Les longues oreilles de lapin vertes qui s'abandonnent sur la paillasse de la cuisine... Telle est la triste destinée d'une potée d'amaryllis lorsque son propriétaire ne sait comment la cultiver. Pour profiter pleinement d'une éclatante floraison au coeur de l'hiver, une petite séance de révision s'impose.

Les longues oreilles de lapin vertes qui s'abandonnent sur la paillasse de la cuisine... Telle est la triste destinée d'une potée d'amaryllis lorsque son propriétaire ne sait comment la cultiver. Pour profiter pleinement d'une éclatante floraison au coeur de l'hiver, une petite séance de révision s'impose.

Choix du bulbe: plus il est gros, plus il donne des fleurs. Un très gros bulbe de calibre 36+ développe ainsi trois tiges portant chacune quatre à huit grandes fleurs en trompette.

Choix du pot: optez pour un contenant en terre cuite d'un diamètre légèrement supérieur à celui du bulbe (environ deux doigts en plus de chaque côté). Il doit comporter un trou de drainage. Plus le pot est lourd et profond, mieux c'est. Ne perdez pas de vue que les hampes florales d'amaryllis sont lourdement chargées et qu'elles ont tendance à pencher vers la lumière et donc à basculer... D'où l'importance de choisir un récipient qui a du «répondant» et une épaisseur de terre suffisamment importante pour pouvoir enfoncer un ou plusieurs bâtonnets de tuteurage, le cas échéant.

Plantation: rafraîchissez les racines du bulbe à l'aide d'une paire de ciseaux. Éliminez toutes les parties desséchées, flétries, abîmées. N'hésitez pas à ne conserver que 3cm de hauteur de racines. Installez le bulbe dans un mélange composé pour moitié de terre de jardin et de terreau. Enterrez-le de moitié afin d'éviter qu'au sommet, le «col» du bulbe ne soit maintenu mouillé par les arrosages. L'humidité le fait pourrir. Tout autour, tassez la terre avec les doigts bien à plat. Terminez par un copieux arrosage. Si l'eau en excès est recueillie dans une coupelle, videz-la.

Emplacement: à la lumière, dans une pièce à température ambiante. Rappelez-vous que l'intensité lumineuse décroît avec le carré de la distance (par rapport à la fenêtre). A 2m d'une ouverture, il y a quatre fois moins de lumière qu'immédiatement derrière la vitre. Et moins de lumière est synonyme de hampes florales trop hautes, de potée qui bascule avec plein de terre sur la table, de feuilles qui s'allongent démesurément avant de s'avachir.

Devenir et entretien: dans de bonnes conditions, les amaryllis mettent six à huit semaines à développer leurs hampes florales, l'une après l'autre. Elles mesurent environ 50 à 60 cm de hauteur. Les feuilles n'apparaissent qu'après la floraison. Pendant ce laps de temps, gardez la terre à peine humide. N'apportez pas d'engrais azoté mais un engrais à libération lente (de type Osmocote ou «à géraniums»). En fin de floraison, tranchez la hampe creuse avec un couteau. Commence ensuite la délicate période où le manque de lumière combiné à la chaleur de la pièce et à des arrosages parfois excessifs entraîne l'étiolement, l'allongement démesuré des feuilles.

On a coutume de dire qu'un bulbe forcé (c'est à dire préparé afin de s'épanouir plus tôt que la normale, à Noël par exemple) a du mal à refleurir. Il est vrai qu'il n'est pas toujours évident d'offrir à son amaryllis défleurie une fenêtre plein sud et une température de 13-16 degrés C jusqu'à sa sortie au jardin, en mai. Mais l'aventure mérite d'être tentée. Ne reléguez donc pas la potée à la cave même si elle a perdu de sa splendeur. Poursuivez les apports d'eau et d'engrais jusqu'au jaunissement des feuilles, en septembre. Ne les coupez pas avant, au risque de supprimer ces «panneaux solaires» qui ont pour vocation de recharger le bulbe en vue d'une prochaine floraison.