Difficile d'y échapper. Des centaines de nouvelles plantes sont offertes chaque année. Des végétaux créés un peu partout dans le monde et qui, tôt ou tard, se retrouvent à votre pépinière ou votre jardinerie. Il existe même des «chasseurs de nouveautés», des experts au service de grandes firmes de mise en marché horticole qui recherchent de nouvelles créations réalisées par des hybrideurs ou encore par de simples jardiniers amateurs, comme vous et moi.

Difficile d'y échapper. Des centaines de nouvelles plantes sont offertes chaque année. Des végétaux créés un peu partout dans le monde et qui, tôt ou tard, se retrouvent à votre pépinière ou votre jardinerie. Il existe même des «chasseurs de nouveautés», des experts au service de grandes firmes de mise en marché horticole qui recherchent de nouvelles créations réalisées par des hybrideurs ou encore par de simples jardiniers amateurs, comme vous et moi.

 >> En photos: 10 annuelles exceptionnelles.

 Voilà qui explique, en grande partie, le foisonnement des nouvelles variétés parmi les annuelles et les vivaces. Par exemple, les nouveaux cultivars de hostas, d'hémérocalles, d'échinacées, de célosies, de pétunias, de violas ou de zinnias, apparus au cours de la dernière décennie, ne se comptent plus tellement ils sont nombreux.

 Trop nombreux? Peut-être! Il n'en reste pas moins que les amateurs de jardinage sont preneurs. Tout simplement parce que les nouveaux hybrides possèdent habituellement plusieurs caractéristiques supérieures à leurs prédécesseurs, des avantages qui vont d'ailleurs bien au-delà de la beauté. Leur taille a souvent diminué, ce qui convient mieux aux petite terrains ; ils poussent plus vite ; fleurissent plus longtemps ; résistent davantage à la chaleur ou au froid ; exigent peu d'eau ou passent sans peine à travers les périodes de sécheresse.

 Mieux encore, ces hybrides sont souvent moins appréciés des insectes et moins sujets aux maladies les plus courantes. Par conséquent, ils n'exigent plus de pesticides pour rester en santé.

 C'est le cas des nouvelles annuelles que nous vous présentons ici. On les appelle les «Exceptionnelles». Elles ont d'abord été sélectionnées, l'an dernier, par des amateurs de jardinage québécois. Selon Claude Vallée, l'instigateur de cette activité qui en est à sa deuxième année, cette mise en marché originale, qui fait appel au public pour le choix de ses plantes, est unique en Amérique du Nord.

«Diamond Frost», la belle irradiée



Les euphorbes étonnent par leur grande diversité. On en compte plus de 2000 espèces, de toutes les formes (jusqu'à 20 m de hauteur), de toutes les couleurs, de tous les milieux.

 Si nous sommes familiers avec Euphorbia polychroma et sa jolie floraison printanière ou encore avec le fameux poinsettia de Noël (Euphorbia pulcherrima), voici maintenant Euphorbia «Diamond Frost», vaporeusement lumineuse. Une annuelle aux feuilles vertes très délicates et aux fleurs blanches, petites mais innombrables, qui forment de jolis buissons aérés d'une trentaine de centimètres et d'une envergure d'environ 40 cm. Malheureusement, en raison de sa forme buissonnante et aérienne, les photos lui rendent rarement justice.

J'avais découvert cette euphorbe, l'an dernier, à la Jardinière du Nord, de Saint-Félix-de-Valois, maison réputée pour ses annuelles, qui en faisait l'essai. Ce fut l'une des grandes vedettes du jardin durant tout l'été et jusqu'à tard l'automne. En dépit de son allure délicate, elle est solide et résiste sans peine à la sécheresse. Dédaignée par les insectes, «Diamond Frost» n'est pas sujette non plus aux maladies. Elle apprécie un sol léger et bien drainé, exige très peu d'entretien et pousse relativement bien en pot. Plante de plein soleil, notre euphorbe peut aussi se contenter d'une ombre légère.

 Créée par InnovaPlant GmbH, une firme allemande, «Diamond Frost» a été obtenue en 2004 à la suite d'une irradiation d'Euphorbia hypericifolia, une plante du Nouveau Monde que l'on retrouve à l'état sauvage dans le sud des États-Unis (Floride, Texas) jusqu'au Brésil et au Pérou, en passant par plusieurs îles des Antilles, dont Cuba. La plante est aussi naturalisée dans certains pays d'Europe.

La plante mère est dressée et ouverte et le traitement par les radiations avait pour objectif de créer un mutant plus buissonnant, compact, pas trop ramifié, aux bractées blanches (que l'on confond avec les fleurs) plus courtes. Produites par boutures (toutes les «Diamond Frost» sont des clones), le rejeton d'E. hypericifolia a fait un malheur lors de son introduction en Europe et aux États-Unis. Elle s'est méritée des dizaines de prix dans des jardins d'essais, mais à Saint-Hyacinthe elle a dû se contenter de la 29e place décernée par le public. Les experts, eux, l'ont classée parmi les Exceptionnelles.

 En raison de sa taille, cette euphorbe se plante très bien à l'avant plan d'une platebande. On peut aussi regrouper plusieurs plants pour en faire de jolis bosquets. Certains consommateurs américains ont également fait entrer «Diamond Frost» à la maison en automne. La plante a fleuri régulièrement au cours de l'hiver, parfois même abondamment, lorsqu'elle était placée devant une fenêtre, en plein soleil. Mieux encore, la belle irradiée a même été transplantée par la suite au jardin, le printemps venu, et a poursuivi son spectacle sans relâche.

Photo fournie par Claude Vallée

Vaporeusement lumineuse, l'euphorbe «Diamond Frost» est une annuelle aux feuilles vertes très délicates et aux fleurs blanches, petites mais innombrables, qui forment de jolis buissons aérés d'une trentaine de centimètres et d'une envergure d'environ 40 cm.