Vous avez hâte de travailler dans le jardin? Inutile de brusquer les choses. Ce serait une perte de temps, d'énergie et d'argent. Mieux vaut attendre le moment propice. En attendant, pour vous aider à planifier vos travaux, voici une première liste de choses à ne pas oublier.

Vous avez hâte de travailler dans le jardin? Inutile de brusquer les choses. Ce serait une perte de temps, d'énergie et d'argent. Mieux vaut attendre le moment propice. En attendant, pour vous aider à planifier vos travaux, voici une première liste de choses à ne pas oublier.

 >> DOSSIER: Suivez le guide pour planifier vos travaux printaniers autour de la maison.



La taille

C'est à partir du mois de février que la taille annuelle des arbres fruitiers commence. Dans plusieurs vergers, l'opération a été longuement retardée, mais elle doit se faire avant l'éclosion des bourgeons ou débourrement, ce qui peut poser problème quand il y a des milliers d'arbres. La situation est moins problématique pour nos arbres fruitiers domestiques. On disposera probablement de tout le temps voulu pour éliminer ces indésirables gourmands. La période du débourrement varie bien sûr d'une région à l'autre. Dans la région métropolitaine, l'éclosion a lieu habituellement à la fin d'avril ou au début de mai. La taille est évidemment essentielle si on veut obtenir une récolte abondante et des fruits de qualité.

L'huile de dormance

C'est en avril qu'on procède au traitement des arbres et arbustes avec de l'huile de dormance, l'expression consacrée pour décrire l'huile minérale qu'on vaporise lorsque le végétal est au stade dormant. Ce produit, non dommageable pour l'environnement, détruit par asphyxie la plupart des oeufs et des larves qui ont séjourné sur l'écorce au cours de l'hiver.

L'huile de dormance donne habituellement d'excellents résultats sur les arbres qui ont connu des problèmes de bibittes l'année précédente. L'application doit être suivie d'une période de 48 heures sans précipitations et sans gel, toujours avant l'éclosion des bourgeons. Il faut aussi lire attentivement le mode d'emploi du produit pour savoir quelles espèces peuvent être traitées. L'huile de dormance ne convient pas à tous les types de végétaux. Dans le cas des conifères, elle peut parfois changer leur coloris.

À cause d'une infestation récurrente, je dois toutefois avouer avoir utilisé le produit sur un caryer à noix douces (ou noyer blanc d'Amérique) même si cela était contre-indiqué. Et curieusement, le traitement a donné de bons résultats. Ce qui n'est pas une invitation à suivre mon exemple, à moins de procéder d'abord sur une très petite échelle.

Pour plus d'efficacité, on peut utiliser l'huile de dormance mélangée à une bouillie soufrée, une potion qui agit aussi contre la tavelure et plusieurs autres maladies d'origine fongique.

Mulots et greffe en pont

Bel hiver pour les mulots, qui ont été à l'abri des prédateurs depuis le mois de décembre. Ce qui signifie aussi que certains propriétaires auront probablement de mauvaises surprises quand la neige sera complètement disparue.

Ces petits rongeurs raffolent de l'écorce tendre des arbres et des arbustes. Si celle-ci n'est que partiellement dévorée, le végétal devrait s'en remettre avec plus ou moins de peine, selon la gravité de la plaie. Par contre, si l'écorce est complètement disparue autour du tronc, c'est la mort assurée. Dans le cas des arbres fruitiers, les réserves d'énergie dans les branches leur permettront habituellement de fleurir. Mais ils vont mourir, hélas, dans les jours suivant cet ultime effort.

Toutefois, s'il s'agit d'un arbre auquel vous tenez beaucoup, vous pourriez tenter de le sauver grâce à une opération pour le moins inusitée: la greffe en pont. Pour cela, il faut relier les deux parties d'écorce saine par un ou plusieurs tire-sève, (ce sont de fines branches), ce qui assurera l'alimentation de la partie supérieure de l'arbre. Plus facile à dire qu'à faire, évidemment. Mais les résultats sont spectaculaires, comme en fait foi la photo ci-contre d'un pommetier décoratif sauvé in extremis, il y a quelques années.

Malheureusement, les experts dans ce domaine sont rares et ils ne s'affichent pas. Le travail de chirurgie peut aussi être relativement coûteux (autour de 150$). Mais, dans la plupart des cas, la note sera moins élevée que le coût et les travaux de remplacement de l'arbre, surtout s'il est de bonne dimension. Le greffé pourra vivre encore des dizaines d'années. Renseignez-vous auprès des arboriculteurs de votre région ou de la Société internationale d'arboriculture du Québec (www.siaq.org). La greffe doit absolument se faire avant le débourrement des bourgeons.

Les arbres courbés

Le grand verglas, avec ses arbres courbés jusqu'au sol, est toujours présent dans notre mémoire. Cette année, l'abondance de neige, notamment celle qui a été projetée sur nos terrains par les souffleuses, devrait produire une situation similaire, du moins à certains endroits. Plusieurs de mes thuyas fastigiés, par exemple, sont encore ployés même si la neige qui les recouvrait est disparue. Il faudra donc les redresser et les tuteurer dès que possible, avant que la période de croissance ne débute, en mai.

Lumières de Noël

Plusieurs propriétaires n'ont pu enlever leurs lumières de Noël de leurs arbres parce que les fils sont encore figés dans la glace. La tentation est grande de tout arracher pour oublier à jamais ce long hiver. Attention! Plus le temps avance, plus les bourgeons de vos feuillus et conifères prennent de l'ampleur et plus ils deviennent fragiles. Au moment d'enlever les fils, procédez avec beaucoup de délicatesse. Les bourgeons arrachés ne repousseront pas.

 

Photo Rémi Lemée, La Presse

C'est en avril qu'on procède au traitement des arbres et arbustes avec de l'huile de dormance, l'expression consacrée pour décrire l'huile minérale qu'on vaporise lorsque le végétal est au stade dormant.