Bientôt l'automne. Vous vous félicitez, parce que votre gazon est bien vert et fourni, malgré un été éprouvant. Vous vous en êtes occupé vous-même ou bien vous en avez confié l'entretien à un professionnel consciencieux.

Armé des semences opportunes, de terreau, de fertilisants de qualité et à dégagement lent, d'une épandeuse, de votre tondeuse à coupe nette et de bonne hauteur, d'un petit contenant d'herbicide «écolo» sélectif, puis d'un aérateur de sol et d'une déchaumeuse que vous aurez sans doute louée, vous avez été votre propre «entrepreneur en entretien de gazon» et cela vous a réussi.

«Je vous dirais que c'est une activité encore populaire. Les particuliers qui s'y emploient obtiennent souvent d'aussi bons résultats que les professionnels et trouvent, pour ce faire, chez leur marchand spécialisé, tous les outils et produits sains qu'il leur faut», trouve François Parent, conseiller en horticulture ornementale à la jardinerie Floralies Jouvence de Sainte-Foy.

Mais un train de trois sacs d'engrais - de printemps, d'été et d'automne - et un épandeur mécanique (35 $, environ) suffisent généralement. «C'est la base», soutient François Parent. Tout ça, pour 160 $ et moins, selon la surface à couvrir.

Bien sûr, les fertilisants à bas prix - par exemple, un contenant de 15 kg à 8 $ ou 10 $ - ne font pas des gazons forts. Leur dégagement est rapide tandis qu'ils peuvent, selon M. Parent, contenir jusqu'à 50 % de matière inerte.

Bien entendu, durant la saison, il faut se donner la peine. «Au printemps, par exemple, épandre du compost avec semence ajoutée est une recette gagnante», propose M. Parent. Du coup, on enrichit le sol et on densifie le feuillage.

Puis, on apporte à l'occasion un échantillon de sol chez son marchand pour une analyse sur-le-champ du pH. Bas, il est symptomatique d'acidité. Il n'assimilera pas aussi bien les engrais.

Dans ce cas, on devra sans doute administrer, d'après le «conseiller sympathique», de la chaux granulaire. «Un sol acide est idéal pour l'établissement des mauvaises herbes. Un gazon bien fourni sur un substrat au pH équilibré les contrarie. Le milieu leur déplaît. Elles vont se faire voir ailleurs», plaide M. Parent. Il faut donc, résume-t-il, amener le gazon à sa condition idéale pour battre les mauvaises herbes.

Trois insectes

Quant aux parties abîmées ou dénudées du gazon, elles peuvent être réensemencées en tout temps. Les dégâts peuvent avoir été causés par la punaise des céréales (juillet), le hanneton (août) ou la pyrale des prés (septembre).

«La première suce la sève de la partie aérienne de l'herbe, le deuxième ravage les racines, mais sans gravité expresse s'il s'agit du hanneton commun, alors que la larve de la troisième dort sous le chaume le jour et sort la nuit pour se nourrir du feuillage», explique Bruno Fortin, directeur général de Services des espaces verts de Québec.

Cependant, c'est le hanneton européen qui est le plus à craindre. Il est vorace, implacable, dévastateur. «Par bonheur, il n'y en a pas à Québec», se félicite M. Fortin.

D'ordinaire, précise-t-il, on ne réprime pas le hanneton commun. Car il ne fait pas grand mal. En ce qui concerne la punaise des céréales, qui fait les 400 coups sur les sols secs, et la pyrale, on les combat, respectivement, au moyen de savon insecticide et de pérythrine de synthèse.

Une fois le traitement effectué, on répare les parties endommagées de la sorte : enlèvement du plus d'herbe morte possible au moyen d'un râteau à dents dures; ensuite, terreautage par compost; puis administration d'engrais «enracineur» et, ensuite, de la semence à gazon. Enfin, on tient l'endroit humide durant le temps de la germination.

Trèfle

Chroniqueur horticole au Soleil, Larry Hodgson reste persuadé qu'un gazon bien fourni, vert et en santé ne craint ni la sécheresse, ni les mauvaises herbes, ni les insectes dont les dommages seront à peine visibles.

Mais lorsque vous réensemencerez, recommande-t-il, ajoutez à votre semence de gazon de la semence de trèfle. Elle vous fera un gazon plus vert. Car le trèfle dégage de l'azote dans le sol, l'herbe s'en nourrit et devient plus verte.

Par ailleurs, offrez-vous le plaisir de marcher occasionnellement sur votre gazon. Autrement, ce ne sera pas un espace à vivre, mais à admirer. Au prix que coûtent nos terrains à présent, ce serait du gaspillage de rendement et de qualité de vie. Puis, tolérez quelques pissenlits. Ils contribuent à la biodiversité.

Et sachez, révèle Bruno Fortin, que 50 mètres carrés (538 pieds carrés) de gazon «annulent le carbone d'une famille de quatre», cependant il capte les eaux pluviales qui se dirigent, enfin, vers la nappe phréatique.

Ce faisant, on ménage le réseau public qui a du mal à suffire lors d'orages violents. «Le gazon est souvent mal-aimé» regrette M. Fortin. C'est la faute notamment aux pesticides, qui sont désormais d'un autre temps, qu'on employait à qui mieux mieux, jusqu'à ces dernières années, sur nos propriétés.