«La pomme de terre aurait-elle une double personnalité, à la fois légume et fruit?» demande Michel Caron, à la suite de la découverte de petits fruits en grappe dans ses plants de patates bleues.

Comme de nombreuses autres plantes, notamment les plantes bulbeuses telles les tulipes par exemple, la pomme de terre dispose de deux modes de multiplication : la méthode sexuée (les fleurs) et la méthode végétative (les racines).Qu'ils portent le nom de tubercules, cormes, bulbes ou rhizomes, ce sont tous des types de racines qui forment des réservoirs énergétiques permettant à la plante de produire de nouvelles tiges aériennes, habituellement après une période de dormance plus ou moins longue.

Les plantes issues de ces racines sont toutes des clones, leurs caractères génétiques étant identiques. Si vous plantez des bulbes de tulipe «Angelique « ou des pommes de terre «Russet», vous obtiendrez des tulipes «Angelique» et des pommes de terre  «Russet». Voilà pour la reproduction végétative.

Par contre, autant l'une et l'autre produisent des fruits. Les pommes de terre font partie de la grande famille des solanacées, qui regroupe notamment les aubergines, le tabac et les tomates. Leurs fleurs sont fécondées par un échange de pollen (c'est la reproduction sexuée) et vont donner, dans le cas de la pomme de terre, des fruits ressemblant à de petites tomates cerises.

Elles sont bourrées de solanine, un alcaloïde toxique, et comptent autour de 300 graines. Chacune va produire un plant de pomme de terre qui aura son propre code génétique et se différenciera aussi du plant mère, même s'ils auront tous un petit air de famille. C'est ainsi que sont créées naturellement ou artificiellement de nouvelles variétés de plantes, ce qui assure la diversité génétique dans le monde vivant.