Les Urbainculteurs veulent populariser l'horticulture sur les balcons, les terrasses et les toits en fournissant aux citadins - qui forment la majorité de la population - une solution concrète au manque d'espaces verts dans les jardins communautaires ou privés de Montréal et de Québec.

L'organisme fondé par Francis Denault, Simon Lepage et Marie Eisenmann en février 2009 fait la promotion d'une invention québécoise, le bac Biotop.

 

Vendu 65$, ce bac comprend la vermiculite et les mycorhizes nécessaires à la culture maraîchère ainsi que de la terre, du bois et de l'engrais biologique pour une saison. Michel Dallaire, le designer industriel qui a dessiné le BIXI, en a réalisé la conception technique et esthétique.

Mis au point par un biologiste, Marc-André Valiquette, ce bac comporte deux parties avec des réserves d'air et d'eau. Les tuyaux d'irrigation sont compris dans le prix de vente.

Pour 40$, une autre organisation sans but lucratif vend une trousse «prête à pousser» destinée au même usage. Le bac que propose Alternatives diffère toutefois du Biotop.

Sur les toits

Nul besoin de couvrir de terre une grande surface recouverte d'une pellicule pour réaliser ce type d'agriculture urbaine: tout se fait dans des bacs.

On peut en relier plusieurs sur le toit d'un garage, d'un immeuble d'appartements ou d'une entreprise, jusqu'à 500 ou plus. Pour approvisionner en eau un tel réseau, ou si on veut s'épargner un arrosage manuel, une minuterie et un accès à une prise d'eau sont requis.

Rempli de terre humide, le bac Biotop pèserait environ 15 livres par pied carré. Selon Marie Eisenmann, un toit doit pouvoir supporter 50 livres par pied carré au Québec.

Seul hic, s'il faut déneiger le toit, il faudra retirer les bacs au préalable.

De la petite graine qui se transforme en semis, jusqu'à la transplantation dans un bac ou un jardin, les Urbainculteurs entendent démontrer aux jeunes tout le travail qu'il y a derrière un légume, en encourageant des écoles et des garderies à aménager un petit jardin sur leur toit ou dans leur cour. «Nous voulons sensibiliser tout le monde, entreprises et particuliers, à la consommation de produits cultivés plus près de chez eux», dit la porte-parole, Marie Eisenmann.

La souveraineté alimentaire à laquelle ils aspirent n'est pas l'unique motivation des jardiniers urbains.

Quand François Dandurand a planté des fleurs et des plants de tomates dans un carré d'arbres près de son ancien appartement, c'était pour verdir son environnement et améliorer un tout petit peu la qualité de l'air de la ville. Ses plants de tomates n'ont pas survécu, mais ce locataire a depuis convaincu son nouveau propriétaire de mettre des arbres et des arbustes en pots dans la cour avant plutôt que «juste du béton»...

Les annuelles distribuées par la Ville l'ont incité à faire ces gestes, semant la graine de l'horticulture chez ce citadin.

Cet été, François Dandurand a récolté des tomates sur son balcon et il a arrosé les vivaces qu'il avait pris l'initiative de planter dans quatre carrés d'arbres «pour embellir la rue (Drolet), mais aussi pour créer un îlot de verdure» au lieu d'un îlot de chaleur.

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