C'est à présent qu'il faut commencer à préparer votre gazon pour tenir tête aux grosses chaleurs de juillet. «Pour supporter le stress, il sera non seulement bien fourni, mais d'une longueur de 3 1/4 po à 4 po», fait savoir le pdg de Pelouse Richer Boulet de Québec, Jean-Denis Boulet.

C'est à présent qu'il faut commencer à préparer votre gazon pour tenir tête aux grosses chaleurs de juillet. «Pour supporter le stress, il sera non seulement bien fourni, mais d'une longueur de 3 1/4 po à 4 po», fait savoir le pdg de Pelouse Richer Boulet de Québec, Jean-Denis Boulet.

Ainsi arrangé, continue-t-il, il ne devrait ni se dessécher et jaunir, ni être colonisé et abîmé par des insectes, quand bien même vous ne l'arroseriez pas. Et s'il est homogène et constitué de pâturin du Kentucky, plaide-t-il, là vous serez en voiture.

Ombre bienfaitrice

En fait, lorsque l'herbe est haute et bien tassée, elle crée de l'ombre qui empêche les rayons solaires de s'introduire et de provoquer la déshydratation des racines et du feuillage.

Du coup, elle ne laisse pas d'espace à la germination de mauvaises herbes et à l'introduction d'insectes ravageurs qui préfèrent de beaucoup les sols secs.

«En principe, donc, nul besoin d'irrigation, d'herbicides et d'insecticides», reprend M. Boulet, qui fait profession de gazon en plaques depuis 1955. «D'ailleurs, notre entreprise, dans toute son histoire, n'a jamais perdu de gazon en culture plein champ. Jamais. D'un autre côté, il ne fut administré d'insecticides et d'herbicides. Ni même de l'eau», jure-t-il.

La pluviométrie de juillet est, en principe, de 25 mm par semaine. «Ce qui est suffisant pour humecter le pâturin du Kentucky, qui est pourvu d'un lit qui emmagasine l'eau qui s'épanche lentement vers les racines», explique M. Boulet.

La pelouse, mode d'emploi

 Entre-temps, voici des conseils de Jean-Denis Boulet pour acclimater votre gazon au «stress hydrique» tout en lui faisant une beauté.

 - Réduisez ou éliminez les engrais azotés en cette période de l'année. Car il stimule davantage la croissance de la feuille que la masse racinaire. Attendez l'automne, temps où la croissance foliaire ralentit et celle de la racine augmente, plutôt que de fertiliser davantage.

 - Gardez-vous d'épandre des herbicides, même organiques. Car ils sont de nature à augmenter le stress, ce que vous ne souhaitez surtout pas avant celui des canicules.

 - Déchaumez et allégez la «compaction» du sol de sorte que l'humidité de l'air et l'air elle-même puissent joindre les racines. Le chaume, en effet, peut s'accaparer l'eau, comme une éponge, avant qu'elle n'atteigne les racines. En revanche, quand le sol est comprimé, il favorise le mouvement des eaux de surface au détriment du sous-sol.

 - Affûtez bien la lame de votre tondeuse, quelques fois durant la période de croissance du gazon. Car le tranchant d'une lame arrondie ou émoussée déchire l'herbe au lieu de la couper franchement. L'herbe déchirée donne lieu à des pertes d'eau.

 - Tondez moins. À moins que vous ne le fassiez seulement par temps plus frais. La raison en est toute simple : le gazon perdra de l'humidité après chaque tonte. Cette perte sera toutefois moindre durant la période la plus fraîche du jour.

 - Tondez le plus haut possible. Ce, afin de favoriser l'enracinement en profondeur et, du coup, améliorer la structure du sol. «Des études démontrent que les herbes les plus hautes aident à la conservation de l'eau, au développement des racines et à la réduction de l'évaporation provenant du sol», précise M. Boulet.

 - Laissez l'herbe tondue au sol. Cela élèvera son humidité. De plus, elle se compostera et communiquera les nutriments au sol. Mais s'il y a des amas ou des paquets d'herbes, enlevez-les. Car ils feront barrage au soleil, se réchaufferont lors de leur compostage, décimant l'herbe sous-jacente.

 - Prenez garde à l'eau, n'en abusez pas. Irriguez après le coucher du soleil ou tôt le matin.

 - Espacez les jours d'arrosage. Mais faites-le un peu plus longtemps pour une plus grande pénétration et ainsi permettre aux racines de croître en profondeur. Et de sorte de maintenir un taux d'humidité satisfaisant sur une plus longue période.

 - Si votre gazon est essentiellement en pâturin du Kentucky, laissez-le naturellement en dormance. N'arrosez pas. Mais aux quatre à six semaines, en lui administrant 1/4 po d'eau (6 mm). De sorte de garder sa capacité de reverdir lorsqu'arriveront les températures plus fraîches et les pluies saisonnières.

 - D'un autre côté, les fétuques (graminées des prés et des bois) et l'ivraie ont cependant besoin plus d'eau que le pâturin du Kentucky parce qu'ils n'entrent pas en dormance. Cependant, ils paraissent tolérer davantage la chaleur puisqu'il se produit moins d'évapotranspiration.

 - Récupérez l'eau pluviale tombant de votre toiture pour compléter les besoins en eau du gazon en cas de précipitations insuffisantes.

 - Établissez votre programme d'arrosage en fonction des précipitations objectives reçues hebdomadairement.

 - L'herbe de gazon est, dans nos cours, la seule plante qu'on peut piétiner. Mais il ne faut pas abuser. Spécialement pendant les chaleurs du jour. Même les tondeuses peuvent endommager les brins secs et causer une déshydratation presque immédiate. À cet égard, les fétuques sont très vulnérables en raison de leur tige rigide et creuse.

 - Patientez. Quand la température saisonnière se refroidira et se fera plus humide, arrosez votre gazon pour qu'il puisse se remettre de la sécheresse. Cela nettoiera le feuillage en dormance, réhydratera les couronnes inertes et amorcera la croissance des racines.

 

Photo Robert Skinner, La Presse

Tondez moins. À moins que vous ne le fassiez seulement par temps plus frais. Et Laissez l'herbe tondue au sol.