La plupart des iris fleurissent au printemps, fin d'avril ou début mai, pour les plus hâtifs, jusqu'à la troisième semaine de juin pour les iris de Sibérie tardifs, du moins dans la grande région métropolitaine. Mais il existe aussi une espèce encore plus tardive qui manifeste des affinités particulières avec le Québec puisqu'elle commence habituellement à fleurir vers la Saint-Jean-Baptiste: Iris ensata, mieux connu sous le nom d'iris du Japon.

La plupart des iris fleurissent au printemps, fin d'avril ou début mai, pour les plus hâtifs, jusqu'à la troisième semaine de juin pour les iris de Sibérie tardifs, du moins dans la grande région métropolitaine. Mais il existe aussi une espèce encore plus tardive qui manifeste des affinités particulières avec le Québec puisqu'elle commence habituellement à fleurir vers la Saint-Jean-Baptiste: Iris ensata, mieux connu sous le nom d'iris du Japon.

 Dans leur pays d'origine, les cultivars se comptent par centaines, mais on en retrouve plusieurs dizaines sur le marché québécois. La plupart sont très spectaculaires, fleurissent durant deux à trois semaines, sont faciles à cultiver, résistent aux hivers de la zone 4 et restent encore très... méconnus.

 Selon Michel Corbeil, de Saint-Eustache (www.jardinsmichelcorbeil.com), et Serge Fafard, de Saint-Thomas-de-Joliette (www.lesjardinsosiris.com), des horticulteurs qui produisent ces plantes depuis des années, cette méconnaissance s'explique en partie par la grande popularité des iris de Sibérie qui ont éclipsé leurs cousins japonais, mais aussi par des méthodes culturales inadéquates. Si bien qu'à une époque encore récente, de nombreux jardiniers amateurs ont perdu leurs plants faute de soins appropriés, ce qui n'a pas contribué évidemment à leur popularité.

«Pendant des années (et parfois même encore aujourd'hui), on a cru que l'iris du Japon devait être cultivé dans un sol extrêmement humide, sinon les pieds dans l'eau. Ce n'est pas le cas, insiste Serge Fafard. La plante exige un sol retenant l'humidité comme la plupart des autres iris. Mais après la floraison, les arrosages deviennent inutiles. Et si le milieu est trop humide l'hiver, les rhizomes pourriront. Voilà le problème.» Dans le moins pire des cas, ajoute Michel Corbeil, un iris qui a passé l'hiver les racines dans l'eau va végéter l'année suivante et aura beaucoup de difficulté à survivre.

 Pour ma part, je cultive des iris japonais depuis une quinzaine d'années dans un milieu plutôt sec, sans paillis et sans protection hivernale. Ils ont fleuri abondamment même s'ils manifestent une fatigue certaine ces dernières années.

 Nos deux experts conseillent de cultiver les Iris ensata dans un sol ordinaire, plutôt riche, qui retient l'humidité. Même une terre assez lourde peut leur convenir. Il est aussi recommandé de les arroser lors des périodes de sécheresse précédant la floraison. Un paillis peut aussi s'avérer utile pour maintenir l'humidité du terreau. La division des plants s'impose quand les touffes commencent à être clairsemées, surtout au centre. Il faut aussi fertiliser de temps à autre avec un engrais balancé ou encore un compost bien mélangé au terreau.

Mais pourquoi s'attarder aux Iris ensata alors que l'on compte des centaines de cultivars d'iris de Sibérie?

 «Parce qu'ils sont encore plus spectaculaires, répond avec enthousiasme Serge Fafard, propriétaire des Jardins Osiris. La fleur est beaucoup plus grosse, parfois trois fois plus, soit de 10 à 15 cm de diamètre. Quant à la gamme et aux agencements de coloris, c'est l'étonnement perpétuel.»

 Où trouver des iris japonais? Éternelle question! Dans les bonnes pépinières, suis-je tenté de répondre. Les Jardins Michel Corbeil en vendent une dizaine de variétés. Aux Jardins Osiris, M. Fafard devrait mettre en vente ses propres hybrides à compter de l'an prochain. Soulignons que les deux entreprises ont chacune aménagé un jardin de démonstration qu'on peut visiter gratuitement.

 Un dernier mot: l'hybrideur Tony Hubert a créé au cours des années un nouveau groupe d'iris en croisant notre Iris versicolor national avec son cousin japonais: ce sont les Iris x versata. Eux aussi fleurissent à partir de la fin juin, mais sont malheureusement difficiles à trouver. Cependant, quelques variétés sont disponible chez M. Corbeil.

 

Photo fournie par le Jardin botanique de Montréal

Iris ensata à fleurs doubles «Mist Falls».