Avec la fin de l’été vient le temps des cueillettes, notamment celle de la pomme de terre. Mais pourquoi insister sur la patate? Parce que le moment est propice pour goûter aux variétés méconnues et ensuite, si le cœur vous en dit, de mettre quelques spécimens de côté pour votre potager l’an prochain.

Avec la fin de l’été vient le temps des cueillettes, notamment celle de la pomme de terre. Mais pourquoi insister sur la patate? Parce que le moment est propice pour goûter aux variétés méconnues et ensuite, si le cœur vous en dit, de mettre quelques spécimens de côté pour votre potager l’an prochain.

Car les variétés de pommes de terre vendues pour fins de plantation, du moins pour le petit potager, sont très rares. En production commerciale, on parle de pomme de terre de semences. Pourtant, il suffit de vous procurer quelques tubercules lorsqu’ils apparaissent sur le marché et de les conserver durant l’hiver pour vos plantations du printemps suivant.

Le hic, c’est qu’une foule de produits de la ferme sont vendus sans leur appellation de cultivars, ce qui est plutôt agaçant pour un amateur de cuisine qui aime jardiner. Au marché Jean-Talon, par exemple, quand il m’arrive de poser la question pour obtenir le nom de telle aubergine blanche ou de tel chou, violet, combien de fois me suis-je fait répondre sur un ton impatient: «Vous voyez bien, c’est une aubergine blanche» ou «c’est un chou-fleur violet».

 Bien sûr, il y des exceptions à la règle. Les patates de Robert Marcotte, un producteur de Lanoraie, sont vendues au kiosque du Jardin Mil-Herbes, et à la fruiterie Au toit rouge, à Repentigny. Et elles sont toutes dûment identifiées: «Rate», «Blue Mac», «Royal Gold», «Rose Fin Apple», «All Red», «Corne de bélier», «Charlotte» «Highland Sunshine» et «Rosara». Elles ont la chair jaune, bleue, rose ou blanche et leur goût diffère d’une variété à l’autre. J’ose espérer qu’il y a d’autres endroits où on offre le même genre d’information. À vous d’en profiter.

M. Marcotte indique qu’il conserve ses pommes de terre de semences à une température de 5 degrés C, dans une atmosphère bien aérée où le taux d’humidité atteint néanmoins 95%. Difficile d’obtenir de telles conditions à la maison. Par contre, on devrait obtenir de bons résultats dans une chambre froide ou encore un endroit frais et bien aéré, mais sans lumière.

 Pour sa part, la jardinière Manon Collard (www.jardinpotager.com) réussit à conserver ses pommes de terre des mois durant, sans qu’elles ne pourrissent ni ne germent, en les plaçant au frigo, dans le tiroir à légumes, mais enveloppées dans un sac de papier brun. Elle les fait germer en les exposant en pleine lumière à la température de la pièce, un processus qui commence très rapidement. Rappelons que chaque œil sur le tubercule donnera un plant une fois en terre.