Elles sont huit, élues d'un concours où les juges sont de plus en plus nombreux. Cette année, on en comptait plus de 3000, un record. Parmi 216 candidates, voici les plantes retenues comme Exceptionnelles 2010.

Faut-il rappeler que le programme des Exceptionnelles est unique en Amérique du Nord parce qu'il met à contribution le grand public. Les visiteurs du Jardin Daniel A. Seguin, à Saint-Hyacinthe, sont donc invités à faire un choix parmi les nouvelles annuelles présentées dans les jardins d'essais, des plantes qui en principe résistent aux bibittes et aux maladies, sont peu exigeantes et très productives. Une fois la sélection terminée, un comité d'experts regroupant entre autres des représentants du Jardin botanique de Montréal et du Jardin Van den Hende de Québec où sont aussi exposées les nouveautés, est appelé à se prononcer sur le classement du public. Ce choix ultime vise tout simplement à sélectionner des plantes qui peuvent se produire aisément et à un coût abordable pour les amateurs de jardinage.

 

Le nom des gagnantes est ensuite divulgué au début de l'automne pour permettre aux producteurs de les inscrire à leur inventaire du printemps suivant. Voilà donc un heureux mariage entre les producteurs et les consommateurs. D'autant plus que les vedettes de la saison sont maintenant offertes un peu partout.

Le bananier de Maurel

Le bananier rouge de Maurel (Ensete «Maurelii») est le plus impressionnant du groupe. D'abord par son allure exotique, son envergure, il atteint 1,5 à 2 m, par ses feuilles géantes aux coloris pourpres sur fond vert. On le cultive pour son feuillage. Il faut l'installer en plein soleil ou sous une ombre très légère, dans un endroit chaud. Pour atteindre son plein potentiel, il exige d'être arrosé souvent. Après tout, c'est un bananier, une plante tropicale.

L'été dernier, le feuillage des spécimens de Saint-Hyacinthe et du Jardin botanique de Montréal ont bien résisté au vent, ce qui ne fut malheureusement pas le cas chez moi où les feuilles se sont déchirées plus d'une fois. Le bananier décoratif devrait donc être installé à l'abri du vent dans une platebande ou un gros pot, ce qui favorisera aussi le maintien de la chaleur ambiante. Attention, le bananier de Maurel ne se donne pas. Par contre, il pourra faire son entrée à la maison où il poussera tout l'hiver à la condition que l'éclairage, la chaleur et l'humidité soient adéquats, des conditions évidemment difficiles à réunir dans un appartement. Si la plante est heureuse, elle atteindra une taille considérable durant la saison froide. On peut en voir un exemplaire spectaculaire après un hiver en serre dans une vidéo présentée actuellement sur le site www.montoit.ca.

 

Photo: fournie par Claude Vallée

Le bananier de Maurel trônera dans une platebande à l'abri du vent.

Le papyrus «Graceful Grass King Tut»

Le papyrus à papier «King Tut» devrait faire le bonheur de plusieurs amateurs, du moins si je me fie à mon expérience. Des nouveautés testées l'an dernier dans mon jardin, ce papyrus a été spectaculaire formant à l'extrémité de la tige une belle gerbe de feuilles fines. Cette plante aquatique pousse très bien en platebande dans la mesure où le sol est maintenu humide. Planté aussi sur le bord de mon bassin d'eau, mais plus à l'ombre, le plant n'a pas grandi plus vite que son petit frère installé au jardin, culminant à environ 1 m. En dépit de sa taille, ce papyrus résiste au vent et pousse aussi en contenant.

Un canna rare

Le canna «Orange Punch» porte bien son nom. Le coloris de sa fleur orange vif attire l'attention à coup sûr. Mais il a d'autres qualités. Sa taille est modeste, environ 1 à 1,40 m, ce qui convient bien aux petits jardins. De plus, il fleurit tout l'été ou presque. C'est qu'il commence tôt en saison et non vers la mi-juillet comme une foule d'autres variétés. Étant donné qu'il se ramifie en plus de produire plusieurs tiges latérales, le feu d'artifice se prolonge durant des semaines comme ce fut le cas la saison dernière chez moi. Malheureusement, il se fait rare cette année en raison de problèmes de production imprévus.

Photo: fournie par Claude Vallée

Le papyrus «Graceful Grass King Tut» a donné d'excellents résultats l'an dernier dans mon jardin. Plusieurs plants ont même fleuri, ajoutant de petits plumeaux à la tête de la graminée.

Un coléus résistant aux coups de soleil

Il existe des centaines de coléus au feuillage tous plus colorés ou bariolés les uns que les autres. Au point qu'il devient très difficile de s'y retrouver. Et pour nous rendre la tâche encore plus complexe, de nouveaux hybrides font leur apparition chaque année. La description de notre vedette, le coléus «Mariposa» serait plus ou moins semblable à celle de plusieurs autres: grandes feuilles et coloris de pourpre, de rose, de cramoisi et quoi d'autre?

En réalité, la grande qualité de «Mariposa» est son comportement au grand soleil: au lieu de flétrir ou se décolorer, il prend des forces et ses tiges deviennent beaucoup plus résistantes. Ce papillon végétal, selon son nom espagnol, peut atteindre autour de 90 cm et son envergure est d'environ 75 cm.

Photo: fournie par Claude Vallée

Le coléus «Mariposa» croît sans difficulté en plein soleil.

«Last Vegas Purple», l'immortelle

J'ai toujours eu un faible pour les gomphrena ou gomphrènes, en français, ces petites fleurs globulaires que l'on classe souvent sous le nom d'immortelles en raison de leur texture rappelant le papier. C'est justement cette caractéristique qui permet de les conserver très longtemps dans des bouquets de fleurs séchées.

Il existe une foule de variétés de gomphrènes aux coloris très diversifiés. La nouvelle venue «Last Vegas Purple» possède des fleurs d'un rose foncé éclatant parsemé de picots blancs. La plante atteint autour de 50 cm et exige le plein soleil. Les gomphrena résistent sans peine à la sécheresse et à la chaleur.

La semaine prochaine: la suite de notre palmares.

Photo: fournie par Claude Vallée

Le gomphrène «Las Vegas Purple» produit de nombreuses fleurs rose foncé légèrement tachetées de blanc.