Lorsque le visiteur franchit la façade austère du duplex de l'artiste Jean Gaudreau et qu'il fraye son chemin jusqu'à la cour, il est loin de se douter du joyau qu'elle recèle.

Lorsque le visiteur franchit la façade austère du duplex de l'artiste Jean Gaudreau et qu'il fraye son chemin jusqu'à la cour, il est loin de se douter du joyau qu'elle recèle.

 Là, le bruit incessant du boulevard Henri-Bourassa laisse doucement place au clapotis de l'eau et au murmure des oiseaux.

 Il aura fallu près de 10 ans de travail et une dizaine de camions de terre avant que le peintre ne puisse réaliser son jardin de rêve.

 Inspirée des paysages asiatiques, cette véritable oeuvre d'art semble extirpée des pages d'un conte pour enfants.

«L'idée, c'était de recréer l'esprit d'une forêt. Je ne voulais pas d'un jardin de style bourgeois ou anglais. Je recherchais plutôt quelque chose de naturel et de chargé», explique-t-il en balayant une branche de lilas du revers de la main.

 «J'ai dessiné les plans du jardin pour qu'il se dévoile au fur et à mesure qu'on parcourt les sentiers», poursuit-il.

 Le résultat est estomaquant. Un petit étang où vivent 200 poissons rouges et koïs trône au milieu du jardin.

 Un système de pompes le relie à deux cascades situées à l'arrière de la cour, où l'artiste déjeune chaque matin.

 Çà et là, des iris, des quenouilles et des hémérocalles émergent des plans d'eau.

 Jean Gaudreau a également aménagé pas moins de quatre terrasses pour admirer la vue. L'une d'entre elles est réservée à ses trois chats siamois.

 Et la plus spectaculaire, qu'il vient à peine de terminer, est perchée sur le toit de sa maison.

  «J'ai toujours eu la folie des grandeurs ! avoue candidement Jean Gaudreau. En même temps, dit-il, mon jardin, c'est ma passion, ma raison de vivre.»

 Inspiration poissons

 L'idée de créer un jardin d'eau est venue à l'esprit de Jean Gaudreau après qu'il eut installé une pataugeoire en plastique remplie de poissons rouges dans sa cour. «Ça fait drôle à dire, mais ç'a été l'élément déclencheur.»

 À partir d'un terrain vague de 100 pieds de profondeur et avec l'aide d'une dizaine de paysagistes et d'ouvriers, l'artiste a bâti son jardin.

 Il compte aujourd'hui un potager, un pommier, une fontaine, deux ponts chinois, en plus de milliers de plantes.

Le paysage qu'il a créé est devenu une véritable source d'inspiration dans son travail. «Ma prochaine série de toiles et de gravures sera inspirée de mon étang en hiver», annonce-t-il.

 Les projets du paysagiste auront-ils une fin ? «Je ne crois pas, non. J'ai l'intention de sculpter une forme humaine dans l'orme qui est mort au fond de ma cour. J'aimerais aussi acquérir des sculptures de différents artistes afin de créer un parcours culturel ouvert au public.» Comme quoi, son ambition ne semble pas avoir de limites!

 

Photo Jean-Marie Villeneuve, Le Soleil

Après 10 ans de travail, le jardin de Jean Gaudreau compte aujourd'hui un jardin d'eau, deux cascades, un potager, deux ponts chinois, en plus de milliers de plantes.