Le moins que l'on puisse dire, c'est que le croton «Revolutions» porte bien son nom. À vrai dire, bien que ses feuilles luisantes ressemblent à celles d'un croton, il ne présente guère de similitude avec le croton traditionnel même si les variétés de Codiaeum variegatum, de son nom scientifique, se comptent par centaines.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le croton «Revolutions» porte bien son nom. À vrai dire, bien que ses feuilles luisantes ressemblent à celles d'un croton, il ne présente guère de similitude avec le croton traditionnel même si les variétés de Codiaeum variegatum, de son nom scientifique, se comptent par centaines.

D'abord «Revolutions» ressemble à un petit arbuste touffu d'environ 45 cm, ce qui le place à l'écart des autres membres de la famille. Ses feuilles sont très étroites, pliées en deux, très allongées - de 15 à 20 cm de longueur -, vert foncé, luisantes, dotées d'une bordure, de «picots» ou de mouchetures jaunâtres. Mais le plus étrange, c'est que ces feuilles sont enroulées sur elles-mêmes, un peu comme les cornes d'un bélier. Une vraie révolutioncrotonnière!

Mis en marché en 2007, arrivé au Québec en 2008, le croton «Revolutions» ne date pourtant pas d'hier. Il s'agit d'une mutation découverte dans une culture commerciale de Porto Rico en 1989. Et depuis tout ce temps, on le multiplie à grande échelle, d'une part pour vérifier si les caractères génétiques du mutant sont stables et d'autre part, afin de pouvoir suffire à la demande internationale. Fait intéressant, les crotons ne sont habituellement pas vendus sous leur nom de cultivar et le nouveau venu est une exception qui confirme la règle.

Un latex parfois irritant

Originaires des régions tropicales de l'Asie, les crotons ne comptent que six espèces, mais seuls les hybrides de Codiaeum variegatum sont cultivés sur une échelle industrielle partout dans le monde. En vente partout en divers coloris, les plants sont habituellement peu coûteux («Revolutions» m'a coûté environ 15$, taxes incluses), si bien que lorsqu'ils rendent l'âme, le spectacle qu'ils ont donné durant quelques semaines ou quelques mois s'est avéré plus qu'abordable.

Les crotons sont cependant des plantes plus exigeantes qu'on ne le croit habituellement. Ils nécessitent une lumière vive, tout en évitant le soleil direct (sauf du mois d'octobre à la mi-février), sans quoi leurs couleurs se terniront.

Ils apprécient une humidité ambiante relativement élevée - un taux d'environ 40%. C'est unn objectif difficile à atteindre au cours de l'hiver en raison du chauffage. On peut néanmoins améliorer la situation en déposant le pot sur un lit de cailloux qui trempent dans l'eau, mais en s'assurant que la base de la plante ne soit jamais mouillée. On conseille par ailleurs de maintenir le plant à une température variant de 20 à 24°C (jamais sous les 18°C) et de toujours arroser avec une eau à la température de la pièce. Côté fertilisation, un apport mensuel avec un engrais balancé conviendra durant la période de croissance la plus active. Attention! les crotons font partie de la grande famille des euphorbes et lorsque blessés, ils produisent un latex qui peut être irritant pour certaines personnes.

Rappelons par ailleurs que le terme croton est utilisé autant en français qu'en anglais. Selon certaines sources, le nom rappelle la ville de Crotone, en Calabre, dans le sud de l'Italie, une colonie prospère au temps de la Grèce ancienne. D'autres auteurs soutiennent que l'appellation vient d'un terme grec désignant une tique qui ressemblait à une graine produisant l'huile de croton, un produit utilisé à des fins médicales qui provient d'un arbre de petite dimension d'origine asiatique, le Croton tiglium.

 

Photo Robert Mailloux, La Presse

La feuille du nouveau croton «Revolutions», ne ressemble pas a celles des autres membres de la famille. Mais elle porte bien son nom.