On pourrait dire que ce dernier est presque la graminée idéale. D'abord, contrairement à plusieurs autres graminées - dont plusieurs ont des rhizomes qui courent partout et deviennent envahissants - , il pousse strictement en touffe dense et ne court aucunement. Sa touffe est d'ailleurs si dense qu'il faut la diviser avec une scie!

On pourrait dire que ce dernier est presque la graminée idéale. D'abord, contrairement à plusieurs autres graminées - dont plusieurs ont des rhizomes qui courent partout et deviennent envahissants - , il pousse strictement en touffe dense et ne court aucunement. Sa touffe est d'ailleurs si dense qu'il faut la diviser avec une scie!

Et il offre de belles feuilles étroites s'arquant vers l'extérieur et, à la fin de la saison, de jolis épis plumeux. Mais ce que les jardiniers apprécient le plus est sans doute son apparence hivernale. En effet, les feuilles et les tiges deviennent beiges à l'automne, mais restent debout durant tout l'hiver, créant un effet superbe avec la neige. Au printemps, on coupe le feuillage à 10 cm du sol... et le spectacle recommence.

Facile à cultiver

Le roseau de Chine demande des conditions de culture somme toute assez ordinaires. Du soleil, certes, mais tout sol normal relativement bien drainé lui convient aussi. D'ailleurs, bien qu'il tolère les sols parfaitement amendés de nos plates-bandes, dans la nature, il croît souvent dans des sols très pauvres. On peut le cultiver dans des emplacements assez humides au printemps et, pourtant, il résiste très bien à la sécheresse aussi, surtout une fois qu'il est bien établi.

Comme pour toute plante, un bon arrosage, profond et régulier, le premier été, est de rigueur. Il ne tolère toutefois pas les sols inondés : mieux vaut le planter dans une plate-bande légèrement surélevée ou dans une pente si votre terrain tend à rester boueux des semaines de temps au printemps.

Les roseaux de Chine ne produisent pas de semences viables sous notre climat et il faut les multiplier par bouturage. La division peut avoir lieu à toute période de la saison, mais de préférence au printemps. En effet, mieux vaut profiter du moment où vous coupez leur feuillage au sol, car il est alors plus facile de voir ce que vous faites.

Rusticité et floraison

Le défaut des roseaux de Chine est toutefois leur rusticité variable. En effet, la zone de rusticité varie d'un cultivar à l'autre. Ainsi, certains ne sont pas rustiques au-delà de la zone 5 (région de Montréal), d'autres dans la zone 4 (région de Québec) et, enfin, d'autres sont au moins à essayer en zone 3. Et si la plante est rustique, cela ne garantit pas qu'elle fleurit à temps. En effet, certains cultivars fleurissent aussi tôt que juillet et d'autres aussi tardivement que novembre. Sous notre climat, vous pouvez imaginer que les variétés tardives risquent de ne jamais fleurir.

Les mieux adaptés

Voici les miscanthus qui donnent généralement le plus de satisfaction en zone 4 et qui seront à essayer en zone 3.

> Miscanthus «Purpurascens» (miscanthe pourpre): cette plante d'origine inconnue n'est pas un roseau de Chine pur, mais probablement un hybride naturel. Peu importe, elle est très jolie et très rustique, produit des touffes très denses et très larges. Plantez-la en rang pour un excellent écran végétal. Son feuillage vert devient pourpre à l'automne, puis orange et demeure orangé une partie de l'hiver. Ses plumes argentées sont étroites mais nombreuses et persistent longtemps. Hauteur: 175 cm.

> M. sinensis «Silberfeder»: populaire et très solide, c'est l'un des plus grands roseaux de Chine, atteignant 180 cm et même 240 cm. Il produit de très hauts épis, argentés et arqués ; le feuillage devient beige l'hiver. Attention, sans être envahissante, sa touffe devient très large (120 cm, parfois jusqu'à 180 cm) il faut donc prévoir de l'espace.

> M. sinensis «Blondo»: une relative nouveauté, mais qui s'est montrée très rustique. Comme le nom le suggère, son feuillage devient blond, ou du moins couleur blé doré, l'hiver. Feuilles larges. Hauteur: 150 cm.

> M. sinensis «Golialth»: encore plus grand que «Silberfeder»: 250 cm et plus! Il produit de grandes inflorescences pourprées et a un port étroit.

> M. sinensis «Huron Sunrise»: nouveau cultivar ultra-rustique développé pour le climat canadien. La floraison la plus hâtive de tous les roseaux de Chine. Feuilles étroites, gracieuses aux reflets argentés. Plumes rouge vin argenté, nombreuses et spectaculaires. Hauteur: 150 à 180 cm.

À titre d'essai

Les cultivars suivants sont intéressants sous notre climat pour leur port différent ou leurs coloris plus intenses. Par contre, ils sont un peu moins rustiques que les précédents. Il faut les considérer comme des plantes de zone 5 qui peuvent survivre en zone 4 là où il y a une bonne couche de neige. Quand l'hiver est très, très froid, cependant, ils sont parfois sévèrement endommagés et peuvent prendre un an ou deux pour récupérer.

> M. sinensis «Kleine Fontäne»: un roseau de Chine «nain», soit d'environ 150 cm de hauteur. Son port en forme de fontaine et sa floraison très hâtive (parfois en juillet !) le rendent très intéressant.

> M. sinensis «Kleine Silberspinne»: comme une version miniature de «Silberspinne» et au feuillage très fin: mêmes port et coloris, mais «seulement» 150 cm de hauteur et à floraison plus hâtive. Il est peut-être assez rustique pour mériter une place dans la catégorie précédente, mais n'a pas été suffisamment essayé pour le confirmer.

> M. sinensis «Graziella»: autre variété «naine» de 150 cm de hauteur. Port et feuillage très étroit. Floraison abondante et hâtive. Peut remplacer «Gracillimus», plus courant sur le marché, mais moins rustique.

> M. sinensis «Strictus»: très joli feuillage marqué de bandes horizontales jaunes très voyantes. Ce cultivar ne fleurit pas, ou seulement très rarement, sous notre climat. «Strictus» est préférable à «Zebrina», son sosie, car il est un peu plus rustique. Hauteur: 2 m.

> M. sinensis «Variegatus»: probablement le plus rustique des miscanthus panaché, aux feuilles marginées de blanc. Il ne fleurit pas sous notre climat. Passe généralement très bien l'hiver. Hauteur: 120 à 150 cm.

> M. sinensis «Malepartus»: très belle variété se comportant presque toujours très bien sous notre climat. Fleurs rouges très voyantes dès le mois d'août. Feuillage pourpré puis argenté à l'automne. Hauteur: 200 cm.

Pensez-y bien

Les cultivars suivants ne sont pas fiables sous notre climat. Essayez-les si vos voulez, mais un jour, tôt ou tard, ils finiront probablement par crever.

> M. sinensis «Cabaret»: feuillage très large blanc aux marges vertes. Ne fleurit pas sous notre climat. Hauteur: 150 cm.

> M. sinensis «Cosmopolitan»: Comme «Cabaret», mais aux coloris inversés vert marginé de blanc. Hauteur: 150 cm.

> M. sinensis «Gracillimus»: Le plus vendu des miscanthus nains, mais pourtant, peu rustique. Feuillage très fin, fleurit rarement.