Planter un arbre demeure un geste durable, une façon de laisser votre trace... Pour le meilleur et pour le pire. Comme il vous tiendra compagnie pendant des années, il vaut mieux apporter à son choix et à sa plantation un minimum de soins.

Planter un arbre demeure un geste durable, une façon de laisser votre trace... Pour le meilleur et pour le pire. Comme il vous tiendra compagnie pendant des années, il vaut mieux apporter à son choix et à sa plantation un minimum de soins.

 Depuis une dizaine d'années, les gens ont appris à mieux planifier l'achat et la plantation d'un arbre, estime Gervais Pellerin, conseiller en recherche scientifique (ressources forestières) chez Hydro-Québec. «Avant, les gens faisaient du magasinage fast-food, en choisissant simplement ce qui paraissait le mieux. Des années plus tard, ils se retrouvaient avec un hêtre qui couvrait leur terrain... et aussi celui des voisins.»

Première règle donc, imaginer l'arbre à maturité et éviter de le placer là où il risque de constituer une nuisance (trop près de la maison, des réseaux des services publics, etc.). «Encore aujourd'hui, trop de gens les plantent sans tenir compte de l'espace que l'arbre prendra à maturité», ajoute M. Pellerin. L'aspect esthétique de l'ensemble de l'aménagement doit aussi être considéré si vous ne voulez pas que vos arbres (qui devraient servir d'ossature à votre projet) aient l'air d'éléphants dans une boutique de porcelaine. «Il ne faut jamais oublier que l'arbre est un être opportuniste. Il profitera de toutes les chances que vous lui donnez.»

«Un arbre, ça ne se choisit pas dans un magazine ou un livre, souligne notre collègue et journaliste horticole Pierre Gingras. C'est un leurre, car les arbres y sont toujours photographiés à leur meilleur. Vaut mieux aller voir sur place.»

Trop souvent encore, les gens ne respectent pas la zone de rusticité. «Quand on précise 4b, c'est la limite pour que l'arbre connaisse un bon développement, dit M. Pellerin. À Montréal, du 5b, ça n'existe à peu près pas.» Par ailleurs, certains arbres poussent mal dans des terrains glaiseux ou sablonneux. Pour éviter de vous retrouver année après année au chevet d'un malade, respectez un peu votre réalité.

Au moment de la plantation et de l'entretien initial, les gens, très souvent, «plantent trop profond, fertilisent et arrosent mal», résume Pierre Gingras.

«Les gens plantent trop creux et arrosent trop. Souvent les racines sont pourries et gorgées d'eau», renchérit Pierre Paquette, de la Pépinière Abbotsford, spécialisée dans la vente d'arbres et arbustes.

En fait, pour un arbre de calibre respectable, il faut se montrer très généreux lors de la plantation (de 20 à 40 litres), puis le laisser tranquille une dizaine de jours. Pas question d'ajouter un gallon d'eau par jour, vous allez carrément le noyer. Le principe, c'est tout simplement «moins souvent et plus à la fois».

Selon M. Paquette, un arbre, même petit, a besoin d'un support, surtout s'il est exposé aux grands vents. «Dans la nature, il pousserait mais resterait petit et malingre. Ce n'est pas ce que vous voulez.»

Que ce soit pour la plantation ou la fertilisation (désireux de bien faire, les gens surfertilisent habituellement), mieux vaut se fier aux conseils d'un spécialiste en pépinière qui connaît bien l'arbre qu'il vous vend et ses besoins. Surtout dans le cas d'un arbre de gros calibre qui coûte quelques centaines de dollars ou d'un arbuste plus rare ou plus cher, quelques précisions d'un expert peuvent éviter bien des déboires.

Enfin, si votre arbre est déjà un monstre que vous ne savez plus comment dompter, surtout, ne le rabattez pas, avertit M. Pellerin. «L'arbre va tout faire pour regagner sa hauteur et va souvent le faire en branches plus fragiles qui risquent de tomber. Dans un tel cas, il vaut mieux alléger la cime.» Et évidemment, faire appel à un expert.