Dans une vasque ronde posée directement sur le paillis, quatre poissons rouges ont leur résidence d'été parmi les nénuphars, les cannas aquatiques et autres lys Zéphyr. «Nous les déplacerons à l'intérieur cet automne», affirment Isabelle et Patrick, propriétaires de ce petit coin zen à l'ombre d'un lilas, où il fait bon lire et siroter une boisson d'été.

Le couple de Tétreaultville (arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve) s'est laissé tenter par le bassin de terrasse proposé par Jean Brûlé, de Jardins Aquadesign. La cuve, en forme de demi-sphère, d'un diamètre de 95 cm, est divisée par deux niveaux de profondeur: une moitié à 20 cm et l'autre à 45 cm. Ainsi peuvent cohabiter des plantes aux racines immergées et aux tiges hors de l'eau, comme le canna, la ruélie ou l'éléocharis, et des nénuphars, qui plantent leurs racines profondément et ne laissent flotter que quelques feuilles et fleurs.

«Tous les jours, avec les enfants, nous allons voir le bassin et les poissons, raconte Isabelle. On observe un petit bourgeon de nénuphar qui se développe. On remarque que les poissons ont beaucoup grossi.» Les deux garçons de la maison, Jules, 7 ans, et Miko, 5 ans, suivent avec intérêt l'évolution de ce mini-écosystème.

«Leur premier mouvement, quand nous sommes revenus de 12 jours de vacances, a été de nous précipiter vers le bassin, poursuit Isabelle. Les petits amis et voisins s'étaient proposés pour nourrir les poissons. Nous avons deux magnifiques nénuphars, un fuchsia et un rose pâle. Malheureusement, une fleur de nénuphar ne dure qu'une semaine. Nous avons aussi de jolies petites fleurs blanches et des bleues.»

De délicats chardonnerets viennent régulièrement s'abreuver au réservoir, en se déposant délicatement sur les plantes. «J'ai vu des oiseaux plus gros s'essayer à boire, mais sans succès, faute d'un perchoir assez solide», rapporte Isabelle.

«C'est un bel endroit de relaxation, enchaîne Patrick. Et contrairement à ce que je craignais, il ne s'est pas formé un nuage de moustiques autour.»

«Le bassin de terrasse est populaire dans les maisons de ville et les condos, explique Jean Brûlé. C'est un peu l'équivalent aquatique de la boîte à fleurs, vite installée et prête aussitôt.»

Entretien

Les poissons doivent être nourris une ou deux fois par semaine, «car l'écosystème n'est pas recréé complètement, comme dans un jardin d'eau», souligne Jean Brûlé. Toutes les deux ou trois semaines, on remplace de 15 à 20 % de l'eau du bassin par de l'eau fraîche, dont on a enlevé le chlore s'il y a lieu. L'eau retirée de la cuve est très riche, excellente pour arroser les caisses à fleurs et les jardinières. À la fin de l'été, on rentre les plantes tropicales, comme le papyrus, à l'intérieur.

«Le nénuphar rustique passe bien l'hiver dans un jardin d'eau [en pension chez des amis qui en ont un] ou alors dans un bac de 10 ou 20 gallons, dans le garage, explique M. Brûlé. On rince le bassin au boyau d'arrosage, et on le range à l'abri pour la saison froide.»

Isabelle envisage de placer le bassin dans le salon au cours de l'hiver, près de la porte-fenêtre pour qu'il reçoive beaucoup de lumière, et conserver ainsi ses plantes aquatiques tropicales, comme le papyrus. «De plus, ça nous éviterait l'achat d'un aquarium», plaide-t-elle.

«Les végétaux vont survivre, mais il se peut qu'ils soient moins en santé l'été prochain, dit M. Brûlé. Je suggère plutôt d'acheter de nouvelles plantes chaque printemps. Sauf les nénuphars, qui sont dispendieux.»

Les prix

Le bassin d'Isabelle et Patrick, modèle de 40 pouces de diamètre et de 16 pouces de hauteur, de la société Aquascape, se vend au détail 400 $. Il faut ajouter environ 150 $ pour les plantes (un nénuphar vaut 50 $), la pompe à air de type aquarium et les poissons rouges.

Un bassin de 32 pouces de diamètre se détaille 300 $, et un autre de 24 pouces, 200 $. On peut ajouter à peu de frais une «pierre à bulles», qui génère d'agréables tourbillons et glouglous.

Sur le web, on nous montre des bassins de terrasse faits main, à partir de fûts de chêne coupés en deux et recouverts à l'intérieur de trois couches de résine à toiture.