Tous les ans, laPerennial Plant Association, regroupement de passionnés de vivaces de partout à travers le monde, nommeunevivacede l'année. Toutefois, il ne s'agit jamais d'unenouveauté,maisplutôtd'uneplantesurlemarchédepuis plusieursannées et qui a fait ses preuves. Lagagnante pour 2010 est labaptisie australe (Baptisia australis), appeléeaussi faux indigotier, car on fabriquait autrefois une teintureprochede l'indigoavec ses racines.

La baptisie australe est présente à l'état sauvage presque partout dans l'est de l'Amérique du Nord, mais est toutefois absente du Québec et des Maritimes. C'est une grande vivace volumineuse : bien établie, elle est aussi grosse et aussi dense qu'un petit arbuste (90-120 cm x 90-120 cm) et pourrait d'ailleurs facilement en remplacer un dans votre aménagement. Elle attire le regard surtout par ses nombreux épis de fleurs bleu-violet qui rappellent celles du lupin. La floraison a lieu à la fin du printemps et dure de deux à trois semaines. Cependant, son attrait ne s'arrête pas là. En effet, son feuillage dense, trifolié et bleu-vert demeure attrayant toute la saison. De plus, les fleurs cèdent leur place à des gousses pourpre foncé qui sont très attrayantes en soi et que l'on peut récolter pour les faire sécher.

 

Une culture des plus faciles

La baptisie australe est tout à fait recommandée pour les jardiniers paresseux, car elle ne demande essentiellement aucun soin, à part la plantation et un rapide ménage printanier (on coupe les tiges encore debout s'il y en a). Plantez-la au soleil ou à la mi-ombre dans un sol profond et bien drainé.

Elle tolère les sols pauvres, car c'est une légumineuse et vit donc en symbiose avec des bactéries qui lui fournissent l'azote nécessaire à sa croissance. Une fois établie, elle est résistante à la sécheresse. Il faut toutefois s'occuper de l'arroser au besoin la première année, le temps que ses racines s'installent solidement. Les tiges très solides ne demandent aucun tuteurage. Sa rusticité est excellente : c'est une zone 3 très solide qui mériterait bien un essai en zone 2.

Elle n'est pas susceptible aux insectes ou aux maladies et n'exige jamais de division : on a vu des plantes pousser et fleurir pendant plus de 80 ans au même emplacement. Tant mieux, car la plante déteste les déplacements et la diviser n'est pas une sinécure (ses longues racines en forme de carotte sont difficiles à déterrer). On la multiplie par bouturage des tiges et par semis. Trempez les graines à l'épiderme très dur dans de l'eau tiède pendant 24 heures avant de les semer.

Notre vedette a cependant deux défauts. Premièrement, elle est lente à s'établir, fleurissant peu la première année et à peine un peu plus la deuxième. Il faut compter quatre à cinq ans pour la voir à son meilleur. Deuxièmement, les campagnols (mulots) peuvent ravager les jeunes plants durant l'hiver. Il est donc sage de les recouvrir de broche à poule le premier hiver.

D'autres variétés

La baptisie australe est de loin la baptisie la plus courante sur le marché, mais il existe aussi plusieurs autres espèces, dont la baptisie jaune (B. sphaerocarpa) et la baptisie blanche (B. pendula), et aussi, de plus en plus, des cultivars issus d'hybridation dans les teintes de bleu, de violet, de jaune, etc. Purple Smoke, par exemple, porte des fleurs bicolores gris-violet et pourpres tandis que Twilite Prairie Blue offre des fleurs violet foncé et jaunes.

Vous trouverez les baptisies dans presque toutes les jardineries. Donc, pourquoi hésister? Plantez-en dès ce printemps!