Quelle personnalité! En milieu naturel, le chêne des marais pousse souvent les pieds dans l'eau, notamment dans les marais ou au bord des rivières. Quercus palustris, de son nom scientifique, porte bien son nom. Pourtant, quand vient l'automne, surprise: il s'enflamme littéralement.

Ses feuilles très découpées deviennent écarlates, beaucoup plus colorées à vrai dire que celles du chêne rouge. Et sa livrée automnale persiste souvent jusqu'à leur chute très tardive. Une splendeur! D'ailleurs, chez les jeunes spécimens, plusieurs feuilles persistent aux branches durant tout l'hiver en conservant une teinte rouge vin.

 

Originaire de l'est du continent américain, à partir du sud de l'Ontario et des Grands-Lacs jusque dans l'Arkansas au sud, le chêne des marais est relativement peu connu des amateurs de jardinage même s'il est prisé en milieu professionnel, notamment par plusieurs municipalités. En dépit de son habitat naturel, il se contente d'une foule de sols capable de retenir une certaine humidité. En période de grande sécheresse, il exigera d'être abreuvé de temps à autre. Les jeunes arbres ont besoin d'un arrosage régulier, notamment à la fin de l'automne, avant que le sol ne gèle.

Il est très apprécié comme arbre de rue. Sur la Rive-Sud, on peut en découvrir quelques magnifiques spécimens à Boucherville au coin du boulevard de Mortagne et de la rue Emma-Lajeunesse. Aux États-Unis, il est le chêne indigène le plus utilisé en milieu urbain et la troisième espèce la plus populaire comme arbre de rue à New York.

Rustique en zone 4, le chêne des marais possède un feuillage vert foncé très luisant. Sson tronc est habituellement lisse durant une bonne partie de son existence qui peut s'étaler sur une centaine d'années. Il atteint autour de 20 m et une envergure d'environ 13 m à pleine maturité. De forme pyramidale, ses branches sont symétriques, érigées au sommet puis horizontales au centre et ensuite retombantes, parfois même jusqu'au sol si on lui en fournit l'occasion. Mais on peut aussi les couper pour donner à l'arbre une forme encore plus conique.

Quercus palustris commence à fleurir vers l'âge de 15 ans et produit des petits glands plutôt arrondis. Bien que pourvu de racines pivotantes comme les autres espèces de la famille, il possède aussi un système racinaire superficiel, ce qui rend sa transplantation relativement facile. Il exige le plein soleil et sa croissance est plutôt rapide.

On peut planter le chêne des marais au cours de l'automne, mais à la condition que l'arbre ait passé l'été en pot. Les arbres déplantés à la fin de l'été ou au début de l'automne ont beaucoup de difficulté à survivre à l'hiver. Son prix se situe autour de 100 à 150$$ pièce pour un spécimen de 2,5 m. Évidemment, les gros calibres sont plus coûteux. Un arbre de 6 cm de diamètre à la base du tronc vaut entre 300 et 400$.

Signalons que notre arbre répond au nom de «pin oak» en anglais, une allusion aux minuscules branches mortes qui parsèment parfois le tronc et les branches de grandes dimensions.

Un écran magnifique

Quercus palustris n'est pas le seul de la famille à faire sa grande entrée en scène en automne. Le chêne rouge, une espèce indigène au tronc lisse, présente alors de grandes feuilles rougeâtres qui deviennent brunâtres en novembre. Il se transplante difficilement mais il pousse relativement vite atteignant jusqu'à 25 m.. Quelques feuilles persistent habituellement aux branches durant une grande partie de l'hiver. Sa croissance est plus rapide dans un sol acide. Il est rustique en zone 3.

Originaire du l'est des États-Unis, le chêne écarlate (Quercus coccinea) affiche quant à lui une livrée beaucoup plus rouge au cours de l'automne. Il est rustique en zone 4. Il pousse lentement, se transplante difficilement, exige un sol acide, atteint 20 m et reste difficile à trouver. Il perd ses feuilles en décembre.

Le chêne «Crimson Spire» est aussi de ceux qui deviennent flamboyants à partir d'octobre. Découvert dans les années 90 dans une pépinière de l'Illinois, issu d'un croisement entre le chêne blanc et le populaire chêne fastigié, «Crimson Spire» a conservé l'allure européenne élancée mais il est plus rustique, moins sujet aux maladies que le chêne fastigié. Ses feuilles passent du rouge vif au brunâtre après quelques nuits de gel. Mais comme elles persistent au branches tout l'hiver, il fait un très bel écran entre deux propriétés, d'autant plus que son port très étroit, environ 3 m, lui permet de loger sur un terrain relativement petit. Rustique en zone 4, il atteint une quinzaine de mètres. Il est disponible un peu partout.