Appréciés depuis des siècles en raison de leur belle floraison printanière et de leur parfum, les lilas se sont progressivement adaptés… à nos vies. Plusieurs d’entre eux ont rapetissé grâce à la magie de la génétique. Si bien que des variétés menues sont apparues sur le marché pour enjoliver nos petits terrains. Et surprise, certains fleurissent même deux fois pendant l’été. Présentation d’un petit monde encore méconnu.
De belles qualités
De la grande famille des oliviers, les lilas sont considérés comme des arbustes qui peuvent néanmoins atteindre 8 m. On en compte autour de 25 espèces qui ont donné plus de 2000 hybrides. La plus connue, Syringa vulgaris, appelée lilas français ou lilas commun, est d’origine européenne. Mais ce sont les espèces d’origine asiatique qui nous ont surtout donné les lilas « nains ». Règle générale, ils sont très rustiques et ne dépassent pas les 2 m. Ils résistent relativement bien aux maladies, notamment au « blanc » ou oïdium, qui affecte souvent les lilas en fin de saison, un problème esthétique, mais sans danger pour le végétal. Contrairement au lilas commun, ils drageonnent peu ou pas. Les papillons et autres insectes pollinisateurs les apprécient, mais le chevreuil les ignore. Quelques noms à retenir en plus des deux variétés présentées : « Miss Kim », « Baby Kim », « Tinker Belle », « Prairie Petite », « Scentara Double Blue ».
Lilas de Corée « Palibin » : lilas nain d’environ 1,5 m. Il produit souvent quelques fleurs en fin de saison, mais pas toujours. Fleurs rosâtres ou mauve plutôt pâle, odorantes. Très populaire, il est souvent vendu sur tige ou pour culture en pot.
Lilas « Little Darling » : forme arrondie, 1,5 m, floraison rose foncé parfumée. Donne quelques fleurs au cours de l’automne.
Une floraison et demie
S’il arrive à l’occasion que les lilas produisent quelques fleurs au cours de l’automne, notamment chez le lilas commun, cette double floraison est constante parmi quelques variétés récentes. Attention, en dépit de l’abondante publicité à ce sujet, particulièrement celle de la série « Bloomerang », il ne faut pas s’attendre au miracle. La première floraison est abondante alors que la seconde l’est moins et les panicules de fleurs sont parfois plus petites. Mais voir et sentir des lilas en fleurs en plein mois de juillet ou d’août est toujours étonnant.
Petits ou grands, mêmes exigences
Qu’ils soient petits ou grands, les lilas ont des exigences semblables.
Le soleil : si certains hybrides peuvent se contenter d’une position légèrement ombragée, les lilas exigent normalement un minimum de 6 heures d’ensoleillement par jour sans quoi la floraison sera moins abondante, parfois beaucoup moins si l’ombre est trop importante.
Le sol : neutre ou légèrement alcalin. Oublier la mousse de tourbe et ajouter du compost lors de la transplantation. Les lilas préfèrent un sol bien drainé et vont dégénérer si le milieu est trop humide.
La taille : inutile de couper les fleurs une fois fanées. Si on veut les tailler pour leur donner une forme particulière où éliminer les fruits, il faudra procéder immédiatement après la floraison printanière, jamais plus tard. Une deuxième floraison sera toutefois retardée de plusieurs semaines.
La fertilisation : elle n’est pas vraiment nécessaire et elle risque en fait de favoriser la croissance du feuillage aux dépens des fleurs.
Le musée des lilas
Pour avoir une meilleure idée du monde étonnant des lilas, allez faire un tour au Musée des lilas à Saint-Georges, en Beauce. La floraison commence vers la mi-mai, mais l’apothéose a lieu durant les deux premières semaines de juin. On y découvre plus de 600 variétés, toutes plus belles les unes que les autres, dûment identifiées avec fiches et photos en plus de panneaux d’interprétation à propos des créateurs de ces hybrides. Le parc est situé dans une île et est aussi accessible par une piste cyclable (Véloroute de la Chaudière). L’accès est gratuit.
Consultez le site du Musée des lilasUne lecture passionnante
Le roman La route du lilas de l’auteur québécois Éric Dupont nous fait découvrir l’horticultrice canadienne Isabelle Preston, qui a hybridé le plus grand nombre de lilas. Un plaisir littéraire coloré et parfumé.
La route du lilas
Marchand de feuilles
591 pages