Fondé en 1996, le CEUM, organisme à but non lucratif, travaille depuis quelques années à verdir Montréal pour diminuer les impacts des îlots de chaleur. Si les données récoltées par Anne-Marie Bernier s'appliquent pour des bâtiments de plusieurs étages, elles conviennent tout aussi bien pour les résidences unifamiliales.

Malheureusement, on accuse encore la verdure murale de s'insérer dans les interstices et de briser le mortier retenant les briques, entraînant la détérioration de la paroi. «Évidemment, si le mur est en mauvais état, il faut le réparer avant de songer à y faire grimper des plantes, explique l'auteure au cours d'une entrevue. Si le mortier ou la paroi présente des fissures, les plantes à racines crampons comme l'hydrangée grimpante (Hydrangea petiolaris) ou encore la bignone commune (Campsis radicans), ne sont pas indiquées. Les racines vont s'y insérer. En cas de doute, il vaut toujours mieux consulter un expert en bâtiment. Par contre, la vigne vierge, ou encore, le lierre de Boston (Parthenocissus tricuspidata) ne devraient pas poser problème puisqu'ils s'accrochent grâce à des ventouses.»

Anne-Marie Bernier rappelle cependant que plusieurs grimpantes exigent un support pour prendre appui et commencer leur ascension (le document présente plusieurs types de supports.) C'est le cas des kiwis rustiques comme Actinidia arguta ou encore le magnifique Kiwi kolomikta»Arctic Beauty» ou «Pacha» au feuillage coloré partiellement de rose et de blanc jusqu'en août, des plantes extrêmement volubiles qui peuvent s'allonger de 1,5 à 2 m par année pour atteindre 6 à 8 m de hauteur. Si l'on veut obtenir des fruits, habituellement en septembre, on doit planter absolument un plant mâle et un femelle. La seule exception à la règle est le cultivar Actinidia arguta «Issai» qui produit ses minikiwis sans l'aide d'un autre plant. Leurs fleurs sont très odorantes. Signalons que tout excès de fertilisation entraînera une prolifération du feuillage aux dépens de la production de fruits, ce qui est parfois l'effet recherché.

La vigne des rivages, la renouée grimpante, la dioïque akébie à cinq folioles aux fleurs rouges ou encore la fameuse glycine sont toutes des plantes qui exigent un treillis ou un support. Dans le cas des glycines, il faut choisir un cultivar rustique, mais la floraison reste toujours aléatoire. Le bourreau des arbres demeure aussi un excellent choix. Dioïque lui aussi, il produit un feuillage automnal jaunâtre et des grappes de fruits jaunes persistants, du moins tant que les oiseaux ne les ont pas repérés. Toutes ces plantes sont ligneuses et les branches restent en place durant l'hiver. Par contre, le volubile et fort joli houblon peut grimper de presque 10 m en un seul été, mais il recommence à zéro chaque printemps. Comme l'aristoloche.

La vigne vierge et le lierre de Boston restent probablement les grimpantes les plus utilisées. Leur feuillage vert foncé tourne au rouge l'automne, égayant édifices et maisons. Ils produisent en outre des petits fruits bleus, parfois en abondance chez la vigne vierge, ce qui fait le délice des oiseaux, notamment des étourneaux sansonnets.

Il est aussi possible de planter des clématites, des annuelles grimpantes ou encore certaines plantes potagères, sauf que dans ce cas, la couverture végétale sera très restreinte

Quand faut-il planter?

Si le meilleur moment pour planter des grimpantes demeure le printemps, il est possible d'obtenir du succès, du moins dans la région métropolitaine, en procédant en septembre ou début octobre, à la condition de protéger leurs pieds avec un paillis pour le premier hiver.

La publication du Centre d'écologie urbaine de Montréal est disponible sans frais sur l'internet à www.ecologieurbaine.net/plantes-grimpantes. On y présente diverses variétés de plantes, des méthodes de plantation et des données sur leur entretien. On pourra aussi obtenir une foule de renseignements sur le sujet en consultant l'excellent volume Plantes grimpantes de Julie Boudreau, publié chez Bertrand Dumont éditeur.