Après les toits verts, voici une nouveauté: un mur vert extérieur conçu pour endurer les quatre saisons montréalaises. Le «jardin vertical» qui pousse sur le mur de la Fonderie Darling, en plein coeur de la Cité du multimédia, a été inauguré jeudi.

Après les toits verts, voici une nouveauté: un mur vert extérieur conçu pour endurer les quatre saisons montréalaises. Le «jardin vertical» qui pousse sur le mur de la Fonderie Darling, en plein coeur de la Cité du multimédia, a été inauguré jeudi.

Le mur végétal aux formes irrégulières occupe la façade sud de l'ancienne fonderie de métal, convertie en 2002 en lieu de diffusion des arts visuels. Des bacs à fleurs ont aussi été disposés dans la rue, fermée pour l'occasion jusqu'à la fin du mois d'octobre. Résultat: les travailleurs des environs ont vite fait d'apprivoiser cet espace fraîcheur. «Il paraît que le midi, c'est plein de monde, explique Jean-Paul Ganem, l'artiste paysager qui a conçu le projet. C'est ça qui est intéressant: créer un espace vert convivial en plein milieu de ce quartier, qui est un peu désert.»

Pour l'artiste, le projet ne se résume pas à quelques plantes plaquées sur un mur de brique. «L'idée, c'est de faire un graffiti végétal, explique Jean-Paul Ganem. C'est un travail pour révéler l'architecture qui est derrière, la silhouette du centre-ville de Montréal.»

Une première

Même s'il existe d'autres murs verts extérieurs dans le monde, l'exemple montréalais serait le premier à affronter les rigueurs de l'hiver, selon Pierre Lussier, directeur du Jour de la Terre Québec. «Je connais des murs végétaux au Brésil et à Paris mais pas dans des villes nordiques.»

Pour assurer une bonne isolation des racines en hiver, les vivaces sont plantées dans des boîtes en aluminium de 18 à 24 pouces d'épaisseur. Les boîtes sont remplies de substrat, comme on en utilise pour les toitures vertes. Une mousse de sphaigne placée en surface garde l'humidité à l'intérieur des boîtes. Et avant les premiers gels, elles seront gorgées d'eau. «Pour atteindre une meilleure protection, il ne faut surtout pas que ce soit sec», explique Pierre Lussier. Il s'agit toutefois d'un projet expérimental, poursuit-il. «C'est une première étape vers une oeuvre qui serait beaucoup plus importante l'année prochaine, au centre-ville de Montréal.»

Tant mieux, car les bienfaits du mur vert seront décuplés sur une surface plus grande. En plus de rafraîchir l'air ambiant, d'accroître l'absorption de l'eau de pluie et d'offrir une protection contre le bruit, ce jardin vertical a pour vertu d'augmenter la biodiversité en milieu urbain. «Quand j'y suis allé hier, j'ai vu une libellule!» conclut Pierre Lussier.