Après des années prolifiques, mon petit plant de canneberges montre de sérieux signes d'essoufflement. On y compte actuellement cinq ou six fruits rouges alors que dans le passé, il en produisait des dizaines.

Une situation attribuable en grande partie à ma négligence. Tout propriétaire de cannebergière vous le dira: faute d'entretien, la production diminue avec le temps. Ce sont les stolons de la plante qui peuvent atteindre 1,5 m de longueur qui permettent au plant de se régénérer. En culture commerciale, tous les trois ou quatre ans, on étend 2 cm de sable sur la glace recouvrant les bassins de culture. Le printemps venu, ce sable se dépose sur les plants provoquant une nouvelle pousse de stolons, une méthode que j'aurais dû appliquer chez moi.

La culture domestique de la canneberge est facile. Un sol légèrement acide, si possible sablonneux, le plein soleil et le tour est joué. Les canneberges ne poussent pas dans l'eau même si la nappe phréatique est parfois peu éloignée des racines dans les champs de culture. Un arrosage normal suffit. Chez moi, je ne cueille jamais les fruits, car ils sont... trop beaux. Ils conservent d'ailleurs leur aspect joufflu de l'automne jusqu'à tard au printemps. Les cultivars vendus en pépinière produisent habituellement de gros fruits. Ils sont parfois difficiles à trouver. Mais, comme pour les clôtures vivantes, vous pourrez vous en procurer à la Pépinière Villeneuve, à l'Assomption.

Un fruit à découvrir

Par ailleurs, la récolte des atocas a commencé au Québec et le Centre d'interprétation de la canneberge a ouvert ses portes hier à Saint-Louis-de-Blandford. Invitation vous est donc faite de visiter le grand chapiteau dressé au centre du village et évidemment d'assister à la spectaculaire récolte de cette petite baie cousine du bleuet. Une occasion aussi de vous familiariser avec cette plante dont la culture commerciale reste très délicate. (Rappelons que la canneberge est en plein essor au Québec. La province est le troisième producteur au monde après le Wisconsin et le Massachusetts.) Il est facile de s'y rendre à partir de l'A20, l'affichage étant bien évident comme j'ai pu le constater la semaine dernière. Les frais sont de 10$ (6$ pour les 6 à 12 ans). Site internet: www.canneberge.qc.ca

Signalons aussi que pour la première fois de son histoire, la famille Bieler, les pionniers de la canneberge au Québec, ouvre sa cannebergière au public dans le cadre d'un circuit écologique. Or, il s'agit de la plus importante cannebergière au monde avec ses 80 hectares. Belle occasion pour se familiariser avec l'habitat particulier de la canneberge et de découvrir une grande tourbière. La sortie guidée dure environ deux heures trente et a lieu le samedi à 9h et 13h. Les frais sont de 9$ et le lieu de ralliement est le Centre d'interprétation où un autobus est mis à la disposition des participants. L'excursion étant plutôt longue, les enfants de moins de 10 ans ne peuvent y participer. Plus connue sous son nom commercial d'Atoka, l'entreprise Bieler est le plus important transformateur industriel de canneberges au Canada. www.atoka.qc.ca

Précisons aussi que depuis l'an dernier, la Cannebergière Ibimi, à Saint-Louis-de-Blandford, accueille les visiteurs qui veulent cueillir eux-mêmes leurs fruits: www.cannebergeibimi.com.