L'hiver est habituellement la période la plus difficile de l'année pour nos plantes d'intérieur. En décembre et janvier, l'ensoleillement et la lumière leur font défaut. Et à partir de février, même si les jours allongent, elles sont souvent infestées de bibittes. L'une des calamités les plus fréquentes à cette période porte le nom d'araignée rouge.

L'hiver est habituellement la période la plus difficile de l'année pour nos plantes d'intérieur. En décembre et janvier, l'ensoleillement et la lumière leur font défaut. Et à partir de février, même si les jours allongent, elles sont souvent infestées de bibittes. L'une des calamités les plus fréquentes à cette période porte le nom d'araignée rouge.

Ces bestioles, dotées de trois paires pattes au stade larvaire et de quatre paires au stade adulte, ne sont ni des insectes ni des araignées, mais plutôt des tétranyques. Des acariens qui sucent goulûment la sève de nos plantes. Et quand les conditions ambiantes leur sont favorables, c'est à dire un milieu sec et chaud, comme c'est le cas de la plupart de nos appartements de décembre à avril, ils se multiplient à une vitesse étourdissante.

Si on donne libre cours à leurs ambitions démographiques et leur appétit insatiable, ils peuvent affaiblir gravement une plante et même la tuer. Parlez-en à Pierrette Grégoire, de Lachine. En septembre dernier, elle a rentré ses deux lauriers-roses dans la maison alors qu'ils étaient couverts de fleurs. «Peu de temps après, des centaines de petits insectes semblables à des petites araignées rouges sont apparus au bout des feuilles, écrit-elle. J'ai coupé les fleurs et de nombreuses branches.

De nouvelles pousses sont apparues, mais elles furent envahies à leur tour. J'ai ensuite nettoyé chaque feuille avec de l'alcool à friction. Les bibittes sont apparues à nouveau.» Finalement, en désespoir de cause, elle a coupé chaque branche, déterré le tronc pour le laver dans l'eau courante et placé les racines dans un seau d'eau durant quelques jours. «Mes lauriers sont maintenant dans un nouveau terreau, entreposés dans mon garage, à environ 15°C.

Aucune nouvelle feuille n'est apparue, aucun insecte non plus. Tous sont morts de peur... J'ose espérer que Pâques sonnera l'heure de la résurrection. Qu'en pensez-vous?» J'ignore si vos lauriers-roses renaîtront après un tel traitement. Mais je suis d'un naturel optimiste. Attention toutefois à la température d'entreposage. Elle ne devrait pas descendre en-dessous de 7°C. Je vous souligne aussi que cette plante exige une pièce fraîche, autour de 15°C la nuit, et une atmosphère relativement sèche pour fleurir à l'intérieur durant l'hiver.

Quand aux tétranyques, ils étaient probablement présents chez vos lauriers avant leur retour dans la maison. Par mesure préventive, il aurait été préférable de les traiter avec un savon insecticide à quelques reprises au début de leur hivernage. C'est d'ailleurs pour éviter tout ce travail que mes plantes d'intérieur ne sortent plus dehors en été.

Cinq semaines de traitement

Si on veut limiter l'invasion de tétranyques, il faut maintenir les plantes dans une atmosphère ambiante humide et dans une pièce fraîche. Évidemment cela est plus facile à dire qu'à faire. Aussi est-il conseillé de les vaporiser régulièrement, de les placer sur un lit de petites pierres qui baignent dans l'eau et de les regrouper afin d'augmenter le taux d'humidité dans leur environnement immédiat. Si malgré ces précautions, la bête apparaît, vous devrez réagir sans tarder. Sa présence se manifeste par des petits fils d'araignées ténus, parfois si difficiles à voir que seule une vaporisation permettra de les déceler.

Les feuilles deviennent progressivement jaunes et finissent par tomber. Sans soin, c'est le dépouillement total et parfois même la mort qui attend votre pauvre végétal. La bestiole, quant à elle, est si petite qu'il est difficile de la voir à l'oeil nu. On conseille de secouer une branche attaquée au-dessus d'une feuille de papier blanc. Si la poussière recueillie sur le papier se met à bouger, c'est que l'ennemi est bien là, en déroute. Quand on commence un traitement, il importe avant tout de se montrer persistant, une qualité qui manque, il faut bien le dire, à bon nombre d'entre nous. Rappelez-vous que votre lutte doit absolument s'étendre sur quatre à cinq semaines si vous voulez gagner la guerre, histoire d'éliminer tous les oeufs ou toutes les larves qui auraient pu échapper aux arrosages précédents.

Si vous ne suivez pas ce conseil à la lettre, vous aurez probablement perdu votre temps. Quels produits utiliser? Les savons insecticides font l'affaire. Mais je me permets, une fois de plus, de vous soumettre la recette que le Jardin botanique de Montréal utilise avec succès dans ses serres : première solution : 20 ml de savon insecticide et 20 ml d'alcool à friction dans un litre d'eau ; deuxième solution : 10 ml d'huile de dormance dans un litre d'eau. Un seul arrosage par semaine suffit, mais en utilisant à tour de rôle chaque solution. Durée du traitement : cinq semaines. Ce traitement permet d'éliminer une foule d'autres insectes indésirables, comme les thrips, les cochenilles ou encore les pucerons pour ne nommer que ceux-là.