C'est pourquoi on en est rendu à reproduire, dans la cour et à ciel ouvert, la cuisine et ses commodités, la salle de famille et son confort. Or, entre ces «pièces à aire ouverte» s'interpose le barbecue. Il est somptueux, à présent. Et, mine de rien, il règne en maître sur la terrasse. Parfois, il est incrusté dans un ouvrage de maçonnerie ou intégré, en pièces détachées, dans un meuble ou un comptoir fixe spécialement conçu. Comme l'îlot de cuisson, dans la maison.

C'est pourquoi on en est rendu à reproduire, dans la cour et à ciel ouvert, la cuisine et ses commodités, la salle de famille et son confort. Or, entre ces «pièces à aire ouverte» s'interpose le barbecue. Il est somptueux, à présent. Et, mine de rien, il règne en maître sur la terrasse. Parfois, il est incrusté dans un ouvrage de maçonnerie ou intégré, en pièces détachées, dans un meuble ou un comptoir fixe spécialement conçu. Comme l'îlot de cuisson, dans la maison.

  «Des barbecues de ce genre, ça ne se voit que de temps en temps, d'accord. Mais de plus en plus», jure le président des Artisans du paysage de Sainte-Foy et ancien président de l'Association des paysagistes professionnels du Québec, Jack Lavoie. Dans nos résidences, on aime le confort. L'été, on le transporte dans le jardin. C'est là qu'on aime vivre, trouver le calme et cultiver l'amitié. Car cela fait contrepoids à la «mer démontée» de notre vie quotidienne. «Donc, on se gâte», résume Jacques Linteau, conseiller en poêles barbecue à la Quincaillerie Durand.

 L'architecte paysagiste de Québec Alain Lorange trouve que les gens qui se pourvoient, dans un cadre vert, de beaux équipements ne le font pas pour embellir leur solitude. «Ils aiment recevoir. Et, surtout, ils ne tiennent pas du tout à être coupés de leurs invités pendant la préparation des grillades», dit-il. C'est pourquoi le jardin est relevé d'une terrasse qui, elle-même, est garnie de beaux meubles et d'un centre de cuisson autour duquel on placote en prenant l'apéro ou un verre de vin frais.

 Loin de la résine

 Anne Guillemette, de chez Club Piscine, entreprise qui vient d'ajouter les barbecues à sa gamme de piscines, meubles et pavillons de jardin, voit que les gens composent leur cour «en bien plus belle et équipée» que durant les années 60 et 70. Avec le poêle sommaire au charbon de bois hibachi et quelques chaises blanches en résine de synthèse, on était heureux, mais n'en menait pas large. Encore qu'on commençait seulement à s'approprier la cour. À l'époque, se souvient Jack Lavoie, une fois les grillades cuites, on tournait le dos à son gril. On préférait l'oublier. Puis, on a voulu le dissimuler. Ensuite, on s'est mis à construire des terrasses et à les aménager. Entre-temps, l'industrie rendait ses grils plus présentables et performants.

 Maintenant, ce sont des meubles éclatants, en acier inoxydable, qu'on voit partout. Leurs prix, pour un appareil de base et d'une qualité satisfaisante, commencent à 400 $. Très complets, sophistiqués, architecturaux et imposants, ils peuvent atteindre 10 000 $. Leur style et leur coût s'accordent à la qualité de l'ameublement de la cour. Leur taille et leurs fonctions, à l'inclination qu'on a à recevoir. Leur espérance de vie utile et leur efficacité, à notre quête de rendement pour l'investissement qu'on décide de faire.

 Surfaces de cuisson

 Leur surface de cuisson minimale est de 215 po ca, maximale de 1102 po ca (8 pi ca). «Il est clair que nous vendons moins de petits barbecues que par le passé. Davantage de gros, par conséquent», convient Claude-André Poulin, directeur de service chez Giroux Maçonnex, boulevard Pierre-Bertrand.

 Outre ses deux à six brûleurs, son allumeur électronique, ses boutons fins à réglage infini, ses grilles de cuisson en acier inoxydable de la meilleure tenue, le barbecue comprend sa rôtisserie à brûleur à l'infrarouge, un réchaud, une plaque chauffante, une glacière, un fumoir, un éclairage intégré parfois, puis un cabinet de rangement qui cachera la bouteille de propane.

 Si la «machine à cuire» est enchâssée dans un beau cabinet de maçonnerie, une friteuse, un réfrigérateur, un évier avec robinet et un distributeur à bière s'y juxtaposent. Le tout sous un auvent, une marquise ou un pavillon pour le cas où on serait surpris par le mauvais temps. Chez nos voisins du sud, où on l'emploie toute l'année, l'appareil audio, la télé numérique et même le lave-vaisselle sont de la partie. Quand on en est là, c'est une grosse bouteille de gaz propane, installée au fond de la cour - à moins qu'on ne soit raccordé au réseau public de gaz naturel - qui fournit, avec l'aide de conduits et de raccords souterrains, l'énergie au poêle, au réfrigérateur, au foyer ou au feu de sol, au chauffe-patio torchère (de 400 $ à 800 $) ou sur table (150 $). Il s'agit, en quelque sorte, d'un système central d'alimentation. «Arrangé ainsi, on peut tenir jusqu'à l'automne», suppose M. Linteau.

 Enfin, comme le confort croît avec le besoin grandissant de vivre dehors, la beauté est à l'avenant. «On réclame souvent de l'architecte paysagiste qu'il organise et structure tout ça», dit Jack Lavoie. Même pour un barbecue «honnête», on le prie de concevoir une niche ou d'imaginer un petit dénivelé sympathique. À moins qu'on ne lui demande de concevoir un meuble de cuisine qui incorpore tout et qui prend part au paysage.