Des dizaines de lecteurs ont répondu à l’appel. Ils nous ont fait parvenir des photos de leur balcon qu’ils chérissent tant pendant la période estivale. Ils nous ont aussi fait savoir à quel point ils aimaient le fait d’avoir une « pièce » de plus pendant la saison chaude.
Lynda Dumais parle même de son balcon « pandémique ». « J’en suis bien fière et il m’a apporté beaucoup de réconfort. Je vois la montagne et la murale de Leonard Cohen », souligne celle qui se décrit comme une éternelle « fille de ville » et dont les nombreux bouddhas rappellent ses années vécues en Chine et en Indonésie.
Annie Harvey, à Boisbriand, vante la polyvalence de son balcon. « Mon gym à ciel ouvert, mon salon à l’ombre, mon hamac au soleil, mon bureau... », énumère-t-elle.
Nicole Pérusse chérit son « balcon plein d’amour ». « Mon havre de paix », disent Nicole Émard et Marie-Hélène Morin. « Malgré une vue sur un stationnement », précise cette dernière.
« Entendre chanter les oiseaux, les enfants qui jouent dans la ruelle, les échanges entre voisins. Pour moi, c’est le plus beau balcon ! », s’exclame Suzanne Lortie, qui vit rue des Écores, à Montréal.
À lire vos courriels, un petit balcon peut procurer un immense bonheur. « Il n’est pas grand, mais j’ai voulu en faire un lieu chaleureux où lire, faire des mots croisés et bientôt y recevoir des amis, un ou deux à la fois. Quel bonheur ! », nous a écrit Ginette Collin, de Saint-Constant.
Danielle Verreault décrit son petit balcon comme une oasis. « Ensoleillé pour le petit déjeuner et tout en fraîcheur pour le souper. Cardinaux, mésanges, merles, tourterelles tristes le survolent. »
Gisèle Boileau jouit d’une belle vue sur le canal de Lachine et sa piste cyclable. « Mes fleurs sont un plaisir pour la vue, pour l’odorat et pour les abeilles qui viennent butiner. »
Un joli tapis, deux fauteuils et une petite table pour partager un café ou un apéro avec mon amoureux. C’est tout.
Gisèle Boileau
Nathalie Meunier a vécu pendant 23 ans à Repentigny. « J’avais comme voisin arrière la rivière L’Assomption, raconte-t-elle. Après une séparation, j’ai pris la décision de m’installer à Montréal pour permettre à mon garçon de se déplacer plus facilement. » Son balcon est devenu essentiel à sa qualité de vie. « Mon petit coin zen, dit-elle. J’y suis tellement bien. »
Lidia Gill aime son balcon ; ses chats et son chien aussi ! Elle leur a même fait installer un filet anti-oiseaux. « J’habite en face du parc La Fontaine et je suis préposée aux bénéficiaires à l’hôpital Notre-Dame, indique-t-elle. Quand je finis de travailler, j’aime passer à autre chose et me blottir dans un décor chaleureux. »
Un balcon adapté
Avant de faire construire son grand balcon, Dominique Voyer ne pouvait plus aller dehors par ses propres moyens. La femme qui souffre de polyarthrite rhumatoïde était incapable d’enjamber le haut seuil de porte qu’elle avait.
En 2014, à la suggestion de son ergothérapeute, elle a décidé de faire construire un balcon adapté avec un ascenseur qui allait lui permettre de circuler en fauteuil roulant. « C’est au même niveau que la cuisine, donc c’est vraiment une extension de la maison », explique-t-elle.
Mais de la demande de subvention aux plans, puis au chantier, ce fut « un parcours du combattant », dit Dominique Voyer.
Depuis, son balcon (conçu par l’entreprise Rayside Labossière) est précieux dans sa vie. Des tablettes à la bonne hauteur lui permettent de jardiner. « Je suis toujours dehors. Même l’hiver, je viens prendre l’air. »
À chaque balcon son usage
Voici certains balcons qui se distinguent du lot.
Comme en voyage
Lors du premier confinement, la comédienne Tatiana Zinga s’est retrouvée avec plein de temps dans son appartement du Mile End. « Au lieu de faire du pain, j’ai décidé d’aménager mon balcon, raconte-t-elle. Et comme je savais que je ne partirais pas en voyage, j’ai décidé de me faire un balcon de vacances. » Elle lui a même donné un nom de circonstances : Tiki tiki. Son balcon a connu beaucoup de succès l’été dernier : des amis prenaient même rendez-vous pour aller y faire un tour ! « J’y ai passé vraiment beaucoup de temps. »
Un cocon d’intimité
Pour utiliser un mot populaire depuis un an, un balcon est une façon de se créer une « bulle » extérieure. Et c’est d’autant plus vrai en ville dans des secteurs densément peuplés. Téodora Tzankova vit dans le quartier Centre-Sud de Montréal depuis 13 ans. « Le plus beau quartier de Montréal », lance-t-elle. C’est difficile de croire qu’elle est autant au cœur de l’action quand on voit une photo de son balcon qui donne sur une cour intérieure. « Ce n’est pas luxueux, mais c’est mon petit coin de verdure. C’est mon cocon. » Autant Téodora aime l’intimité de son balcon, autant elle aime entendre ses voisins rire et écouter de la musique. « C’est comme être au restaurant. Et ça me rappelle le mode de vie à l’européenne », dit la Montréalaise d’origine bulgare.