Toujours la même question: quel est le meilleur moment pour parler des plantes potagères qui produisent des mois après les semis? La tomate en est un bel exemple.

Toujours la même question: quel est le meilleur moment pour parler des plantes potagères qui produisent des mois après les semis? La tomate en est un bel exemple.

En réalité, le moment le plus propice serait à la fin février, pour que les amateurs puissent faire leur achat, prendre livraison de leurs graines et procéder à leurs semis durant la dernière semaine de mars ou début avril.

Pourquoi alors présenter des tomates à ce temps-ci? Tout simplement parce qu'elles sont irrésistibles, que nous sommes en pleine période de récolte et qu'il est facile de trouver et goûter des variétés inusitées, autant dans les marchés publics que dans le potager des amis. Mieux encore, toutes ces tomates qui vous auront séduit pourront facilement se retrouver dans votre potager l'été prochain. Rien de plus facile, explique Manon Collard (www.jardinpotager.com), ma jardinière préférée qui cultive une centaine de variétés de tomates, dont celles qui vous sont présentées aujourd'hui. Il suffit donc de prélever des graines de tomates mûres avec une cuillère.

Si la tomate a vraiment atteint son stade de maturité, pressez simplement sur le fruit pour recueillir les semences. Vous déposez ensuite les graines entourées d'une substance gélatineuse dans l'eau durant trois ou quatre jours. Le contenant doit être fermé. Quand la surface de la solution sera recouverte d'une mousse plutôt repoussante - il faut en convenir -, vous passez le tout à l'eau fraîche et au tamis pour ne conserver que les graines qui seront ensuite déposées sur un papier tout usage ou un papier ciré pour les sécher. Si les semences restent collées au papier, aucun problème. On pourra les planter une à une, avec le papier.

Contrairement à plusieurs autres espèces de plantes comme les cucurbitacées, par exemple, les graines de tomates donnent des fruits similaires au plant mère dans une proportion de 90 à 95%, explique Roger Doucet, agronome retraité, une sommité dans le domaine des tomates qui a d'ailleurs créé de nombreux hybrides vendus commercialement. C'est que la plante est «autoféconde», comme on dit en horticulture. Si bien que le pollen d'une fleur peut en féconder une autre du même plant sans l'intervention d'insectes.

C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il est conseillé de secouer les plants de temps à autre, surtout le matin, afin justement de favoriser la pollinisation. M. Doucet explique que chez la plupart des variétés, seulement 2 à 5% des tomates produites sont le résultat d'une fécondation effectuée par un insecte, un bourdon dans la très grande majorité des cas, les abeilles dédaignant totalement ce végétal.

Dans ce cas, le fruit peut être le résultat du croisement de deux ou trois variétés, sinon plus, et il pourra s'avérer très différent du plant mère. Ce qui explique en partie qu'aujourd'hui autour de 4000 variétés sont cultivées à plus ou moins grande échelle. En cherchant sur Internet, on peut facilement en obtenir des centaines. Voici donc nos tomates du jour, des variétés que nous n'avions encore jamais présentées. 

> De couleur jaune dotée de traits rouges, la «Candy Stripe» atteint un poids impressionnant: près de 500g. Variété précoce, sa chair est jaune à l'intérieur et excellente.

> À l'opposé, «Groseille rouge» ne dépasse guère 1g, soit une des plus petites qui soient. Elle serait originaire du territoire maya, mais c'est en France qu'elle a été nommée officiellement.

> La tomate à farcir rouge n'a pas de véritable nom. La photo nous montre un spécimen pas encore mûr. Elle ressemble à s'y méprendre à un poivron dont elle a une caractéristique importante: les graines sont toutes concentrées près du pédoncule, ce qui permet plus aisément de la farcir. Cette tomate est une proche cousine des variétés commerciales «Green Bell Pepper» et «Tomato Pepper».

> Issue de la fameuse tomate verte «Green Zebra», la «Black Zebra» a été créée dans les années 80. Elle est délicieuse.

> Créée par l'agronome Roger Doucet dans les années 70, la «Value Precocibec» est une variété de taille moyenne qui est très précoce, comme son nom l'indique. Elle produit environ 70 jours après la transplantation et convient particulièrement bien aux régions où la saison de croissance est courte, comme le nord du Québec. On la retrouve parfois sous le nom de «Quebec Early Market».

> De couleur orange, d'une taille dépassant souvent les 500g, la «Menonnite» est d'origine allemande, mais a été cultivée par les mennonites de Pennsylvanie. Il s'agit d'une variété hâtive qui répond souvent au nom de «Mennonite German Gold».

> Variété ancienne de la région de Montréal, «Montréal Tasty» a la peau et la chair jaunes. Elle est très ferme.

> La «Noire Charbonneuse» est originaire de Russie. De grande taille, elle est parfois considérée comme une des meilleures tomates «noires».

> Découverte au Japon, il y a à peine deux ou trois ans, la «Japanese Trifele Black» serait aussi originaire de Russie comme plusieurs tomates à la peau et à la chair très foncées.

> Parfois vendue sous le nom de «Beefsteak blanche», la «Great White Beefsteak» serait issue d'une mutation découverte dans les années 90. De couleur blanchâtre, d'un goût excellent, elle est tardive mais très productive. Elle dépasse parfois les 500g.

> De la taille d'une orange, la «Orange Queen» a été introduite aux États-Unis en 1882. Sa chair ferme est considérée comme un délice.

> La «Roman Candle» est une tomate italienne jaune, très charnue. Pour faire des sauces inusitées.