Dans la foulée du mouvement vert, voici quelques conseils pour vous permettre d'entretenir écologiquement votre pelouse ou de la renaturaliser après des années d'applications de pesticides. Si vous êtes propriétaire d'une maison neuve, vous saurez comment former la vôtre. Vous apprendrez aussi comment limiter l'accès aux plantes indésirables, comme les pissenlits, au lieu de leur livrer une guerre sans merci. Par ailleurs, on vous aidera à reconnaître si votre sol est compacté ou acide et comment y remédier. Et, bien entendu, vous serez mis au parfum de la hauteur de coupe idéale au moment de la tonte et du bien-fondé de récupérer les rognures comme fertilisant. Enfin, vous verrez que le ver de terre est l'ami du jardinier et le trèfle, un compagnon de choix pour le gazon.

Dans la foulée du mouvement vert, voici quelques conseils pour vous permettre d'entretenir écologiquement votre pelouse ou de la renaturaliser après des années d'applications de pesticides. Si vous êtes propriétaire d'une maison neuve, vous saurez comment former la vôtre. Vous apprendrez aussi comment limiter l'accès aux plantes indésirables, comme les pissenlits, au lieu de leur livrer une guerre sans merci. Par ailleurs, on vous aidera à reconnaître si votre sol est compacté ou acide et comment y remédier. Et, bien entendu, vous serez mis au parfum de la hauteur de coupe idéale au moment de la tonte et du bien-fondé de récupérer les rognures comme fertilisant. Enfin, vous verrez que le ver de terre est l'ami du jardinier et le trèfle, un compagnon de choix pour le gazon.

 Dans le jardin, le gazon a sa place, mais ne doit pas la prendre toute. Il met en valeur la maison et les plates-bandes. De plus, il est récréatif. «Autrefois, par esprit civique, il fallait que la pelouse s'apparente à un vert de golf. Mais, à présent, pour être un bon citoyen du monde, elle doit être écologique. C'est incontournable», estime l'agronome, auteure et conférencière de Québec, Lili Michaud.

 Les produits chimiques doivent être congédiés, insiste-t-elle. Tandis qu'on fera en sorte que le sol soit bondé d'organismes vivants pour que le gazon, accompagné peut-être de trèfle, soit si fourni qu'il n'y ait pas de place pour les adventices ou plantes qui ne sont pas bienvenues. Dont les pissenlits, peut-être.

 «La longueur de ses racines sera telle qu'il ne sera pas nécessaire de l'arroser, même pendant une sécheresse», poursuit l'agronome, qui trouve que c'est une chance que l'herbe soit un des seuls végétaux sur lesquels on peut marcher.

 Mais à quoi bon les immenses étendues de gazon à tondre sans relâche et à entretenir ? se demande-t-elle. Car on ne peut avoir besoin d'autant d'espace à piétiner.

 «Mettez plutôt en place un pré fleuri. Votre centre jardin vend, à cette fin, des semences mélangées comprenant des vivaces, graminées et autres plantes, pourvu qu'elles soient adaptées à notre climat», propose-t-elle. À moins que vous ne mettiez un couvre-sol de thym serpolet, de petite pervenche ou d'hostas selon l'ensoleillement. Cela vaut aussi pour les pentes abruptes, où tondre est souvent un exercice périlleux et le sol, souvent sec.

 Depuis les années 50 jusqu'à dernièrement, le gazon en menait large dans les cours. On le ponctuait d'un arbre ici, de quelques arbustes là.

 «Comme si on s'était employé à cacher systématiquement la terre sur laquelle devait pourtant prendre place toute une flore. Comme dans la nature», se souvient le pdg des Artisans du paysage de Sainte-Foy et ancien président de l'Association des paysagistes professionnels du Québec, Jack Lavoie.

 Embellissement

 Maintenant, le gazon vient souligner la plate-bande, la terrasse, la pergola ou délimiter le potager. On y insère parfois des pas. Vecteur d'embellissement, il n'est plus le monarque du jardin.

 «À présent, les terrains sont petits. Ils sont occupés par la piscine, la terrasse ou le spa. Puis par des arbres, des plantes et des fleurs. Le gazon est, pour les enfants, un espace à courir ; pour les adultes, un petit havre de repos», interprète M. Lavoie.

 Autrement, le gazon est un engagement. Un engagement à l'entretenir, à gérer les plantes inopportunes, à maintenir la biodiversité dans le sol. «De plus, il procède d'une responsabilité sociale. Il ne doit surtout pas polluer lacs et rivières desquels il doit être à distance, même s'il est entretenu de façon écologique», conclut M. Lavoie.

Pelouse 101 pour nouveaux propriétaires

 Votre maison est fraîchement construite. C'est le temps de lui faire son gazon.

 «Pour cela, il faut au moins 15 cm de bonne terre. Si on ménage et on en met moins, les racines en souffriront. Car elles se buteront vite contre les matériaux de remblayage. Comme propriétaire, on s'en mordra les pouces», prévient Lili Michaud.

 Puis il faut épandre un mélange de semences de qualité. Les centres jardins en tiennent de bons. Il peut ou non comprendre du trèfle blanc nain. Une fois la semence épandue, il faut s'assurer que, pendant 10 jours, le lit de semences reste humide. C'est le temps qu'il faut pour que le système racinaire se développe suffisamment. À défaut de pluie, on arrosera au besoin.

 De longues racines, rappelle-t-on, permettent au gazon de tenir tête aux sécheresses. En effet, en raison de leur portée, elles peuvent fourrager plus loin dans le sol en quête d'humidité.

 Pour le reste, l'agronome de Québec préfère l'ensemencement au gazon en plaque qu'on est tenté d'employer parce qu'il gazonne sur-le-champ. «Mais l'herbe qui s'y trouve résulte d'une même semence. D'où une plus grande vulnérabilité à moyen et long terme du couvert végétal», trouve-t-elle.

 Trouées

 D'un autre côté, dans la pelouse qu'on a déjà, il n'est pas rare qu'il y ait des trouées. Il faut les combler. Car les adventices - ces plantes qu'on ne souhaite pas - s'y installeront. Car le sol n'aime pas la nudité. Il faut donc réensemencer.

 Pour ce, on nettoie l'endroit, on y dépose un mélange de semences et de compost. On remue doucement au moyen d'un balai à feuilles. Puis, on s'assure que le terreau reste humide durant 10 jours. Enfin, il y a deux temps, durant la belle saison, pour semer et ensemencer, dit l'agronome. Actuellement, donc avant les grosses chaleurs. Puis, du 15 août au 15 septembre.

 

Photo Robert Skinner, archives La Presse

La pelouse parfaite est un concept dépassé. Bien fournie et en santé sur un sol vivant, elle peut bien souffrir de quelques imperfections.