Il suffit maintenant de quelques clics de souris pour offrir ou obtenir des plantes, des fleurs ou des semences tout à fait gratuitement, que l'on habite sur le Plateau Mont-Royal, à Brossard ou à Paris.

Le fonctionnement du site Plantcatching.com est on ne peut plus simple. Les jardiniers voulant partager leurs surplus n'ont qu'à remplir un court formulaire électronique indiquant le nom du végétal, ses besoins en ensoleillement et la couleur des fleurs s'il y a lieu, puis de spécifier l'endroit où il sera déposé. À l'inverse, pour trouver un végétal, il suffit d'inscrire son adresse dans le moteur de recherche de la page d'accueil du site pour que tous les plants offerts dans un rayon de 1,5 km s'affichent sur une carte interactive. S'il n'y a aucun résultat, le rayon de la recherche est étendu à 15 km.

Par exemple, en faisant une recherche avec l'adresse de La Presse (7, rue Saint-Jacques) le 23 juin dernier, on apprenait qu'on pouvait trouver une vingtaine de plants de tomates ananas et de tomates cerises sur l'avenue de l'Esplanade. «Ils mesurent 1 mètre, mais sont un peu chétifs», précisait le gentil donateur.

Trois formules de dons sont offertes: on peut opter pour le mode «public» et déposer simplement les plantes devant chez soi ou dans un espace public (sans gêner les déplacements), en y attachant une petite étiquette imprimée directement sur le site Plantcatching et dictant tous les renseignements nécessaires pour en prendre soin. Le mode «semi-privé» consiste à placer la plante devant sa maison, mais à l'abri des regards des passants (sous une galerie, derrière un buisson, etc.) pour que seuls les gens qui auront utilisé plantcatching.com sachent la trouver. Avec le mode «privé», on prend contact avec le donateur pour cueillir le lot.

Cette option est un peu plus contraignante, mais facilite les dons de plantes qu'il faut diviser, comme les vivaces, et éviter qu'elles ne souffrent trop de l'attente avant d'être récupérées. Les plantes qui ont trouvé preneur seront indiquées comme tel par le donateur et le cueilleur pour éviter aux autres internautes des déplacements inutiles.

Plantcatching a été imaginé par Nicolas Cadilhac, un développeur de programmes, jardinier à ses heures, frustré d'avoir à dépenser des sommes beaucoup trop élevées à son goût chez les pépiniéristes pour assouvir sa passion.

«Les cours de Montréal sont belles, la matière verte est partout, mais en bons citadins on n'ose pas demander aux voisins s'ils ont des surplus, s'ils voudraient partager une vivace, etc.»

Ce faisant, Nicolas Cadilhac espère donc non seulement encourager le verdissement de la ville, mais resserrer le tissu social. «Je veux faciliter les liens entre les voisins, les échanges, proposer un moyen de plus de rapprocher les gens dans notre société», dit-il.

Et ça marche! Deux mois à peine après son lancement, le site avait déjà donné suite à près de 200 échanges, principalement à Montréal et Québec, mais aussi en Belgique, et près de Los Angeles et de Vancouver, la carte du site englobant la planète entière. «Les jardiniers doivent maintenant s'approprier cet outil et le faire connaître pour améliorer l'offre et la demande», constate M. Cadilhac.

D'autres fonctionnalités pourraient être ajoutées bientôt, dont un moteur de recherche ou la possibilité de se créer un compte pour mieux suivre ses transactions et ajouter des photos. Mais, chose certaine, promet M. Cadilhac, le service de partage de base restera gratuit. Pour le bonheur des jardiniers.