Ceux et celles qui ont de ces jolis bassins d'eau, dans leur aménagement paysager, y cultivent habituellement des plantes aquatiques exotiques. Ils ignorent que ce geste, qui semble écologique à première vue puisqu'on est dans l'horticulture, finira par s'avérer nuisible pour les écosystèmes aquatiques du Québec, dont le lac Saint-Pierre. La châtaigne d'eau, par exemple, figurera tôt ou tard parmi les plantes dites envahissantes que l'on retrouve en nombre croissant dans les zones inondables du lac Saint-Pierre.

Ceux et celles qui ont de ces jolis bassins d'eau, dans leur aménagement paysager, y cultivent habituellement des plantes aquatiques exotiques. Ils ignorent que ce geste, qui semble écologique à première vue puisqu'on est dans l'horticulture, finira par s'avérer nuisible pour les écosystèmes aquatiques du Québec, dont le lac Saint-Pierre. La châtaigne d'eau, par exemple, figurera tôt ou tard parmi les plantes dites envahissantes que l'on retrouve en nombre croissant dans les zones inondables du lac Saint-Pierre.

La contribution humaine dans ce phénomène n'est pas à négliger puisqu'un des principaux vecteurs des plantes envahissantes est l'horticulture. Le salicaire commun, avec ses spectaculaires grappes de fleurs pourpres, est certes très joli dans un jardin. Mais au lac Saint-Pierre, il prend une place de plus en plus importante qui ne lui est pas destinée.

Martin Jean, d'Environnement Canada et Maryse Longchamp du Comité ZIP du lac Saint-Pierre, ont présenté ce phénomène, hier, aux rencontres du Rendez-vous Saint-Laurent 2006, un colloque scientifique sur le suivi de l'état du fleuve qui s'est tenu mardi et hier à Nicolet.

Les deux organismes ont pu constater que la télédétection des plantes envahissantes dans le corridor fluvial n'est pas la méthode la plus efficace pour surveiller la progression du phénomène. Pour un portrait beaucoup plus précis, rien de tel que de vrais yeux. C'est pourquoi le programme Biosphère du gouvernement fédéral demandera aux élèves des écoles secondaires du Québec de participer à l'identification des espèces végétales envahissantes dans le cadre de leurs sorties scolaires. Les élèves qui pourront se prêter à l'exercice sont ceux des écoles qui participent déjà au programme ROPED (réseau d'observation des poissons d'eau douce).

Dans la région, plusieurs écoles sont déjà impliquées dans le ROPED, notamment les écoles secondaires Chavigny, des Pionniers et Val-Mauricie, pour n'en nommer que quelques-unes.

Les principales plantes envahissantes que l'on désire identifier dans le corridor fluvial, outre la salicaire, sont le phragmite commun, l'hydrocaride grenouillette, le phalaris roseau, le myriophylle à épis et le butome en ombrelle. Évidemment, il n'est pas toujours très aisé de le faire puisqu'elles croissent habituellement dans des endroits marécageux. Les jeunes qui désirent s'impliquer dans ce programme d'identification reçoivent d'abord une formation du ministère.

Selon Martin Jean, il n'existe pas de moyen efficace actuellement pour contrôler l'envahissement par ces espèces quoi que deux projets en ce sens sont en cours dans la baie de Lavaltrie. L'éducation populaire afin de limiter leur propagation demeure encore la meilleure solution.

Toutefois, la première étape consistera, pour le fleuve, à identifier les endroits envahis par ces plantes ou en voie de l'être et de développer un portrait fidèle de la situation afin de développer éventuellement un réseau d'alerte car plus la présence d'un envahisseur est détectée tôt, meilleures sont les chances d'en venir à bout ou d'en contrôler la progression, estiment les conférenciers.

Ces plantes, bien qu'elles fassent une solide compétition aux plantes indigènes, n'ont toutefois pas que des côtés négatifs. Le phragmite, par exemple, filtre l'eau, fait valoir M. Jean.