Vieillesse? Maladies? Insectes? Le diagnostic n'est pas toujours facile à établir. Pourtant, le constat est le même: mes pivoines ne fleurissent plus.

Mon lilas jadis si prolifique ne donne presque plus de fleurs. Une partie de mon épinette se dénude progressivement.

Voilà donc un des aspects du mauvais côté de l'ombre. Le phénomène est une des caractéristiques fondamentales du monde des plantes mais, trop souvent, on oublie d'en tenir compte lors de l'aménagement du terrain. Petit à petit, au fil des ans, toutes ces plantes qui exigent du soleil pour vivre heureuses - vivaces, arbustes ou grands arbres - finissent par réagir si leurs besoins de base ne sont pas comblés.

Le cas des pivoines est éloquent. Elles peuvent vivre une centaine d'années au même endroit, mais elles ont besoin de huit heures d'ensoleillement quotidien pour donner une belle floraison. Avec le temps, les arbres qui poussent autour de vos plants, parfois même à bonne distance, vont prendre de l'ampleur. Et comme le bonheur des uns fait souvent le malheur des autres, ces grands végétaux diminuent la ration quotidienne de rayons solaires des plantes plus basses. Dans le cas des pivoines, la floraison devient moins abondante.

La solution? Déménager vos plants ou tailler les arbres, dans la mesure où cela est possible, sans nuire à leur développement.

L'effet de l'ombre est souvent à peine perceptible durant des années. Il devient évident quand les arbres et arbustes ont atteint leur plein développement, au moment d'ailleurs où il est parfois trop tard pour agir. Pourtant, dans la plupart des cas, le problème était prévisible lors de la plantation. Je fais d'ailleurs mon propre mea culpa.

Les conifères sont particulièrement sensibles à ce phénomène. Par exemple, il faut toujours avoir à l'esprit que si on érige une clôture opaque le long d'une haie, toutes les branches à l'ombre de celle-ci perdront leurs feuilles et se dénuderont. Le jour où votre clôture sera trop vieille, vous n'aurez donc pas le choix d'en remettre une autre pour cacher la partie abîmée de votre haie. Tout le bas sera en effet composé de branches mortes qui ne se régénéreront jamais. Une laideur!

Des conifères inclinés

La densité de plantation d'arbres sur un terrain doit être planifiée pour éviter justement que certains conifères ne deviennent en partie dépouillés.

Mea culpa, dois-je répéter. Chez moi, j'ai dû abattre un bouleau en pleine santé l'été dernier car il faisait de l'ombre à un pin sylvestre. Tout le côté exposé au filtrage de la lumière par les branches du feuillu était décharné. Les érables, particulièrement l'érable rouge de Norvège, qui poussent à proximité d'épinettes sont maléfiques à cet égard. Le côté du conifère affecté par l'ombre se dénude lentement mais sûrement, ne laissant que des branches sèches. Le mal prend de l'ampleur année après année. Évidemment, pas question d'abattre de beaux arbres matures. La taille de l'érable devient alors problématique si on veut maintenir un port balancé. L'été, les feuilles camouflent assez bien la situation, mais l'hiver, la nudité du conifère devient bien visible et restera à jamais.

Autre constat. Dès son jeune âge, le conifère réagit au manque de soleil en penchant naturellement du côté d'où vient la lumière la plus vive. Le cas de mon taxodium en est une belle illustration. Il est tellement incliné que je croyais que seul le vent était responsable de son infirmité. Il m'a donc fallu un certain temps pour comprendre qu'il cherchait désespérément plus de lumière. Quelques arbres nuisibles furent éliminés et la partie supérieure du fut s'est légèrement redressée. Sauf que le mal était déjà fait.

Méfiez-vous aussi des plantes grimpantes qui vont prendre appui sur les arbres ou les arbustes, même si elles sont fort jolies, comme les clématites, par exemple. Habituellement, les feuillus composent assez facilement avec les squatteurs. Par exemple, j'ai vu des lianes de vigne vierge (Parthenocissus quinquefolia) qui atteignaient plus de 10 m de longueur suspendues au sommet d'un frêne. Elles avaient au moins 40 ans d'âge. Les conifères, eux, réagissent très mal à ces invasions. Les feuilles de la vigne empêchent la lumière d'atteindre les aiguilles du conifère si bien que toutes les branches à l'ombre finissent pas mourir plus ou moins rapidement. Si le parthénocissus est magnifique à voir l'automne en raison de sa coloration rouge vif et de ses fruits bleus, ses dommages sont souvent considérables. Il faut donc l'éliminer dès ses premières tentatives d'ascension.

Réservez vos plants de tomate

Il est plutôt rare que l'on puisse réserver ses plants de tomate plusieurs mois avant la belle saison. C'est la chance que nous offre la Coop La Maison verte, bien connue à Montréal, qui compte 8500 membres. La vente et la réservation des plants sont offertes au grand public. Chaque pot individuel est vendu 4$. Pas moins de 70 variétés sont en vente en plus de plants d'une centaine de variétés de légumes et fines herbes.

Ces dernières se vendent 2,50$ le pot. Pour examiner le catalogue et faire votre commande, vous n'avez qu'à visiter le www.boutique.cooplamaisonverte.com. Le choix offert est intéressant et plusieurs variétés sont très originales. Tous les plants sont de cultures biologiques. Les quantités ne sont pas limitées puisque la production réalisée par la ferme du Zephyr qui travaille en association avec la coop dispose de tout le temps voulu pour s'ajuster à la demande. Vous avez jusqu'en mai pour commander. Les plants sont livrés tous les samedis de mai et le premier samedi de juin dans les locaux de la coop, au 5785, rue Sherbrooke, près de Décarie.

Fondée en 1999 dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, la Maison verte a été la première coopérative de solidarité en environnement au Canada. Elle propose des solutions écologiques pour la maison ainsi que des ressources pour une consommation responsable. Elle vend environ 1000 produits écologiques et équitables. On se renseigne davantage au 514-489-8000, de 10 à 19h.

Semis: attendez encore

Par ailleurs, une certaine tradition veut que l'on procède aux semis de tomates le 19 mars, à la fête de Saint-Joseph. C'est trop tôt. Malheureusement, il n'a jamais été possible d'établir des corrélations scientifiques entre les phases de la Lune, la température et le bon moment de faire les plantations. Mais plusieurs mythes ont la couenne dure. Si l'on veut faire ses transplantations vers le 15 de mai, on sème au cours de la dernière semaine de mars. Pour une transplantation plus tardive, il faudra attendre la première ou la deuxième semaine d'avril. Rappelez-vous que les capsules en tourbe ne sont pas recommandées et qu'il est mieux de planter en vrac. On fait un repiquage en pot quand la plante présente une ou deux feuilles. La tige doit alors être insérée dans le terreau sur une bonne moitié de sa longueur. Une douzaine d'heures de lumière vive par jour et des températures fraîches, sont les conditions de base pour obtenir de beaux plants. Sinon, ils vont s'étioler.

Nostalgie...

L'an dernier, à pareille date, une multitude de crocus étaient en fleurs dans la pelouse. Les iris nains, les éranthis et les perce-neige illuminaient les platebandes. Et le ménage printanier du jardin était presque terminé. Lundi dernier, dans les champs dernière la maison, on comptait encore 45 cm de neige au sol. Comme quoi, les printemps se suivent mais ne se ressemblent pas...