Dans les célèbres jardins Quatre-Vents, de l'horticulteur-philanthrope Francis H. Cabot, à Cap-à-l'Aigle, il existe des bassins envoûtants devant lesquels Narcisse aurait «succombé».

Composés de béton armé, ils ont une profondeur d'environ 30 cm (1 pi) et sont bordés de pelouse. L'un d'eux, très long, est relié à deux autres bassins, plus petits. Tous les trois réfléchissent le paysage, tel un miroir. Cet effet est obtenu grâce à un colorant noir écologique. «Ce colorant n'est pas toxique pour les plantes et les poissons», assure Jean-Claude Bernier, superintendant des propriétés de la famille Cabot et propriétaire de la Pépinière Charlevoix.

M. Bernier explique que cette teinte a d'abord été choisie pour éviter la prolifération des algues, «car le soleil pénètre moins profondément dans l'eau», dit-il. L'opacité de l'eau a été amplifiée grâce à un autre moyen: la pose d'un crépi noir sur les parois et le fond des trois constructions de béton.

Mais cette eau peut-elle colorer la peau? «Ces bassins n'ont pas été conçus pour la baignade. Ils participent à la beauté de l'aménagement paysager et leur usage est strictement esthétique», rappelle M. Bernier, qui a construit ces bassins de réflexion, conçus par Francis H. Cabot, il y a plusieurs années.