C'est vers la fin septembre que fleurissent les colchiques. Ils produisent habituellement une fleur rose vif, plus ou moins grosse selon les espèces et les cultivars, sur une hampe florale qui peut atteindre 15 à 25 cm, sans aucun feuillage.

Certains hybrides donnent des petites fleurs blanches, notamment Colchicum autumnale «Album», alors que d'autres comme le populaire «Waterlily» produisent des fleurs roses doubles très volumineuses, toujours spectaculaires. Mais cette dernière a le défaut de ses qualités puisqu'elle a tendance à s'étendre sur le sol après une pluie, la hampe n'étant pas assez solide pour soutenir une fleur gorgée d'eau.

 

Les colchiques sont livrés aux centres de jardin vers la fin d'août ou au début septembre. Mais souvent, sinon la plupart du temps, ils fleurissent directement sur l'étal. Si bien que si vous les plantez à ce temps-ci de l'année, la floraison est habituellement terminée et ils vont fleurir seulement l'automne prochain. Paradoxalement, c'est la période idéale pour les acheter, tout simplement parce que le marchand doit souvent les vendre au rabais pour les écouler.

Trois cormes, un gros bouquet

La plupart des colchiques sont rustiques en zone 4. On peut les planter à la mi-ombre, sous de grands feuillus par exemple, là où le soleil sera abondant au printemps avant la feuillaison des arbres, afin de permettre au feuillage d'emmagasiner toute l'énergie nécessaire à la floraison automnale. Car voilà, la plante produit son feuillage au printemps, des grandes feuilles plutôt charnues, en bouquets, qui peuvent atteindre 30 cm de hauteur. Il faut donc bien noter l'endroit où vous avez planté vos bulbes l'automne précédent, de crainte d'arracher ses feuilles qui peuvent êtres confondues avec de la mauvaise herbe au printemps. Il est donc préférable de les installer directement parmi d'autres plantes comme un couvre-sol, par exemple, car il importe d'attendre que le feuillage jaunisse avant de l'éliminer à la fin juin ou au début juillet.

Mais ce petit désagrément est largement compensé par le spectacle de fin de saison, d'autant plus qu'il ne faut que deux ou trois cormes - comme chez les crocus, on parle plutôt de cormes au lieu de bulbes dans le cas des colchiques - pour obtenir un gros bouquet de fleurs.

Attention: pas question de vous faire une petite salade avec les feuilles ou encore de décorer vos assiettes avec les fleurs. Votre expérience pourrait vous mener directement à l'hôpital et même au cimetière.

Un allium plus que géant

Même s'il est très diversifié, le monde des alliums décoratifs demeure relativement méconnu. Pourtant, même si la plupart des fleurs forment habituellement un bouquet en forme de sphère, les variantes sont nombreuses et les coloris multiples.

Une des espèces les plus étonnantes est Allium schubertii, dont les fleurs éparses, roses, très foncées, forment une boule qui peut atteindre 60 cm de diamètre alors que la hampe florale ne dépasse guère les 60 cm.

Mais les cultivars de grande taille souvent vendus sous le nom d'Allium giganteum sont les plus connus en raison de leurs boules de fleurs très compactes et souvent volumineuses, parfois autour de 20 cm de diamètre, comme c'est le cas notamment de «Globemaster» et de «Lucille Ball». L'hybride «Mount Everest» de couleur blanche fleurit habituellement quelques jours plus tard que ses cousins rosâtres.

Offert au Québec cette année pour la première fois, le petit dernier du groupe est le plus grand de tous. «Summer Drummer» présente une sphère pourpre et rose pâle d'environ 20 cm de diamètre, mais sa hampe florale atteint 1,8 m, soit 6 pi. Son feuillage offre des similitudes avec celui du maïs. Comme c'est le cas de tous les alliums géants, ses extrémités ont tendance à jaunir durant la floraison. Comme les autres aussi, il fleurit vers la fin mai ou au début juin pendant deux à trois semaines. Les têtes fleuries restent toutefois encore très belles durant un bon mois de plus quand les fleurs se transforment en fruits verdâtres.

En dépit de leur hauteur, les alliums géants n'exigent habituellement pas de tuteur. C'est à voir dans le cas de «Summer Drummer». On peut obtenir les bulbes de cet hybride en pépinière sous la marque Simple Pleasures ou encore par catalogue postal, notamment chez Gardenimport (www.gardenimport.com). Le bulbe devrait être planté à 20 cm de profondeur.

Pommes et tomates excentriques

Toute une surprise récemment en mordant dans une pomme. Quelques pépins étaient déjà germés, les deux cotylédons de la graine étant légèrement verdâtres et détachés l'un de l'autre. Plusieurs pommes de la même variété (que je n'ai pu identifier) présentaient le même phénomène. La situation est habituellement attribuable à un entreposage mauvais ou trop long, ce qui met un terme à la dormance des graines à l'intérieur du fruit. Le phénomène se produit de temps à autre chez les tomates, comme l'ont indiqué plusieurs lecteurs, photos à l'appui.

Marc de café et criocères: échec

Même si plusieurs lecteurs semblent avoir réussi à éloigner les criocères de leurs lis en disposant du marc de café au pied de leur plant, à ma suggestion d'ailleurs, chez moi, l'expérience a été un échec.

Pourtant j'avais à ma disposition des kilogrammes de marc de café provenant d'un traiteur et j'avais même commencé le traitement l'automne dernier en espérant nuire aux adultes qui s'enfouissent sous terre à partir du mois d'août. Puis, dès l'apparition des premières pousses, j'ai recommencé à leur donner de bonnes quantités de marc de café.

Il est vrai que les criocères du lis ont été moins nombreux cet été, mais la situation est vraisemblablement attribuable au temps frais que l'on a connu. Il n'en reste pas moins que dans mon jardin, tous les lis dopés à la caféine n'ont pas été épargnés par la bête et les dommages ont été aussi importants que dans les plants non traités, notamment chez les lis tigrés. L'an prochain, je tenterai l'expérience avec de la roténone ou en utilisant systématiquement un insecticide à base de pyréthrine. Mais pas question d'abandonner la culture du lis.

Des cerises de terre dans le compost

Autant faire du compost est une entreprise louable et rentable d'un point de vue écologique, autant réussir l'opération exige du travail et un certain doigté.

Il faut disposer chaque fois deux parties de matière brune (terre, feuilles mortes, résidus ligneux et autres) pour une partie de matière verte. On doit arroser de temps à autre, surtout par temps sec comme c'est le cas depuis la fin du mois d'août. Et puis, disons une fois par mois, il importe de bien brasser le mélange pour assurer une bonne aération et surtout permettre aux microorganismes de faire leur travail. Plus facile à dire qu'à faire si vous avez de très grandes quantités de matière à composter. C'est l'étape qui fait défaut chez moi, le matériel à composter se mesurant en tonnes.

Pourtant, l'automne dernier, par exemple, la chaleur était si grande qu'on voyait la vapeur s'échapper du tas en décomposition, un gage de réussite - la chaleur détruisant les organismes pathogènes de même que le pouvoir de germination des graines et des bulbes. Mais je réalise chaque année que certaines graines ont la couenne plus dure que d'autres. Si bien que notre compost domestique n'est utilisé que dans le potager, où les mauvaises herbes sont surveillées de très près, mais jamais dans les platebandes de fleurs, si ce n'est parfois pour combler des trous qui seront ensuite recouverts de terreau.

Or, cette année, je m'en suis servi dans quelques coins isolés du terrain, pour favoriser la croissance de quelques arbustes. Résultat: des centaines de plants de cerises de terre et de tomates en août. Très décourageant. En guise de consolation, j'aurai suffisamment de cerises de terre pour faire quelques pots de cette exceptionnelle compote de Ricardo Larrivée dont voici la recette.

Mélanger dans une casserole 4 tasses de cerises de terre, 1 tasse de sucre, 1/4 de tasse de jus de citron et une gousse de vanille (graines et enveloppe hachées). Porter à ébullition et laisser mijoter environ 25 minutes pour que le mélange soit sirupeux. Un délice, je vous dis!