Chez les éphémérines, ou tradescantias de leur nom scientifique, les fleurs sont éphémères, comme l'indique leur nom. Mais elles se succèdent à un rythme d'enfer, si bien que la floraison abonde presque tout l'été. Les coloris vont du rose au blanc en passant par divers tons de bleu. Une jolie plante, même si elle a parfois tendance à s'étaler sur le sol sous le poids de ses petits fruits verts. Mais un jour ou l'autre, on finit toujours par lui trouver une place au jardin.

Le hic, c'est qu'on découvre habituellement plus tard que tôt qu'elle est extrêmement envahissante, un caractère exaspérant avec le temps. Et si, par malheur, vous l'avez transplantée à quelques reprises, il vous arrivera sans doute d'invoquer tous les saints de la terre pour vous en débarrasser. C'est que les bouts de racines oubliés dans le sol lors de l'opération, ce qui est inévitable, se développent à nouveau pour former un plant. Quant aux rhizomes, ils voyagent sans problème pour émerger à l'endroit où on s'y attend le moins. Certains conseillent d'installer les Tradescantias dans un pot sans fond ou d'entourer le plant d'une barrière de plastique afin de modérer ses transports.

Autre contrariété, j'ai constaté récemment que mon plant de Tradescantia «Sweet Kate» semble dégénérer. Ce cultivar, le plus beau parmi les éphémérines à mon avis, a un feuillage jaune foncé et des fleurs d'un bleu intense, un contraste éclatant. Or comme cela arrive chez plusieurs plantes panachées, notamment les weigelas ou encore le Miscanthus variegatus, le caractère vert d'origine tend à reprendre ses droits avec les années.

Dans le cas de «Sweet Kate», parfois vendu sous le nom de «Blue and Gold», plus de la moitié de la touffe de 50 cm de diamètre est redevenue entièrement verte, ce qui est plutôt désolant. Et le phénomène est irréversible.