Votre haie de cèdres a des allures de forêt amazonienne, vos arbustes sont hirsutes et vos arbres pourraient se passer d'une branche ou deux? Alors il est grand temps de sortir vos outils de taille et de coiffer votre jardin!

Votre haie de cèdres a des allures de forêt amazonienne, vos arbustes sont hirsutes et vos arbres pourraient se passer d'une branche ou deux? Alors il est grand temps de sortir vos outils de taille et de coiffer votre jardin!

Comme tout bon coiffeur, un horticulteur aguerri a plus d'un ciseau dans sa poche. Il importe toutefois de choisir ses paires avec soin. Selon Jean-Paul Daoust, copropriétaire et directeur général de Floralies Jouvence, il n'existe pas d'ensemble de base. «Ça dépend de ce qui pousse sur votre terrain. Quelqu'un qui possède une haie de cèdres peut la tailler avec un sécateur, mais ça risque d'être long! Il devrait plutôt se procurer une cisaille.»

L'amateur de bouquets devrait donc arrêter son choix sur un sécateur à fleurs. Ses lames effilées et robustes permettent d'atteindre la rose tant convoitée sans endommager ses voisines. Pour les fleurs en hauteur, il est possible de les ramener sur le plancher des vaches en douceur, grâce à un sécateur télescopique qui coupe et retient la tige.

Les branches d'arbustes sont un peu plus robustes, mais un sécateur à main devrait pouvoir en venir à bout. Dans cette catégorie, une multitude de formes et de couleurs sont offertes. Selon Jean-Paul Daoust, le confort est, après la qualité, le critère le plus efficace pour arrêter son choix. Les petites mains préféreront un manche dont l'ouverture est plus faible et les gauchers jetteront leur dévolu sur un modèle qui leur est adapté. Pour ceux qui redoutent les ampoules, le sécateur à poignée rotative est tout désigné. Lorsque la main le compresse, le manche du haut demeure fixe, alors que celui du bas roule en suivant le mouvement des doigts. La friction s'en trouve atténuée et les heures passées dans le jardin, allongées!

Si la force vous fait défaut ou que l'arthrite vous affecte, un sécateur à cliquets pourrait être un bon choix. Son mécanisme facilite le travail de l'utilisateur, grâce à une série de crans qui empêchent la lame de reculer pendant la coupe.

Quand vient le temps de s'attaquer à des diamètres d'un à deux pouces, le coupe-branches est l'outil idéal. Son long manche sert de levier et diminue l'effort requis pour passer à travers le bois. Certains modèles télescopiques permettent de travailler en hauteur.

 Pour tout diamètre qui dépasse deux pouces, le coupe-branches est à éviter. «Il y a un risque que la lame glisse et arrache l'écorce, explique Isabelle Morin, conseillère au Centre Jardin Paradis. L'arbre devient alors plus vulnérable aux maladies.» La scie à élaguer permet d'éviter cette situation. Si vous comptez l'utiliser régulièrement pour couper des branches hautes, optez pour un modèle avec un cran d'arrêt à l'extrémité de la scie qui l'empêchera de glisser trop bas lors du sciage.

Parfois, sectionner les branches une à la fois ne suffit pas. Pour le taillage de masse, telle la coupe des arbustes, la cisaille est tout à fait appropriée. La grande ouverture des ciseaux permet de trancher une grande surface à chaque coup. Les modèles à lames ondulées sont recommandés pour les bois mous comme le sapin ou le cèdre, puisque les cavités retiennent les branches et les empêchent de glisser.

Simplifier le travail

Plusieurs outils sont créés pour diminuer les courbatures. Le coupe-herbe à long manche, par exemple, permet d'effectuer le même travail qu'un taille-bordure à essence, le gaz, l'odeur, le poids et le bruit en moins. Ses lames, situées au sol, sont montées sur des roulettes. L'appareil peut donc être déplacé sans effort.

Le couteau à pavé est un autre exemple. Très mince, cet outil s'insère entre les dalles pour couper et arracher les plantes qui poussent dans les interstices.

Peu importe l'outil de taille désiré, Jean-Paul Daoust croit qu'il vaut mieux investir dans la qualité plutôt que de chercher les économies à court terme. «Il faut être riche pour acheter un outil peu dispendieux, car il faut le remplacer souvent.»

Pour une cinquantaine de dollars, vous pourrez obtenir un sécateur dont les pièces sont interchangeables. Après quelques années d'utilisation, lorsque l'aiguisage n'est plus efficace, il suffit d'acheter une nouvelle lame.

Le plus important, affirme Jean-Paul Daoust, c'est de ne pas prêter son sécateur. «C'est comme un marteau : on ne sait jamais ce que les gens vont faire avec.»

Jouer du sécateur

 Isabelle Morin, conseillère au Centre Jardin Paradis, et Jean-Paul Daoust, directeur général de Floralies Jouvence, donnent quatre conseils pour bien utiliser les outils de coupe.

 Isabelle Morin

 «Pour éviter les maladies, c'est très important d'effectuer la taille d'une branche le plus près possible de l'embranchement, juste devant le bourrelet de cicatrisation. Il faut toujours éviter de laisser un chicot.»

 Jean-Paul Daoust

 «Lorsqu'on utilise un sécateur, la lame (le morceau le plus mince) doit faire face à l'arbre. Cette méthode permet une coupe plus nette.»

 Isabelle Morin

 «Une bonne façon d'augmenter la durée de vie de son sécateur est de le nettoyer avant de le remiser pour l'hiver. Il suffit de démonter la lame, d'enlever la saleté et de bien huiler le point de friction entre les deux pièces.»

 Jean-Paul Daoust

 «Un sécateur n'est pas fait pour couper de la broche, car ça abîme la lame. Si vous souhaitez le faire, achetez un modèle qui possède un espace prévu à cet effet.»

 

Photo Patrice Laroche, Le Soleil

La cisaille à lames ondulées est parfaite pour tailler les haies et les arbustes. Chez Floralie Jouvence