Enfin, les vacances. Dans la cour, on ne pense qu'à ça. On sifflote. Chacun triomphe dans son hamac, sa chaise longue ou en retournant une pièce de viande sur le gril.

On a le coeur léger et l'esprit tranquille. Car la maison est bien portante, le jardin magnifique, le potager luxuriant, l'eau de la piscine est claire, le barbecue en ordre, les meubles extérieurs bien astiqués et on a une climatisation du tonnerre, de sorte de s'éviter, dans la maison, des nuits sans dormir. Tout ça parce que d'avril jusqu'à dernièrement, on a vu à son affaire. On a travaillé. C'est la «moisson» après la corvée.

On a réparé les bardeaux du toit ou ressoudé localement sa membrane élastomère, changé le thermos de quelques fenêtres, rénové les joints de calfeutrage fatigués, peinturé ou reteint les carreaux ou la clôture. «Puis rectifié les gouttières, corrigé la pente du terrain que le tassement des matériaux de remblayage près de la maison, encore neuve, avait désaxée», suppose Guy Lévesques, inspecteur en bâtiment agréé au service de Capitale Inspection de Saint- Augustin-de-Desmaures.

Il y a bien une fissure dans les fondations, mais cela ne brise pas le plaisir. «Parce que, déjà, on a entrepris des démarches pour qu'en août, elle soit réparée», imagine M. Lévesque.

Votre maison est en bon état. Pourtant, vous l'avez peut-être soumise, tout dernièrement, à une inspection préventive afin d'être sûr que votre lecture de la réalité est objective.

«Des choses nous tracassent, pour rien. D'autres nous paraissent sans importance, à tort. On peut, d'une manière ou d'une autre, se tromper. Une inspection précise les choses et montre le chemin», résume-t-il. D'autant qu'une maison bien suivie et bien entretenue repousse la nécessité de gros chantiers. Et, tout compte fait, donne lieu à une économie de temps, de matériaux, d'argent et d'efforts.

En revanche, M. Lévesques se félicite de ce que les maisons actuelles soient conçues et construites de façon à tendre vers «l'entretien zéro». Et pour prolonger, au fond, la pause «vacances d'été».

D'un autre côté, trouve-t-il, si on a quelques arbres fruitiers dans sa cour, qu'on aura taillés au printemps suivant la règle et fertilisés en leur temps, ils donneront des fruits et attireront les oiseaux, rares parfois, qu'on se plaira à observer depuis le hamac ou la chaise longue.

Jardin aménagé

Que la maison soit en bon état et virtuellement prête pour le prochain hiver, fort bien. Mais le jardin, lui, ne doit pas nous gêner par son laisser-aller ou ses fautes de goût.

«Il sera beau parce qu'on aura, entre autres, redéfini la limite des plates-bandes par rapport au gazon en les bordant d'une tranchée ou d'une bordure antivégétative en plastique», estime Medhi El Gaïed, président de l'Association des paysagistes professionnels du Québec (APPQ), puis vice- président et directeur de service chez Embellissement des Deux Rives-Teronet, de Breakeyville.

On les aura nettoyés, sarclés et enrichis de compost, à plus forte raison pour les «rosiers et vivaces à fleurs». Puis couverts d'un paillis pour faire barrage - mais jamais complètement, met en garde M. El Gaïed - aux mauvaises herbes.

Ailleurs, on aura enlevé le «bois mort» qui, sur les plantes ou arbustes, tire de l'énergie et, ce faisant, inhibe leur croissance et leur beauté. Enfin, on aura divisé les vivaces qui ont du vécu.

Si on a prévu des massifs d'annuelles dont aura changé, d'une année à l'autre, la couleur dominante, le jardin, finalement, n'ennuie jamais. D'autre part, il accroît sa vitalité si on y met, ici et là, des plantes dans de gros pots. En les déplaçant, à l'occasion, on élève sa fluidité, son caractère et son renouveau.

Chantier

Heureux aussi le citadin qui aura voulu un réaménagement total de sa cour pour le jour de tombée de ses vacances. Piscine et spa inclus.

Il aura mis son paysagiste à la tâche dès la fin de l'été passé. Avant l'hiver, les plans et les travaux préparatoires auront sans doute été faits. En mai, le chantier aura débuté sans délai.

«Mais avant que les plantes n'atteignent le sommet de leur beauté et de leur occupation, il faudra compter une couple d'années. N'empêche qu'entre-temps, le jardin reste très agréable à voir et à vivre», dit le leader de l'APPQ.