Avec leur charme indéniable, les roses trémières nous rappellent les jardins anciens. Si les cultivars modernes nous ont offert des fleurs doubles spectaculaires, il n'en reste pas moins que plusieurs jardiniers ont chassé cette plante de leurs platebandes.

Avec leur charme indéniable, les roses trémières nous rappellent les jardins anciens. Si les cultivars modernes nous ont offert des fleurs doubles spectaculaires, il n'en reste pas moins que plusieurs jardiniers ont chassé cette plante de leurs platebandes.

Vivaces de courte durée, les roses trémières atteignent une taille telle qu'il faut absolument les placer à l'arrière-plan. Ce qui n'est pas toujours facile dans nos petits jardins surtout quand elles s'élancent sur deux mètres et parfois le double (plus de 13 pi), comme cela est déjà arrivé à une lectrice de La Presse. Le tuteur est donc souvent de rigueur.

Les alcea, de leur nom scientifique, sont aussi sujettes à la rouille, une maladie fongique qui colore leurs feuilles en jaune avant qu'elles ne fanent, du moins chez une foule d'hybrides. (Alcea rosea et A. offinalis sont plus résistantes mais restent difficiles à trouver.) Le mal n'affecte pas vraiment la santé du végétal, mais celui-ci devient souvent d'une laideur épouvantable, ce qui n'est pas l'objectif poursuivi au jardin.

Il existe toutefois une rose trémière miniature prête à remplacer sa cousine. Il s'agit de la sidalcée ou fausse mauve dont les fleurs ressemblent comme deux gouttes d'eau à celles des roses trémières, mais en miniatures. Elle est plus florifère et plus jolie, selon moi, en raison de sa délicatesse. La sidalcée ne dépasse guère un mètre et fleurit abondamment durant la plus grande partie de l'été, jusqu'aux gels de septembre. Et elle n'est pas affectée par la rouille.

Si la floraison montre des signes d'essoufflement, notamment en raison de la chaleur, on conseille parfois de couper le plant de moitié pour stimuler la croissance. Ce que je n'ai pas eu à faire l'an dernier et cette année, du moins jusqu'à maintenant. Il est aussi recommandé de couper les hampes florales radicalement en fin de saison, après la floraison, afin d'éviter la formation de semences qui permettraient à la fausse mauve d'essaimer dans le jardin. 

Il existe plusieurs cultivars de sidalcées, mais la plupart sont issus de croisements entre Sidalcea malviflora et S. candida, deux espèces originaires de l'Ouest américain, de l'Oregon jusqu'en Basse-Californie, au Mexique. Voilà qui explique d'ailleurs sa rusticité controversée. Dans son répertoire sur les plantes vivaces, l'horticulteur Michel Corbeil, propriétaire de La maison des fleurs vivaces à Saint-Eustache, estime que la plante est rustique en zone 5, soit la grande région métropolitaine, mais à la condition de lui offrir une protection hivernale. Pourtant, mes plants ont passé le dernier hiver sans protection aucune, - un hiver fort doux, il faut bien le dire -, même s'ils étaient placés tout près d'un muret exposé au gel profond. Au Jardin des curiosités, à Saint-Ours, près du Richelieu, la sildacée «Party Girl», obtenue à partir de semis, a passé à travers de nombreux hivers sans problème, mais le couvert de neige est important.

La fausse mauve apprécie un sol acide ou neutre et déteste les terreaux alcalins, une caractéristique qui pourrait à l'origine de certains insuccès. Elle aime un terreau pas trop riche, léger, bien drainé mais retenant l'humidité. Les variétés offertes en pépinières sont roses, plus ou moins foncés. Il s'agit habituellement des cultivars «Brillant», «Elsie Heugh», «Party Girl» et «Little Princess». On peut aussi la trouver sous le nom de Sildacea cultorum, mais ce terme est incorrect car il ne spécifie pas l'appellation de la variété.