En 1830, l'ingénieur britannique Edwin Beard Budding s'est rendu compte qu'il pouvait couper du gazon avec les lames rotatives utilisées dans l'industrie textile. Il ne pouvait pas s'imaginer que son invention allait rendre des dizaines de millions de personnes heureuses, et des millions d'autres malheureuses.

En 1830, l'ingénieur britannique Edwin Beard Budding s'est rendu compte qu'il pouvait couper du gazon avec les lames rotatives utilisées dans l'industrie textile. Il ne pouvait pas s'imaginer que son invention allait rendre des dizaines de millions de personnes heureuses, et des millions d'autres malheureuses.

Selon plusieurs historiens du jardinage, l'invention de la tondeuse à gazon a été un moment clé dans ce hobby, qui passionne de plus en plus les Québécois. Mais, depuis quelques années, le bruit et la pollution que causent les tondeuses à essence soulèvent de plus en plus de controverse. L'Union européenne a interdit les modèles les plus bruyants, alors que la plupart des pays ont imposé des moteurs plus propres.

Selon le groupe écologiste Caledon, l'équipement de jardinage produit entre 3 et 5% de la pollution de l'air au Canada. Il existe évidemment une solution au bruit et à la pollution: les tondeuses manuelles et électriques. Mais elles ne sont qu'une goutte dans l'océan: moins de 10 000 tondeuses électriques sont vendues chaque année aux États-Unis, par rapport à cinq millions de tondeuses à essence, selon Friendly Robotics, une firme américaine qui a lancé voilà quelques années une tondeuse électrique robotisée, le RoboMower.

N'empêche, ce créneau croît rapidement, selon Pierre, spécialiste des produits saisonniers au Rona l'Entrepôt d'Anjou. «Il y a de plus en plus de modèles de tondeuses manuelles et rechargeables. La gamme de la compagnie Gardenia est particulièrement intéressante: il y a des modèles complètement rechargeables, et d'autres qui n'ont qu'un petit moteur qui aide à manoeuvrer la tondeuse manuelle.»

Au Home Depot de Laval, la directrice québécoise du marketing de la chaîne, Élise Vaillancourt, aime aussi beaucoup les tondeuses Gardenia, particulièrement le modèle le plus cher (450$ à 600$), qui a un volant ajustable et de petites roues qui permettent de bien couper l'herbe autour des arbres. Attention: il faut avoir des terrains de taille moyenne, autour de 3000 pieds carrés, sinon on doit recharger la machine. Pour une tondeuse manuelle simple, on doit débourser au moins 150$ si l'on veut une certaine qualité, selon Mme Vaillancourt. Et encore là, il vaut mieux ne pas laisser trop pousser l'herbe, si on ne veut pas avoir à fournir des efforts démesurés.

Parmi les tondeuses à essence, les modèles à siège et volant (inventés dans les années 50) représentent le tiers des ventes, selon une étude de 2002 de l'Université Cornell. Les ventes de tondeuses au Canada atteignent 150 millions de dollars par année, selon des chiffres du ministère de l'Industrie. Les modèles à essence ont connu un grand boum dans les années 90, quand l'engouement pour Tiger Woods et le golf a causé la construction de dizaines de nouveaux parcours. Il y a eu alors une grande diversification des technologies disponibles dans le marché résidentiel, ce qui a aidé les tondeuses à essence à maintenir leur part de marché, selon l'étude de Cornell.