentaire dans les épiceries. Elle s'est donc servie de ses connaissances en design et en agriculture urbaine pour créer un meuble décoratif, mais qui peut aussi accueillir un système de culture hydroponique.

«Le but, c'est vraiment d'offrir une solution de rechange aux gens pour pouvoir cultiver pendant l'hiver, tout en montrant à quel point l'agriculture, ça peut être simple et engageant», souligne Jessika.

C'est ainsi qu'est née son entreprise Îlot culture. Son premier produit, l'étagère Hirta, est fait d'aluminium et de bois. Entre les livres et les autres objets de décoration qu'on peut y déposer se trouvent des bacs en céramique qui contiennent des plantes comestibles qui poussent allègrement. L'étagère est offerte en deux formats, petit ou grand, et on en assemble les morceaux à la maison au moyen de quelques vis.

Fines herbes, petits piments, tomates cerises, fraises ou même petits brocolis, tout a été testé et approuvé. Certaines plantes, comme la lavande, n'ont pas passé le test, au grand dam de Jessika! «Mais il y a des exceptions comme ça, qui ne poussent pas bien», constate-t-elle.

Sinon, les semences proposées regorgent de variétés connues ou moins connues: roquette wasabi, piment shishito, aneth, capucine, cresson, pimprenelle... «Je voulais offrir des choses complètement différentes de ce à quoi on a accès à l'épicerie», souligne la fondatrice de l'entreprise. Les semences sont séparées en différentes catégories: saveurs asiatiques, nordiques, ou... fines herbes plus classiques, évidemment. On peut ainsi cuisiner avec ses récoltes ou même utiliser des herbes pour donner de l'arôme et du style à ses cocktails!

L'hydroponie

Les plantes poussent dans l'eau plutôt que dans la terre, un système peut-être moins connu de la majorité des gens, mais dont la culture est plus facile à réussir, assure Jessika. «En général, ça pousse beaucoup plus vite quand c'est dans l'eau que dans la terre, et il y a aussi beaucoup moins de pertes.»

En plus, un éclairage naturel n'est même pas requis puisque c'est la lumière DEL qui fait tout le travail. Mise au point ici même, au Québec, elle a été fabriquée expressément pour la croissance des plantes comestibles. «La lumière a été conçue pour que les plantes aient besoin de peu de lumière naturelle et pour qu'elles puissent aisément passer de la fleur au fruit - ou au légume!»

Les plantes, elles, vont dans un bac en céramique rempli d'eau, équipé de trous sur le dessus, où l'on glisse le substrat et les semences. On recouvre ensuite de petits dômes en plastique, qui seront retirés le temps venu pour assurer la croissance de la plante.

Ceux qui connaissent moins la culture hydroponique ne devraient pas être trop déstabilisés, parce que l'entretien est assez simple, soutient la fondatrice d'Îlot culture. «Une fois par semaine, on met les nutriments, et on ajoute de l'eau environ toutes les deux semaines. On nourrit les plantes avec les nutriments minéraux dont elles ont besoin : du phosphore, du potassium...»

Et Jessika ne compte pas s'arrêter là. Elle a aussi des projets pour lancer deux autres produits au cours de l'année à venir: une tour en céramique pour faire pousser les pleurotes à la maison et un aquarium pour contenir de l'algue «laitue»... deux projets de croissance à suivre!

Photo Alain Roberge, La Presse

Passionnée de cuisine, Jessika Brunner-Gnass est parfois déçue de l'offre alimentaire dans les épiceries. Elle s'est donc servie de ses connaissances en design et en agriculture urbaine pour créer un meuble décoratif, mais qui peut aussi accueillir un système de culture hydroponique.